L'Open Government Partnership (Partenariat des Gouvernements Ouverts, OGP, voir en encadré), composé de plus de 60 pays et créé sous l'impulsion de grandes nations comme le Brésil, la Norvège, le Royaume-Uni ou les Etats-Unis, s'est réuni les 31 octobre et 1
er novembre derniers à Londres. La France, qui refuse de participer à l'OGP y était présente, mais seulement en tant qu'observateur. Contacté par TV5MONDE, le cabinet de la ministre de l'Innovation et de l'économie numérique, Fleur Pellerin, explique que la France "a pris et annoncé la décision de rejoindre l'OGP, selon un calendrier défini. Nous avons également participé au Sommet de Londres en novembre dernier, et entretenons des relations de travail très étroites avec les Britanniques et les Américains." Sur le fait qu'il n'y a pas de gouvernement ouvert en France, le cabinet de Fleur Pellerin estime qu'"il y a bien une démarche de gouvernement ouvert en France, au contraire. Le "gouvernement ouvert" c'est en effet un gouvernement plus transparent et plus ouvert à la contribution et à la coproduction. Il s'agit d'un programme profondément enraciné dans le projet de ce gouvernement au service de la transparence et de l'innovation." Pour autant, le mouvement Opendata est actif dans l'Hexagone, avec par exemple la constitution
d'Open Data France, association réunissant des collectivités locales comme la Ville de Paris, la Communauté urbaine de Toulouse, de Bordeaux, de Conseils généraux… La nouvelle version
d'Etalab, le service du Premier ministre français créé en 2011, et chargé de créer un "portail internet unique interministériel des données publiques" françaises,
data.gouv.fr, est considéré comme "une démarche assez pionnière" par
Pierre Chrzanowski, l'un des administrateurs
d'OKF France (Open Knowledge Foundation France, promotion du savoir libre) et membre du groupe d’experts Open Government Data de la Banque Mondiale. Le spécialiste des données ouvertes estime que "les personnes dans les administrations se sont emparées d'Etalab, mais il est aussi possible de contribuer, d'apporter des jeux de données qui ne sont pas issus des administrations, et cela les Britanniques n'ont pas encore su le faire". Mais ce qui semble assez absent en France, c'est "une volonté des dirigeants de parler du concept. On n'a jamais eu un discours de Jean-Marc Ayrault ou François Hollande qui parleraient de gouvernance ouverte, alors que cela a été évoqué par Etalab au G8. C'est cela qui manque", selon Pierre Chrzanowski.