Fil d'Ariane
Des milliers d'Iraniens se sont rassemblés le 3 novembre dans le centre de la capitale Téhéran et à travers le pays pour célébrer le 45e anniversaire de la prise d'otages de l'ambassade des États-Unis en 1979.
Sur cette photo d'archive du 5 novembre 1979, Ebrahim Asgharzadeh, à gauche, un représentant des étudiants iraniens qui ont pris d'assaut l'ambassade des États-Unis le 4 novembre, brandit le portrait de l'un des otages aux yeux bandés, lors d'une conférence de presse à l'ambassade de Téhéran. Des affiches du leader de la révolution islamique, l'ayatollah Ruhollah Khomeini, ornent le mur.
Devant l'ancienne représentation diplomatique américaine, ils brandissaient des drapeaux iraniens et palestiniens ainsi que ceux du Hezbollah, le mouvement chiite libanais soutenu par la République islamique.
Beaucoup d’entre eux tenaient des pancartes aux slogans "Mort à l'Amérique" et "Mort à Israël" en persan et en anglais.
Devant la foule à Téhéran, le général Hossein Salami, le chef du Corps des Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de la République islamique, a fustigé les États-Unis et son allié israélien.
(Re)voir Iran : faut-il réhabiliter les Gardiens de la Révolution ?
Les Israéliens et les Américains "ne peuvent pas survivre en massacrant les musulmans, nous les avertissons toujours que s'ils ne changent pas de comportement, ils iront vers l'effondrement et la destruction", a-t-il déclaré lors d'un discours diffusé à la télévision.
Une femme montre sa main peinte avec le drapeau palestinien lors d'un rassemblement annuel devant l'ancienne ambassade des États-Unis à Téhéran, en Iran, le dimanche 3 novembre 2024, marquant le 45e anniversaire de la prise de l'ambassade par des étudiants iraniens, qui a déclenché une crise des otages.
Depuis samedi matin, les médias d'État diffusaient les hymnes révolutionnaires dénonçant les "crimes" des États-Unis contre l'Iran. Des manifestations similaires ont eu lieu dans de nombreuses autres villes du pays, notamment à Chiraz (sud), Abadan (sud-ouest), Bandar Abbas (sud) et Sari dans le nord.
Le 4 novembre 1979, moins de neuf mois après le renversement du dernier chah d'Iran, un groupe d'étudiants partisans de la Révolution islamique avait pris d'assaut l'ambassade des Etats-Unis à Téhéran, accusée d'être un "nid d'espions".
Les étudiants avaient exigé, pour libérer les otages, que les États-Unis extradent le chah afin qu'il soit jugé en Iran. La crise ne s'achèvera que 444 jours plus tard, après la mort, en Egypte, du souverain déchu, avec la libération de 52 diplomates américains.
La prise de l'ambassade américaine est considérée comme un acte fondateur de la République islamique, dans sa résistance à "l'arrogance mondiale" incarnée, selon Téhéran, par les États-Unis et ses alliés occidentaux.
Sur cette photo d'archive du 8 novembre 1979, l'un des otages détenus à l'ambassade des États-Unis à Téhéran, en Iran, est montré à la foule par des étudiants iraniens.
Washington avait par la suite rompu ses relations diplomatiques avec Téhéran, qui n'ont pas été rétablies depuis, et imposé un embargo.
Le rassemblement de dimanche matin a eu lieu au moment où Israël, l'ennemi juré de la République islamique, est en guerre contre plusieurs alliés de l'Iran : contre le Hamas à Gaza mais aussi à sa frontière nord contre le Hezbollah.
Le 26 octobre, l'armée israélienne a pour la première fois admis publiquement avoir attaqué des cibles militaires sur le territoire iranien, lors d'une opération présentée comme des représailles à des tirs de missiles iraniens contre Israël le 1er octobre.
Israël a mis en garde l'Iran contre toute riposte à ces frappes, qui ont tué au moins quatre militaires, selon les autorités iraniennes.
(Re)voir Israël - Iran : l'inquiétude
Le guide suprême iranien l'ayatollah Ali Khamenei a promis samedi de répondre à toute attaque d'Israël et de son allié, les États-Unis, contre l'Iran ou ses groupes alliés dans la région.
De leur côté, les États-Unis ont annoncé vendredi de nouveaux déploiements au Moyen-Orient, incluant des moyens de défense contre les missiles balistiques, des avions de combat et des bombardiers, qui arriveront "dans les prochains mois" pour la "défense d'Israël" et en guise d'avertissement à l'Iran.