Il existe
des films en Creative Commons, de la musique, des photos, vidéos, etc, mais aussi, de plus en plus de procédés techniques.
Les FabLabs, lieux d'innovation technique et technologique, ouverts à tous, comme
l'Electrolab en France, par exemple, publient nombre de leurs inventions sous Creative Commons. De nombreux auteurs de romans, ou de documentations techniques, font le choix d'utiliser une Creative Commons, commerciale ou non. L'avantage est évident : le créateur peut vendre (ou offrir) son œuvre directement— sans intermédiaires, être rémunéré ou non, et savoir que l'œuvre est protégée, que personne ne pourra "la voler", c'est-à-dire en revendiquer la paternité à la place du véritable créateur.
Il y a aujourd'hui plus de quatre millions de vidéos youtube sous licence Creative commons, 55 000 albums de musique sur
la plus grosse plateforme française de téléchargement libre et gratuit, Jamendo.com. Cette explosion des licences libres ne signifie pas la fin de la propriété intellectuelle et du droit de copie, mais ce n'est pas non plus la fin des échanges illégaux d'œuvres protégées à travers le réseau. La Commission européenne continue donc à chercher des moyens d'empêcher le contournement des droits de copyright via Internet,
ce que des collectifs de défense des libertés numériques, comme La Quadrature du Net (ayant activement participé à permettre le rejet d'ACTA par le Parlement européen) dénoncent, puisque pour eux, "il faut défendre tous les contributeurs à la création contre l'appropriation d'une grande part des revenus issus des œuvres par les rentiers des industries culturelles, les grands distributeurs et intermédiateurs et les héritiers de stocks de droits." Fabrice Epelboin, affirme pour sa part que la possibilité d'un retour à la chasse au "piratage" d'œuvres protégées "est difficile à imaginer, parce que cela créerait une exclusion sociale insupportable. On a habitué toute une génération à de la consommation culturelle à gogo, si on remet ces jeunes dans la situation culturelle des années 80, il y aurait une explosion sociale de la jeunesse, et aucun gouvernement n'a envie de faire face à ça. Donc je pense qu'on va rester dans cette situation d'illégalité et de tolérance." A l'instar de la crise économique qui est vue désormais par de nombreux observateurs comme une mutation de l'économie, la diffusion des biens culturels et la protection des auteurs évoluent. Si crise des biens culturels il y a, Fabrice Epelboin souligne qu'"elle semble être plus celle d'un vieux modèle défendu par des multinationales que celle des artistes, qui de plus en plus, se passent d'elles, trouvent leur public et gagnent leur vie en toute indépendance." Le musicien Prince n'a plus de label, il produit et diffuse lui-même sa musique, le groupe Radiohead a proposé en 2007 l'album "In Rainbows" en version MP3, téléchargeable gratuitement sur son site internet, avec la possibilité de faire un don (
encore téléchargeable sur plusieurs sites). "Le site Gigwise.com indique qu'à la date du 12 octobre 2007, l'album a été téléchargé 1,2 million de fois à un prix moyen de 1 £. Radiohead a ainsi réalisé un coup de marketing fulgurant. D'après un sondage du Times, la somme moyenne versée s'élève à 4£ parmi les payeurs, et un tiers des acheteurs n'a rien payé, ramenant la somme moyenne déboursée à 2.66£7. En début 2008, l'album est distribué sur support physique par ATO Records aux États-Unis, et XL Recordings dans le reste du monde. Il parvient en tête de plusieurs classements, notamment le Billboard 2008. (wikipedia)". Il semble qu'en 2014, les nouveaux modèles de licences ne sont pas incompatibles avec la réussite financière des artistes, ni avec la liberté du public. Au final, comme le dit Fabrice Epelboin, "ces nouveaux modèles gênent surtout une catégorie d'acteurs : les rentiers…"