Depuis son pic, la Seine est régulièrement redescendue, d'un à deux centimètres par heure environ. Il s'agit de la plus forte crue à Paris depuis 1982 (6,18 m), très loin cependant de la crue de 1910 (8,62 m).
Les pompiers de Paris ont entamé dimanche vers 10H00 Pont de Bercy une opération de pompage qui devrait durer au moins cinq heures pour retirer une quantité d'eau estimée à 5.000 m3, afin de libérer l'axe entre le périphérique et l'autoroute A4, a indiqué un porte-parole.
La Normandie, où la vigilance rouge a été levée dans la matinée, restait sous haute surveillance dimanche, les autorités redoutant les effets sur la Seine en crue de la grande marée en provenance de l'estuaire.
Par ailleurs, l'après-crue s'organise. Ainsi au nord d'Orléans (Loiret), les 300 véhicules bloqués par les inondations sur l'autoroute A10 ont commencé à être évacués dimanche matin. D'importants travaux ont permis de créer un canal au sec pour les dépanneuses, a indiqué à l'AFP Vinci Autoroute, qui est toutefois dans l’incapacité d'indiquer quand l'autoroute pourra être entièrement asséchée et rouverte.
En Normandie, qui avait été placé en vigilance rouge samedi, la Seine avait certes encore monté, en particulier dans la boucle d'Elbeuf (Seine-Maritime), un méandre situé à une vingtaine de kilomètres au sud de Rouen où les autorités redoutaient les principaux débordements dans la nuit. Mais les effets ont été limités et le danger ne semblait pas imminent. Certaines routes au bord du fleuve étaient fermées à la circulation, mais les habitations n'étaient pas vraiment touchées.
"Pas d’inquiétude particulière aujourd’hui, quelques caves ont été inondées par infiltration d’eau essentiellement, les jardins ouvriers également", a déclaré à l'AFPTV le maire PS d'Elbeuf, Djoude Merabet. "On voit bien qu’il y a effectivement une montée des eaux, avec des endroits très localisés où la Seine sort de son lit mais (...) la situation n'est pas préoccupante", a ajouté l'élu. Dans les champs aux alentours, quelques agriculteurs sont en difficulté, que ce soit pour leurs champs ou pour leurs bêtes.
Le passage en vigilance rouge samedi soir avait été décidé sur l'insistance de la ministre de l'Environnement Ségolène Royal, disant redouter des orages, qui ne se sont pas matérialisés, ainsi que la conjonction du phénomène de crue venant de la région parisienne et des coefficients de marée très élevés. La prochaine haute marée est attendue dans l'après-midi. "La plus grande prudence est à observer lors du prochain pic de pleine mer qui aura lieu entre 15h et 16h", a averti dimanche la préfète de Normandie, Nicole Klein.
François Hollande a qualifié la crue de "vraie catastrophe", lors d'un déplacement samedi dans la ville inondée de Romorantin (Loir-et-Cher). Outre l'Eure et la Seine-Maritime, 15 départements étaient encore en vigilance orange inondations dimanche, dans la région Centre, en Lorraine et en Ile-de-France. Le débit du Cher s'est stabilisé mais restait au-dessus de la cote d'alerte. La ville de Tours n'était toutefois pas menacée par des débordements, selon la préfecture. Quelque 11.300 foyers étaient toujours privés d'électricité, dont 10.400en Ile-de-France.
De nouvelles pluies sont attendues ces prochains jours mais elles "ne sont pas de nature à impacter significativement" l'écoulement des eaux vers l'aval dans les bassins de la Seine et du Cher, selon Vigicrues.
Des averses, parfois orageuses, sont attendues dimanche, principalement sur la façade est du pays, où les pompiers sont intervenus samedi à de multiples reprises dans le Bas-Rhin.
Enfin, à 10 jours du début du baccalauréat, Najat Vallaud-Belkacem a promis de la "bienveillance" pour les candidats, si leur accès aux centres d'examen était compromis notamment par les inondations.
Sur l'ensemble de la France, les fortes pluies des derniers jours ont fait quatre morts, a annoncé le gouvernement, ce qui porte à 18 le bilan des victimes des inondations en Europe, dont 11 en Allemagne, une en Belgique et deux en Roumanie.