Deux personnes ont été
"légèrement blessées" par les tirs, selon le gouverneur d'Erbil, Oumid Khouchnaw, qui a précisé que les missiles étaient surtout tombés
"sur des terrains vides".
La chaîne de télévision locale Kurdistan24, dont les studios se trouvent non loin des locaux du consulat américain, a publié des images de ses bureaux endommagés.
Un porte-parole du département d'État américain a de son côté assuré qu'il n'y avait
"ni dommage ni victime dans aucune des installations du gouvernement américain".
Les autorités du Kurdistan irakien (nord) ont immédiatement indiqué que
"12 missiles balistiques" tirés
"hors des frontières de l'Irak, et plus précisément de l'Est" avaient visé le consulat américain à Erbil, sans faire de victime.
Les autorités kurdes ont déclaré dans un communiqué que le site visé était un
"site civil", fustigeant
"une justification visant uniquement à dissimuler ce crime. L'Iran a ciblé la région du Kurdistan à plusieurs reprises, et l'absence de réaction de la communauté internationale est très préoccupante".
Sur leur site Sepah News, les Gardiens de la Révolution islamique affirment que
"le centre stratégique de la conspiration et du vice des sionistes avait été visé par de puissants missiles de pointe".
"Il s'agit d'allégations sans fondements", assure le gouverneur d'Erbil, lors d'une conférence de presse .
"Il n'y a pas de sites israéliens dans cette région, il n'y a que le nouveau bâtiment du consulat américain" déplorent les autorités kurdes.
Cette attaque a lieu près d'une semaine après la mort en Syrie de deux hauts gradés des Gardiens de la Révolution, tués dans une attaque imputée à Israël.
"Le régime sioniste (Israël, NDLR) paiera pour ce crime", avaient promis le 8 mars les Gardiens.
Israël n'a pas réagi dans l'immédiat.
Adam Kinzinger (député Républicain de l'Illinois), qui a servi dans l'US Air force en Afghanistan et en Irak et fait partie de la Commission des affaires étrangères du parlement américain a retwitté une video d'un missile qui aurait été tiré depuis la base militaire de Khasabad situé dans la province iranienne d'Azerbaidjian.
Représailles
En janvier 2020, l'Iran avait tiré 22 missiles sol-sol en Irak sur deux bases abritant des soldats américains, en représailles à l'élimination par Washington du général iranien Qassem Soleimani quelques jours plus tôt sur le territoire irakien.
(RE)voir : Irak : montée des tensions irano-américaines un an après la mort du général Soleimani
Fin janvier 2021, six roquettes ont été tirées sur l'aéroport international de Bagdad, sans faire de victimes. A Erbil, la dernière attaque du genre remonte à septembre, quand des "drones armés" ont visé l'aéroport.
Ces tirs de roquettes ou des drones piégés qui visent les intérêts américains et les troupes de la coalition internationale antidjihadistes en Irak ne sont jamais revendiqués mais Washington accuse des factions irakiennes pro-Iran, qui réclament le départ des soldats américains.
L'attaque de ce 13 mars intervient aussi au moment où les négociations pour relancer l'accord de 2015 sur le nucléaire iranien à Vienne ont été brutalement suspendues, à la suite de nouvelles exigences de Moscou.
(RE)voir : L'accord sur le nucléaire iranien peut-il être sauvé ?
Conclu par l'Iran d'un côté, et les États-Unis, la Chine, la France, le Royaume-Uni, la Russie et l'Allemagne de l'autre, ce pacte était censé empêcher Téhéran de se doter de la bombe atomique en échange de la levée des sanctions qui asphyxient son économie.
Mais il s'est délité en 2018 après le retrait de Washington, qui a rétabli ses mesures contre l'Iran. En réaction, Téhéran s'est progressivement affranchi des limites imposées à son programme nucléaire.