Fil d'Ariane
62 voix contre 55. Sitôt le texte adopté, les cris d'indignation ont fusé dans l'hémicycle. Les députés arabes de la Knesset - le parlement monocaméral de l'Etat d'Israël siégeant à Jérusalem - s'insurgent contre cette loi fondamentale à valeur de Constitution. Elle définit Israël comme "l'Etat-nation du peuple juif".
Les députés trop démonstratifs ont été expulsés de l'Assemblée. Le Premier ministre, lui, s'est félicité :
C'est un moment décisif dans les annales du sionisme et de l'histoire de l'Etat d'Israël.
Cette loi est extrêmement controversée. Le président lui même l'a qualifiée "d'arme pour les ennemis d'Israël".
Désormais, seuls les citoyens juifs disposent du droit à l'auto-détermination,
l'arabe n'est plus, comme l'hébreu, une langue officielle, mais dispose d'un statut spécial, et le texte encourage, entre autres mesures, l'établissement de communautés exclusivement juives.
La loi de nationalité est un crime de haine, elle est totalement discriminante envers les citoyens arabes, envers la minorité arabe.
Je pense que c'est une loi raciste d'un gouvernement d'extrême droite qui crée des lois radicales et sème les graines d'un Etat d'apartheid.
Descendants des Palestiniens qui n'ont pas fui ou été expulsés lors de la création du pays en 1948, les arabes israéliens représentent près de 18 % de la population. Et si Israël se définit comme un "Etat juif et démocratique", les arabes considèrent qu'il est surtout juif pour les arabes et démocratique pour les juifs.
Cette loi va réduire les droits des minorités. Les minorités en Israël se sentiront étrangères, et probablement à raison, car cette loi rend Israël plus juif et moins démocratique.
Symboliquement adopté juste après le 70ème anniversaire de l'Etat hébreu, ce texte revient sur les fondamentaux de la déclaration d'indépendance qui garantissait les mêmes droits à tous les citoyens.
> Qu’est-ce que cela change pour les Arabes israéliens ? Les explications de notre éditorialiste Slimane Zeghidour :