Irak : les législatives de la reconstruction

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Les Irakiens sont appelés aux urnes ce samedi pour les quatrièmes élections législatives depuis la chute de Saddam Hussein, il y a 15 ans. Ce sont surtout les premières depuis la proclamation de la victoire, en décembre, sur l'organisation Etat islamique.

Près de 24,5 millions d'Irakiens sont appelés à voter ce samedi pour élire un nouveau Parlement, dont la tâche principale sera de superviser la reconstruction d'un pays en lambeaux après trois ans de guerre contre les jihadistes du groupe Etat islamique. La totalité des 329 sièges du Parlement est à renouveler avec pas moins de 7000 candidats en lice.

Je vote pour le changement, pour moi-même et pour les générations à venir.

Un combattant kurde

Dès jeudi, de longues files d'attente se sont formées devant les bureaux de vote à Erbil, dans le nord de l'Iraq, pour ces premières législatives depuis l'annonce de la reconquête des territoires au groupe Etat islamique achevée il y 5 mois. Militaires et policiers votaient par anticipation. "Je suis tellement enthousiaste à l'idée de voter que je n'ai pas dormi",  affirmait une jeune femme, tête couverte d'un foulard noir. 

Les Kurdes, eux aussi, ont déjà voté. "Je vote pour le changement, pour moi-même et pour les générations à venir. Les Kurdes doivent s'unir pour être représentés au Parlement et redonner vie à la cause de l'indépendance du Kurdistan. C'est le rêve de tout Kurde dans ce pays," déclare un peshmerga en montrant fièrement son doigt trempé dans l'encre bleue indélébile.

Risque terroriste

Les électeurs sont fouillés à corps avant les contrôles de cartes électorales et d'identité. Puis les bulletins sont avalés par l'urne électronique. Empêcher la fraude, garantir la sécurité des électeurs, toutes les précautions ont été prises, affirme le colonel Nibras Mohammed Ali, chef de la communication de la police de Bagdad : "Nous avons intensifié la collecte d'information et renforcé la sécurité. Nous voulons empêcher les terroristes de mettre l'élection en péril."

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Car le risque terroriste est bien réel. Les djihadistes de l'EI, toujours actifs dans la clandestinité, ont appelé les sunnites à boycotter ces législatives, menaces d'attentats à l'appui. Les autorités ont annoncé l'arrestation de plusieurs de leurs chefs militaires ces derniers jours. 

Abadi favori 

Le Premier ministre Haider al Abadi joue sa reconduction à la tête du gouvernement. Chiite, comme le veut la constitution à ce poste, il est soutenu par les Etats-Unis, l'Arabie Saoudite et la Turquie, mais aussi par des milices pro-iraniennes, un exploit. Il a mené campagne partout dans le pays à la tête d'une liste multiconfessionnelle, la seule qui soit présente dans les 18 provinces, en quête d'une assise politique suffisamment large pour l'emporter.

A Bagdad, il a la cote : "Abadi a libéré les territoires occupés par Daech. Et puis il a promis de combattre la corruption, alors j'espère qu'il remportera un second mandat et qu'il vaincra la corruption."

Plus de 24 millions d'électeurs choisissent 329 députés, dont neuf sont réservés aux minorités ethniques, chrétiens entre autres. Ce sont eux qui reconstruiront un pays déchiré par la guerre, 15 ans après la chute de Saddam Hussein.