Fil d'Ariane
Benjamin Netanyahu a annoncé avoir trouvé un accord au sein du cabinet de sécurité en vue d'un cessez-le-feu au Liban ce 26 novembre. Il n'a cependant ni précisé la durée ni la date à laquelle les déplacés du nord d'Israël pourraient rentrer chez eux.
Cette trêve doit mettre fin à plus d'un an d'hostilités transfrontalières et deux mois de guerre ouverte entre Israël et le Hezbollah
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé à la télévision, le 26 novembre, avoir trouvé un accord au sein du cabinet de sécurité en vue d'un cessez-le-feu au Liban, afin de pouvoir accroître sa pression sur ses ennemis jurés, l'Iran et le Hamas palestinien.
Ce cessez-le-feu entrera en vigueur mercredi matin, le 27 novembre, selon Washington.
S'il n'a pas annoncé la durée de cette trêve, il n'a pas non plus communiqué la date à laquelle les quelque 60.000 habitants du nord du pays déplacés par la guerre avec le Hezbollah pourraient rentrer chez eux et s'est abstenu de faire la moindre annonce sur le sujet. Il a déclaré que cel dépendrait "de ce qui se passera au Liban". "En accord total avec les Etats-Unis, nous maintenons une totale liberté d'action militaire" au Liban, a-t-il ajouté : "Si le Hezbollah viole l'accord et tente de se réarmer, nous attaquerons."
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La trêve, pour laquelle les États-Unis et la France œuvraient depuis des semaines, doit mettre fin à plus d'un an d'hostilités transfrontalières et deux mois de guerre ouverte entre Israël et la puissante formation libanaise armée et soutenue par Téhéran.
Si le Hezbollah viole l'accord et tente de se réarmer, nous attaqueronsBenjamin Netanyahu, Premier ministre israélien
Une trêve au Liban permettra à Israël de "se concentrer sur la menace iranienne", et d'"intensifier" sa pression sur le Hamas palestinien, contre lequel il mène une offensive meurtrière dans la bande de Gaza en représailles à son attaque sans précédent sur le sol israélien du 7 octobre 2023, a-t-il dit, à l'issue d'une réunion du cabinet de sécurité. "Le cessez-le-feu a trois raisons d'être : la première, se concentrer sur la menace iranienne et je ne m'étendrai pas sur le sujet", a-t-il ajouté. Il permettra aussi de "rafraîchir les troupes et de se réapprovisionner" en armes et en équipement "pour achever notre mission".
Le Premier ministre libanais, Najib Mikati, a appelé la communauté internationale à "agir rapidement" pour "une mise en œuvre immédiate d'un cessez-le-feu" après cette annonce. Elle intervient alors qu'Israël a pilonné le 26 novembre le centre de Beyrouth, et sa banlieue sud, bastion du Hezbollah, comme jamais. Il a estimé que cet accord constituait une "étape fondamentale" vers la stabilité régionale. Remerciant Paris et Washington pour leur implication dans l'accord de trêve, M. Mikati a indiqué que son gouvernement était engagé à "renforcer la présence de l'armée dans le sud du pays", un bastion du mouvement islamiste libanais.
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Le projet américain négocié ces derniers jours prévoirait une trêve de 60 jours durant laquelle le Hezbollah et l'armée israélienne se retireraient du sud du Liban pour laisser l'armée libanaise s'y déployer. Le plan inclut la mise en place d'un comité international pour surveiller son application, a ajouté Axios, précisant que les États-Unis auraient donné des assurances sur leur soutien à une action militaire israélienne en cas d'actes hostiles du Hezbollah.
Joe Biden a salué dans la soirée l'accord pour un cessez-le-feu au Liban entre Israël et le Hezbollah, évoquant une "bonne nouvelle" et remerciant son homologue français Emmanuel Macron pour son implication. Le président américain, qui cédera le pouvoir à Donald Trump le 20 janvier, a aussi estimé que l'accord permettait "un nouveau départ" pour le Liban.
Lors d'une courte allocution à la Maison Blanche, il a promis une nouvelle initiative pour obtenir un cessez-le-feu à Gaza. "Dans les jours à venir, les États-Unis vont mener à nouveau un effort avec la Turquie, l'Égypte, le Qatar, Israël et d'autres pays pour parvenir à un cessez-le-feu à Gaza, à la libération des otages et à la fin de la guerre sans le Hamas au pouvoir", a déclaré Joe Biden.
Les habitants de Gaza "eux aussi méritent que le conflit et les déplacements prennent fin. Ils ont vécu l'enfer", a jugé le démocrate de 82 ans. Il a enfin assuré que Washington restait "prêt à conclure une série d'accords historiques" avec l'Arabie Saoudite, portant à la fois sur un pacte de sécurité, sur un projet de création d'un État palestinien et sur une normalisation des relations avec Israël.
Tous ces projets demanderont à Israël de faire des choix "audacieux pour transformer ses avancées stratégiques contre l'Iran et ses alliés en une stratégie cohérente pour la sécurité à long terme", a encore dit Joe Biden.
La diplomatie internationale s'est appuyée sur la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l'ONU qui a mis fin à la précédente guerre entre Israël et le Hezbollah en 2006, et stipule que seuls l'armée libanaise et les Casques bleus peuvent être déployés à la frontière sud du Liban.
Figure des alliés d'extrême-droite du gouvernement Netanyahu, le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, avait estimé le 25 novembre qu'un cessez-le-feu serait "une grosse erreur".