Iran : près de 100 Iraniens en lien avec les manifestations risquent d'être exécutés

Deux hommes en lien avec les manifestations qui secouent l'Iran ont été exécutés ce mois-ci. Aujourd'hui, ce serait près d'une centaine d'Iraniens qui risqueraient la peine de mort.
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Le président iranien Ebrahim Raisi lors d'une procession funéraire de soldats iraniens tués lors de la guerre Iran-Irak de 1980-88, à Teheran, le 27 décembre 2022.
Le président iranien Ebrahim Raisi lors d'une procession funéraire de soldats iraniens tués lors de la guerre Iran-Irak de 1980-88, à Teheran, le 27 décembre 2022.
AP/Nathan Howard
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Au moins 100 Iraniens arrêtés en plus de 100 jours de manifestations dans leur pays font face à des accusations passibles de la peine de mort, a indiqué Iran Human Rights (IHR), une ONG basée à Oslo.

L'Iran est secoué par des manifestations déclenchées par la mort le 16 septembre de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans, décédée après son arrestation par la police des moeurs pour infraction au code vestimentaire strict de la République islamique

L'Iran a exécuté ce mois-ci deux hommes en lien avec ces manifestations, dans une escalade de la répression des autorités qui, selon les militants, vise à semer la peur au sein de la population.

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Dans un rapport publié, l'IHR a identifié 100 détenus susceptibles d'être condamnés à la peine capitale, dont 13 déjà condamnés à mort. Il a noté que nombre d'entre eux avaient un accès limité à un avocat. "En prononçant des condamnations à mort et en exécutant certains manifestants, elles (les autorités) veulent que les gens rentrent chez eux", a déclaré le directeur de l'IHR, Mahmood Amiry-Moghaddam.

"Cela a eu un certain effet, (mais) ce que nous avons observé en général, c'est davantage de colère contre les autorités", a-t-il déclaré, ajoutant que "leur stratégie de semer la peur avec les exécutions a échoué".

Dans un bilan actualisé, l'IHR a déclaré que 476 manifestants avaient été tués depuis mi-septembre. Au moins 14 000 personnes ont été arrêtées depuis le début des protestations en Iran, avaient indiqué les Nations unies en novembre.

Iran : première exécution d'un manifestant
Des Iraniens protestent contre la mort de Mahsa Amini, 22 ans, après son arrestation par la police des mœurs, à Téhéran, le 1er octobre 2022. 
AP Photo/Images du Moyen-Orient.

Majidreza Rahnavard, 23 ans, a été pendu en public le 12 décembre après avoir été condamné par un tribunal de Machhad (nord-est) pour avoir tué deux membres des forces de sécurité. Quatre jours plus tôt, Mohsen Shekari, également âgé de 23 ans, avait été exécuté pour avoir blessé un membre des forces de sécurité.

Le pouvoir judiciaire a indiqué que neuf autres personnes avaient été condamnées à mort en lien avec les manifestations, dont deux ont été autorisées à être rejugées. Le père d'un des condamnés à mort Mohammad Ghodablou a appelé à la libération de son fils sur les réseaux sociaux.

"Mohammad n'avait jusqu'à présent aucun casier judiciaire", a déclaré le père dans une vidéo diffusée cette semaine, affirmant qu'il souffrait d'un trouble mental.

Mohammad Ghodablou, 22 ans, a été inculpé de "corruption sur terre" pour "avoir attaqué des policiers avec une voiture, ce qui a entraîné la mort d'un d'entre eux". Le site d'information Mizan Online du pouvoir judiciaire a rapporté que Ghodablou avait subi une évaluation psychiatrique concluant qu'il "avait conscience de la nature de son crime".

Un Iranien se suicide en France pour attirer l'attention sur la situation en Iran
Un Iranien s'est suicidé lundi 26 décembre en se jetant dans le fleuve du Rhône à Lyon, dans le sud-est de la France. L'homme, âgé de 38 ans, a laissé une vidéo posthume, dans laquelle il explique avoir voulu se donner dans la mort dans le but d'attirer l'attention sur la situation de son pays secoué par des manifestations.