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Iran : le pouvoir reste ferme, les protestations continuent

Mouvement social d'ampleur en Iran. Depuis vendredi, des milliers de personnes manifestent dans plusieurs villes du pays pour dénoncer la hausse des prix du carburant. L'Iran fait face à une crise économique aggravée par le retrait unilatéral des États-Unis de l'accord sur le nucléaire iranien.
"Si les chefs des trois branches du pouvoir prennent une décision, je la soutiens". Dans sa première intervention depuis le début de la crise, le guide supême iranien, l'Ayatollah Ali Khamenei, approuve l'augmentation des prix de l'essence.

Cette mesure a été décidée vendredi par le Haut conseil de coordination économique composé du président de la République, du président du Parlement et du chef de l'autorité judiciaire.

"Certaines personnes seront assurément contrariées par cette décision (...) mais endommager et mettre le feu (à des biens) n'est pas (une réaction) de personne normale mais de hooligan", a encore déclaré Ali Khamenei.  

 
Manifester son mécontentement est un droit. Mais la manifestation est une chose, l'émeute en est une autre
Hassan Rohani, Président de la République islamique d'Iran
Des violences également stigmatisées par Hassan Rohani.
Dans un communiqué de la présidence iranienne, il affirme que l'État ne devrait "pas autoriser l'insécurité" face aux "émeutes" touchant le pays.
 

Deux morts et des dizaines d'arrestations


Un policier et au moins un civil ont été tués depuis vendredi lors de manifestations dans plusieurs villes d'Iran. 
      
Samedi à Téhéran, certains manifestants ont bloqué une route tandis que d'autres étaient rassemblés autour d'une voiture en flammes. Des scènes similaires se sont déroulées dans d'autres villes comme Chiraz et Ispahan.

L’agence de presse officielle, IRNA, évoque aussi des blocages de route, des infrastructures publiques et des stations-service endommagées. Les autorités ont par ailleurs drastiquement réduit l’accès à Internet depuis le début des manifestations.

A noter aussi qu'une quarantaine de personnes ont été arrêtées à Yazd (centre), selon  l'agence semi-officielle Isna qui n'a pas précisé la date de ces arrestations.
Le porte-parole de la police, Ahmad Nourian, a prévenu que les forces de sécurité n'hésiteraient "pas à faire face à ceux qui perturbent la paix et la sécurité, identifieraient les meneurs et les forces sur le terrain et les affronteraient". Il a par ailleurs appelé la population à dénoncer "les opportunistes et les mercenaires" et à aider la police à maintenir la paix, selon des propos rapportés par Isna.
 

Protestations sur fond de crise économique


Le prix de l'essence, très subventionnée en Iran, doit augmenter de 50% à 15.000 rials (11 centimes d'euros) pour les 60 premiers litres achetés chaque mois, et de 300% pour les litres suivants.

L'Iran fait face à une crise économique aggravée depuis le retrait unilatéral des États-Unis en 2018 de l'accord sur le nucléaire iranien de 2015, assorti du retour de lourdes sanctions qui privent le pays des retombées économiques espérées.

Pour sa part, la Maison Blanche a condamné l'utilisation de la force par les autorités iraniennes. "Les Etats-Unis soutiennent les Iraniens dans leurs manifestations pacifiques contre le régime qui est censé les diriger", a indiqué Stephanie Grisham, porte-parole de l'exécutif américain, dans un communiqué.