Fil d'Ariane
L'arrivée des talibans au pouvoir en Afghanistan et la "menace" que continue de représenter le groupe Etat islamique (EI), auteur du sanglant attentat de Kaboul, seront l'objet de toutes les préoccupations à la conférence régionale. Celle-ci s'ouvre ce samedi à Bagdad, en présence notamment du président français Emmanuel Macron.
Les enjeux de la visite du président français en Irak
Les ministres des Affaires étrangères iranien et saoudien et le roi Abdallah II de Jordanie sont attendus.
Une première rencontre, en prélude du sommet, entre le chef du gouvernement irakien Moustafa al-Kazimi et le président français Emmanuel Macron a donné un peu le ton du sommet. L'attentat du groupe Etat islamique contre l'aéroport de Kaboul est encore dans les esprits.
Afghanistan : retour sur l'attentat suicide à Kaboul
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Paris maintient une présence militaire de 600 hommes en Irak
"Nous savons tous qu'il ne faut pas baisser la garde, car Daech (acronyme arabe de l'EI) demeure une menace", a ainsi déclaré le président français. "Je sais que le combat contre ces groupes terroristes est une priorité de votre gouvernement", a-t-il ajouté en s'adressant au chef du gouvernement irakien.
Nous savons tous qu'il ne faut pas baisser la garde, car Daech (acronyme arabe de l'EI) demeure une menace.
Emmanuel Macron, président de la république française
L'Irak, où des cellules de l'EI continuent de mener des attentats quatre ans après sa défaite militaire, et la France "sont des partenaires clés dans la guerre contre le terrorisme", a répondu le chef du gouvernement irakien.
Paris fournit en effet à l'Irak un appui militaire, notamment aérien, avec en moyenne 600 hommes sur place dans le cadre de la coalition internationale qui continue de livrer bataille contre l'EI.L'EI "dispose toujours de dizaines de millions de dollars et il va sans doute continuer à rétablir ses réseaux en Irak et en Syrie", note Colin Clarke, directeur de recherche du Soufan Center, un groupe de réflexion en géopolitique basé à New York interrogé par l'AFP.
Les djihadistes sont aussi actifs en Afrique. La zone "des trois frontières" entre Burkina-Faso, Niger et Mali est ainsi régulièrement frappée par les actions meurtrières de groupes liés à Al-Qaïda et à l'EI.
En Afghanistan, l'EI est "l'ennemi juré" des talibans, explique ainsi à l'AFP Rasha al-Aqeedi, chercheuse au Newlines Institute aux Etats-Unis, mais leur "victoire" en Afghanistan pourrait "galvaniser" l'EI, le poussant à "montrer qu'il est toujours bien présent" en Irak.
Quelque 2.500 soldats américains sont toujours déployés en Irak. Ils se cantonneront officiellement à un rôle de "conseillers" des forces de sécurité irakiennes dès 2022.
Et pour Rasha al-Aqeedi, si le niveau de l'armée irakienne "n'est pas idéal", "les Américains pensent que cela suffit pour qu'ils puissent à terme quitter l'Irak sans craindre que le pays ne revive ce qu'il s'est passé en 2014", lors de la débandade des soldats irakiens face aux djihadistes.
Ensuite, l'Irak compte de nombreuses et très controversées factions paramilitaires pro-Iran regroupées au sein du Hachd al-Chaabi, une organisation créée pour épauler l'armée dans sa lutte contre l'EI. Depuis, le Hachd al-Chaabi a été intégré à l'Etat, mais ses détracteurs l'accusent de ne répondre qu'à Téhéran et d'assassiner et d'enlever des militants antipouvoir.