Irak : la contestation gagne tout le pays

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Depuis une dizaine de jours, les grandes villes irakiennes sont le théâtre d'importantes protestations. Initiées dans le sud du pays, elles ont à présent gagné Bagdad. 
Corruption, gabegie, clientélisme, chômage, manque de services publics... La grogne qui agite depuis le 8 juillet le sud de l'Irak, tribal et agricole, a gagné ce vendredi 20 juillet la capitale irakienne, où des centaines de manifestants ont été dispersés à coup de canons à eau et de gaz lacrymogènes alors qu'ils tentaient d'entrer dans la zone verte ultra-sécurisée où siègent les autorités.

A une centaine de kilomètres de la capitale, à Diwaniya, un homme d'une vingtaine d'années a été tué par balles par un garde du groupe armé Badr. C'est le neuvième mort depuis le début des manifestations qui rejettent le gouvernement en place. "Nous manifestons pour exiger des réformes dans ce pays, en tant que jeunes, nous sommes sans emploi et nous n'avons rien. Je suis un étudiant en comptabilité, mais à quoi ça sert mon diplôme ? Je n'obtiendrai rien, il n'y a pas d'emplois !" explique un manifestant.

Les voix de la rue dénoncent l'Etat et pointent du doigt la précarité quotidienne. En Irak, la plupart des foyers ne sont alimentés que quelques heures par jour en électricité et les réseaux sociaux sont inaccessibles depuis une semaine. "Nous voulons que les politiques changent ! Nous ne voulons plus simplement de l'eau et de l'électricité. D'autres pays sont allés sur la lune, ont les meilleures technologies et nous, on est toujours en train de réclamer des choses essentielles ! Les politiques sont corrompus !" clament un manifestant.

A Bassorah, dans le sud du pays, même combat. Drapeaux irakiens au vent, la foule chante "Nous voulons un changement de régime... Toutes leurs promesses sont fausses, alors nous continuerons à manifester jusqu'à ce que nos demandes soient entendues. Nous ne les croierons pas s'ils nous disent qu'ils feront quelque chose dans 20 jours. Nous ne les croyons plus !" scande la foule.

En attendant, dans l'espoir d'une accalmie, le ministère de l'Electricité a annoncé que le Koweit allait fournir à l'Irak du gasoil pour alimenter les centrales électriques dans les jours à venir.