Fil d'Ariane
Tout comme des ONG locales et Human Rights Watch (HRW), Amnesty International a qualifié mardi 1er février "d'apartheid" la politique d'Israël envers les Palestiniens. Selon le rapport de l'ONG de défense des droits humains, ceux-ci sont traités comme un "groupe racial inférieur".
#StopIsraeliApartheid
— Amnesty International France (@amnestyfrance) February 1, 2022
Comment l’État d’Israël a mis en place un système de domination et d’oppression à l’encontre du peuple palestinien ?
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En avril 2021, HRW avait repris le terme "apartheid", déjà utilisé par les ONG palestiniennes et israéliennes pour désigner les politiques d'Israël envers les Palestiniens et les Arabes israéliens (descendants des Palestiniens restés en Israël après la création du pays en 1948).
Israel’s apartheid over Palestinians is a crime against humanity. There is no place for it in a world that upholds equality and the right to live with dignity. To uphold human rights everywhere, we must end apartheid rule over millions of Palestinians.#EndIsraeliApartheid pic.twitter.com/686eFMYuLb
— Amnesty International (@amnesty) February 1, 2022
Arrivée la semaine dernière à Jérusalem, Agnès Callamard a mené des entretiens en Cisjordanie et en Israël, mais n'a pas pu discuter avec des responsables de la diplomatie israélienne malgré une demande formulée en octobre aux autorités.
Dans son rapport, Amnesty a exhorté le Conseil de sécurité de l'ONU à imposer un "embargo" sur les ventes d'armes à l'Etat hébreu, et des "sanctions" aux responsables israéliens "les plus impliqués dans le crime d'apartheid".
(Re)voir : A Jérusalem-Est, le combat d'une famille palestinienne pour garder sa maison
L'ONG a aussi demandé à la Cour pénale internationale (CPI), qui a diligenté l'an dernier une enquête pour "crimes contre l'humanité" contre les Palestiniens, "d'ajouter le crime d'apartheid" à son dossier. Israël mène de son côté une campagne diplomatique afin de convaincre des pays occidentaux de le soutenir face à la Cour.
L'Autorité palestinienne, qui contrôle une partie de la Cisjordanie occupée, a salué Amnesty pour son travail "courageux et juste" au nom du peuple palestinien. Le mouvement islamiste Hamas, qui est au pouvoir dans la bande de Gaza, a applaudi le "professionnalisme" de l'ONG.
Breaking: “Israel’s #apartheid against Palestinians: a cruel system of domination and a crime against humanity. Israeli authorities must be held accountable for committing the crime of apartheid against #Palestinians” @amnesty today in a new comprehensive report @AmnestyAR https://t.co/XAdZc1Dgog
— State of Palestine (@Palestine_UN) February 1, 2022
The report released today by @AmnestyUK is part of a concerted campaign to delegitimize Israel's right to exist as a Jewish state. It totally mischaracterizes Israel, distorts the meaning of apartheid, contradicts the notion of promoting human rights & should be utterly rejected. pic.twitter.com/SjryAiZtqX
— Ambassador Michael Herzog (@AmbHerzog) February 1, 2022
"Une critique des pratiques de l'État d'Israël n'est absolument pas une forme d'antisémitisme. Amnesty dénonce fortement l'antisémitisme", a répondu Agnès Callamard. Lors de la conférence de presse, la responsable d'Amnesty a également rejeté les allégations selon lesquelles l'ONG "stigmatisait" Israël, rappelant qu'elle publiait notamment des rapports sur l'Iran, bête noire d'Israël.
De son côté, le porte-parole de la diplomatie américaine Ned Price a dit "rejeter l'idée que les actes d'Israël constituent un apartheid", tout en assurant "prendre au sérieux toutes les accusations de violations des droits humains".
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Aujourd'hui, quelque 6,8 millions de Juifs et autant d'Arabes vivent en Israël, à Jérusalem, en Cisjordanie occupée et dans la bande de Gaza, territoire où Israël impose un blocus depuis la prise du pouvoir du Hamas en 2007, selon les données officielles.