L'armée israélienne a annoncé avoir frappé samedi un secteur en Syrie d'où avaient été tirés peu auparavant dix projectiles vers la partie du plateau du Golan occupée par Israël, l'agence de presse officielle syrienne faisant état de plusieurs morts.
Photo des bombardements israéliens en territoire syrien prise depuis la partie occupée du mont Golan, le 24 juin 2017. (Photo : JALAA MAREY / AFP)
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L'armée de l'air israélienne a entre autres visé deux chars du "régime syrien" dans la partie nord du Golan, a indiqué un de ses porte-parole, précisant que les projectiles tirés n'avaient pas fait de victime en Israël. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), la frappe israélienne a tué deux soldats syriens. L'agence de presse officielle syrienne Sana a fait état de plusieurs morts, sans en préciser le nombre, et a accusé Israël de soutenir les rebelles.
"L'ennemi israélien continue de soutenir les terroristes (...) et son aviation a tiré plusieurs projectiles (...) qui ont visé (...) la province de Qouneitra, faisant des martyrs et des dégâts matériels", a indiqué Sana. Israël a de son côté adressé "une protestation officielle à l'UNDOF", la force de l'ONU chargée de surveiller la zone depuis 1974, "en raison de la violation inacceptable de la souveraineté" de l'Etat hébreu, a précisé le porte-parole de l'armée. Il également indiqué que les tirs de projectiles résultaient de "combats internes en Syrie", autrement dit, qu'ils ne visaient pas le secteur du Golan contrôlé par Israël.
Des tirs de roquettes ou de projectiles en provenance de Syrie ont régulièrement lieu dans cette région à la suite d'affrontements entre les forces du régime de Bachar al-Assad et des groupes rebelles. Dans une vidéo diffusée par l'armée israélienne sur Twitter, on peut voir ce qui est présenté comme une mitrailleuse et deux chars ciblés par une caméra aérienne avant d'être touchés et d'exploser. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a affirmé qu'Israël ne tolèrerait "aucun tir" contre son territoire. "Nous répondrons avec force si nous sommes visés", a-t-il prévenu, selon un tweet de son porte-parole Ofir Gendelman.
De son côté, le ministre israélien de la Défense Avigdor Lieberman a affirmé dans un communiqué que l'Etat hébreu "considère que le régime d'Assad est tenu pour responsable de ce qui se passe sur le terrain et continuera à subir les conséquences d'événements tels que ceux qui se sont produits samedi". "Nous agissons durement, avec détermination", a ajouté le ministre.
Samedi, l'OSDH a fait état de violents combats entre les forces gouvernementales et des combattants rebelles dans la province de Qouneitra, près de la partie du Golan occupée par Israël. Des insurgés ont attaqué des troupes loyalistes dans la ville d'al-Baas et la localité de Khan Arnabé et progressé dans ces secteurs malgré de violents bombardements du régime, a ajouté l'OSDH. Israël occupe depuis 1967 quelque 1.200 km2 du plateau du Golan, qu'il a annexés, une décision que n'a jamais reconnue la communauté internationale. Environ 510 km2 restent sous contrôle syrien.
Israël et la Syrie sont techniquement toujours en état de guerre.