L'Iran a de nouveau bombardé dans la nuit de dimanche 20 à lundi 21 novembre des groupes d'opposition kurdes iraniens, basés au Kurdistan d'Irak voisin. Les frappes ont tué un combattant de ces factions dissidentes, accusées par Téhéran d'attiser les manifestations qui secouent la République islamique.
Les tirs de missiles et frappes de drones des Gardiens de la révolution, l'armée idéologique de l'Iran, interviennent une semaine après des bombardements similaires menés par Téhéran contre ces groupes d'opposition. Ceux-ci sont installés depuis des décennies dans la région du Kurdistan autonome, dans le nord de l'Irak.
Le Parti démocratique du Kurdistan d'Iran (PDKI) et le groupe nationaliste kurde iranien Komala ont tous deux confirmé des bombardements ayant visé leurs installations.
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Les Gardiens de la révolution ont de nouveau bombardé des partis kurdes iraniens", ont indiqué les services antiterroristes du Kurdistan d'Irak, sans évoquer de bilan pour ces frappes survenues avant minuit.
Le groupe a de son côté revendiqué les attaques. "
Les bases d'entraînement de groupes terroristes séparatistes anti-iraniens, le reste des quartiers généraux de mercenaires de l'arrogance mondiale (Etats-Unis et ses alliés, ndlr)
ont été la cible depuis la matinée d'une nouvelle série d'attaques de missiles et de drones de la force terrestre des Gardiens de la Révolution", indique un communiqué de cette force.
(Re)lire : Kurdistan d'Irak : neuf morts dans des frappes iraniennes contre l'opposition kurde Un mort dans la région de Koysinjaq
Lundi 21, l'agence de presse étatique irakienne INA a également rapporté des raids iraniens. Elle a évoqué "
des tirs de missiles et des frappes de drones" contre "
trois partis iraniens d'opposition au Kurdistan" d'Irak.
Le PDKI a confirmé avoir été visé à Koya (Koysinjaq) et à Jejnikan, près d'Erbil, la capitale régionale du Kurdistan par des "
tirs de missiles et des drones kamikazes".
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Bihzad, un membre des peshmerga (combattant kurde, ndlr)
, a été tué dans un bombardement iranien dans la région de Koysinjaq", a indiqué à l'AFP Ali Boudaghi, un responsable du Parti.
Le mouvement a aussi partagé sur son compte Twitter des vidéos montrant des boules de feu s'élevant dans la nuit noire.
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Ces attaques aveugles se produisent à un moment où le régime terroriste iranien est incapable d'arrêter les manifestations en cours au Kurdistan" d'Iran, a fustigé le PDKI, plus ancien parti kurde d'Iran fondé en 1945.
"Attaques aveugles"
Le 14 novembre déjà, des bombardements similaires contre des groupes d'opposition kurdes iraniens avaient fait un mort et huit blessés au Kurdistan d'Irak. Des frappes meurtrières avaient également eu lieu le 28 septembre.
Le pouvoir iranien accuse ces groupes d'opposition d'attiser les troubles en Iran. Le pays est confronté à des manifestations depuis la mort le 16 septembre de la jeune Kurde iranienne Mahsa Amini, arrêtée par la police des moeurs à Téhéran.
(Re)voir : Iran : troisième mois de protestations
Par le passé, plusieurs hauts responsables iraniens ont interpellé les autorités de Bagdad et celles d'Erbil, leur demandant de neutraliser cette opposition.
Installées en Irak depuis les années 1980, ces factions kurdes iraniennes sont qualifiées de "
terroristes" par la République islamique, qui les accuse d'attaques sur son territoire. Mais après avoir longtemps mené une insurrection armée, ces groupes, à gauche politiquement, ont quasiment interrompu leurs activités militaires, selon des experts.
Le mouvement Komala a confirmé sur Twitter avoir été pris pour cible, assurant ne pas avoir essuyé de pertes dans ses rangs.
Le commandement militaire américain pour le Moyen-Orient (Centcom) a condamné dans un communiqué "
les frappes transfrontalières iraniennes" effectuées par "
des missiles et des drones" près d'Erbil. "
De telles attaques aveugles et illégales mettent les civils en danger, violent la souveraineté irakienne et compromettent la sécurité et la stabilité (...)
de l'Irak et du Moyen-Orient", ajoute le Centcom dans un communiqué.
Les derniers bombardements iraniens interviennent un jour seulement après des frappes aériennes menées par la Turquie au Kurdistan d'Irak contre des bases des rebelles kurdes turcs du PKK, le Parti des travailleurs du Kurdistan.
Considéré comme une organisation terroriste par Ankara et ses alliés occidentaux, le PKK est en lutte armée contre le gouvernement turc depuis le milieu des années 1980. Il dispose dans le nord de l'Irak de bases arrières depuis des décennies.
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Quelle que soit l'intention de Téhéran pour cibler le Kurdistan irakien, c'est un échec à la fois pour Bagdad et Erbil de laisser leur territoire être ainsi vulnérable à des attaques étrangères", a estimé sur Twitter le politologue irako-canadien Hamzeh Hadad.