Hassan Rohani a remporté dès le premier tour l'élection présidentielle. Il a obtenu 50,68 % des voix, chiffres officiels communiqués samedi soir par le ministre de l'intérieur. Plusieurs milliers d'Iraniens sont descendus à pied ou en voiture dans les rues de la capitale pour fêter la victoire. Considéré comme modéré, il a bénéficié de la mise à l'écart et des désistements des réformateurs. Gros plan sur ce candidat qui a réussi à passer au travers du crible du Conseil des gardiens de la Constitution.
A 64 ans, Hassan Rohani était le seul représentant du clergé en lice au premier tour de la présidentielle. Docteur en droit, il a dirigé les négociations nucléaires de 2003 à 2005 avec les grandes puissances occidentales. C'est lui qui, en 2003, accueillait à Téhéran les ministres des Affaires étrangères français, britannique et allemand pour leur garantir la nature civile du nucléaire iranien. Démis de ses fonctions à l'arrivée au pouvoir d'Ahmadinejad, il a continué à prôner le dialogue avec les Etats-Unis, l'ennemi historique. Après la disqualification d'Akbar Hachemi Rafsandjani, figure de l'opposition, et du réformateur indépendant Mohammad Reza Aref, Hassan Rohani a attiré les suffrages des électeurs réformateurs ou modérés.
Qui est le nouveau président iranien ?
15.06.2013
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Le Conseil des gardiens de la Constitution
Cet organe puissant est en majorité composé de clercs religieux nommés par le Guide suprême, l'ayatollah Khamenei. Le Conseil est chargé de juger la validité des candidatures selon leur compatibilité avec la Constitution - les femmes, par exemples, sont systématiquement exclues. Il a réduit de 700 à 8 le nombre des candidats à la présidentielle de juin 2013. Des présidentiables à la légitimité populaire douteuse, puisque l’élection présidentielle devrait se solder par la victoire d'un fidèle d'Ali Khamenei. En même temps que leur président, les Iraniens élisent ce 14 juin les 207 000 membres des conseils municipaux à travers le pays. Là aussi, quelques grands noms ont été écartés par le Conseil des gardiens de la Constitution, dont Mohsen Hachémi, le fils d'Akbar Hachemi Rafsandjani, ou Massoumeh Ebtekar, ancienne porte-parole des étudiants islamistes lors de la prise d'otages dans l'ambassade des Etats-Unis en 1980, et bien d'autres encore.