Iran : le président Ebrahim Raïssi est mort

Le gouvernement iranien a officiellement annoncé la mort du président, Ebrahim Raïssi, après un accident d'hélicoptère survenu dimanche 19 mai. L'intérim sera assuré par le premier vice-président du pays, en attendant une rapide élection présidentielle.

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Sur cette photo publiée par le bureau de la présidence iranienne, le président Ebrahim Raisi assiste à une réunion avec son homologue azéri Ilham Aliyev lors de la cérémonie d'inauguration du barrage de Qiz Qalasi, ou Château de la Fille en azéri, à la frontière de l'Iran et de l'Azerbaïdjan, le dimanche 19 mai 2024.

Sur cette photo publiée par le bureau de la présidence iranienne, le président, Ebrahim Raïssi, lors d'une réunion avec son homologue azéri, Ilham Aliyev, à la frontière de l'Iran et de l'Azerbaïdjan, le 19 mai 2024.

AP
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Dans un premier temps annoncé par les médias iraniens sans confirmation officielle, le décès du président, Ebrahim Raïssi, a finalement été confirmé par le gouvernement. Dans la matinée de lundi 20 mai, ce dernier a diffusé un communiqué dans lequel il assure que la nouvelle n’entraînera pas "la moindre perturbation dans l’administration du pays." "Le président du peuple iranien, travailleur et infatigable, [...] a sacrifié sa vie pour la nation", a-t-il ajouté.

De leurs côtés, les secours iraniens ont récupéré les dépouilles des passagers, a annoncé, à la télévision d'État, le chef du Croissant Rouge, Pirhossein Koulivand. "Nous sommes en train de transférer les corps des martyrs à Tabriz", la grande ville du nord-ouest. Il a aussi annoncé la fin des opérations de recherche.

Le gouvernement tiendra, lundi, une "réunion d'urgence", selon l'agence officielle Irna. Aucun détail sur l'horaire et la teneur des discussions n’a été fourni. Le Guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, a annoncé cinq jours de deuil national et présenté ses "condoléances au cher peuple iranien."

Une élection d’ici 50 jours

Pour assurer l’intérim, selon les termes de la Constitution du pays, Ebrahim Raïssi sera remplacé par le premier vice-président, Mohammad Mokhber, 68 ans. L'article 131 de la Constitution de la République islamique prévoit que, "en cas de décès, de destitution, de démission, d'absence ou de maladie d'une durée supérieure à deux mois du président", c'est "le premier vice-président qui assumera les pouvoirs du président."

Ce processus doit avoir "l'approbation du Guide suprême", précise l'article. L'ayatollah Ali Khamenei demeure la plus haute autorité du pays et son chef d' État.

La Constitution prévoit, en outre, qu'un Conseil "composé du président du Parlement, du chef de la justice et du premier vice-président est tenu d'organiser l'élection d'un nouveau président dans un délai maximum de 50 jours."

Hommages et condoléances

Peu après l’officialisation du décès, les premières réactions internationales ont commencé à affluer. 

Le Pakistan a décrété une journée de deuil. "Le Pakistan va observer une journée de deuil et le drapeau sera en berne" en "solidarité avec l'Iran", pays "frère", a écrit le Premier ministre, Shehbaz Sharif, sur le réseau social X. "L'immense nation iranienne surmontera cette tragédie avec son courage habituel."

Le Hezbollah libanais, armé et financé par les Gardiens de la Révolution, rend hommage à "un grand frère, un appui solide […] un protecteur des mouvements de résistance." 

Le mouvement islamiste palestinien Hamas a présenté ses "condoléances" au peuple iranien et salué, en la personne du défunt, un "soutien à la résistance palestinienne".

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, regrette, dans un communiqué, la mort « d’amis véritables et fiables […] de vrais patriotes qui ont fermement défendu les intérêts de leur pays. »  

Le président russe, Vladimir Poutine, a rendu hommage à un dirigeant "remarquable. En tant que véritable ami de la Russie, il a apporté une contribution personnelle inestimable au développement des relations de bon voisinage entre nos pays et a déployé de grands efforts pour les amener au niveau du partenariat stratégique."

Le président syrien, Bachar al-Assad, a proclamé sa "solidarité" avec Téhéran qui le soutient depuis le début de la guerre civile dans son pays. "La Syrie est solidaire de la République islamique d'Iran [..] Nous avons oeuvré avec le président défunt pour que les relations stratégiques qui lient la Syrie et l'Iran demeurent toujours prospères."

La Turquie "partage la douleur du peuple iranien ami et frère", a réagi le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan "Malheureusement, la nouvelle venant d'Iran nous a profondément attristés."

Le président du Conseil européen, Charles Michel, s’est exprimé sur X et a présenté ses condoléances au nom de l’Europe. "L'UE exprime ses sincères condoléances pour la mort du président Raïssi et du ministre des Affaires étrangères Abdollahian, ainsi que d'autres membres de leur délégation et de l'équipage dans un accident d'hélicoptère. Nos pensées vont à leurs familles."

Plus tard dans la matinée, la France a également fait par de ses condoléances via un communiqué son ministère des Affaires étrangères. "Elle adresse également ses pensées aux familles des victimes de cet accident."

Pour rappel, l'hélicoptère dans lequel se trouvaient Ebrahim Raïssi et Amir-Abdollahian, son ministre des Affaires étrangères, avec sept autres passagers et membres d'équipage, a disparu dimanche. Il survolait une région escarpée et boisée du nord-ouest de l'Iran dans des conditions météorologiques difficiles, avec de la pluie et un épais brouillard. Son épave a été découverte lundi, à l'aube, sur le flanc d'une montagne.

(Re)voir Iran : accident d'hélicoptère avec le président iranien