Fil d'Ariane
Le président de la République française Emmanuel Macron s'est adressé aux Français dans un message télévisé, jeudi 12 octobre, pour s'exprimer sur les événements au Proche-Orient après l'attaque du Hamas contre Israël.
Capture écran de l'allocution télévisée du président Macron le jeudi 12 octobre au soir, depuis le Palais de l'Élysée à Paris.
Dès le début de son allocution télévisée, dans la soirée du 12 octobre, le président Macron a souligné qu'Israël a connu, samedi 7 octobre, "l'attaque terroriste la plus tragique de son Histoire. Le Hamas a exécuté un plan qui, par son ampleur, sa barbarie, son bilan, n'a pas de précédent". Et de dénoncer "une haine meurtrière aveugle. un déchaînement de cruauté absolue". "Des centaines de nourrissons, d'enfants, de femmes et d'hommes pourchassés, enlevés, assassinés, pris en otage".
Le président Macron souligne : "Disons-le clairement. Le Hamas est un mouvement terroriste. Le Hamas cherche avant tout la destruction et la mort du peuple d’Israël."
"Je parle en notre nom à tous quand je dis que nous partageons le chagrin d'Israël", a déclaré Emmanuel Macron s'adressant aux Français.
"Nous avons assuré Israël et son peuple de notre solidarité sans faille et de notre soutien dans sa réponse légitime aux attaques terroristes. Israël a le droit de se défendre, en éliminant les groupes terroristes dont le Hamas par des actions ciblées, mais en préservant les populations civiles car c’est le devoir des démocraties."
L'allocution du président Emmanuel Macron après l'attaque du Hamas en Israël a été regardée jeudi soir par 13,3 millions de téléspectateurs toutes chaînes confondues, selon les chiffres de Médiamétrie publiés vendredi.
Cette allocution, qui a eu lieu de 20h00 à 20h10 environ, était retransmise par TF1, France 2, M6 et les chaînes d'information.
Elle a réalisé une part d'audience de 65,2%. Cela signifie que plus de 6 personnes sur 10, qui étaient devant la télévision à ce moment-là, la regardaient.
"Nous sommes aussi liés à Israël par la douleur du deuil. A cette heure, 13 de nos compatriotes sont morts lors de ces attaques. (...) Comme nous nous inquiétons pour le sort de nos 17 compatriotes, enfants et adultes, portés disparus, et sans doute, pour certains d’entre eux, retenus en otage."
Le président Macron assure que la France met tout en œuvre pour les rapatrier, des vols ont été spécialement affrétés. "Et nous avons renforcé nos moyens pour épauler sur place les près de 200 000 Français qui vivent aujourd’hui en Israël".
Le président Macron rappelle la position de la France : "Avec nos principaux alliés européens et américains nous partageons les mêmes priorités : apporter un soutien ferme et complet à Israël, éviter toute extension du conflit aux pays voisins, notamment au Liban, et coordonner l’action humanitaire internationale." Pour Emmanuel Macron, "les conditions d’une paix durable sont connues : ce sont des garanties indispensables pour la sécurité d’Israël et un Etat pour les Palestiniens."
"Je le redis : la sécurité de l’État d’Israël, la lutte résolue pour l’éradication du terrorisme dans la région, et le respect des aspirations légitimes de chacun forment pour nous un ensemble indissociable. Ceux qui confondent la cause palestinienne et la justification du terrorisme commettent une triple faute : morale, politique et stratégique."
Pour Emmanuel Macron, la sécurité des Français est "notre premier devoir", face à "l'inquiétude, parfois la peur qu'il y a en ce moment-même chez beaucoup d'entre vous".
"Dès samedi, j’ai demandé au gouvernement de renforcer nos mesures de protection des écoles, des lieux de culte et de culture. 582 d’entre eux ont vu leur sécurisation accrue. 10 000 policiers et gendarmes sont mobilisés. Nos armées sont engagées dans le cadre de l’opération Sentinelle. Les procureurs ont reçu l’instruction de poursuivre avec la plus grande sévérité les actes antisémites et les apologies du terrorisme. Nous sommes d’une vigilance absolue, aussi, face aux expressions de haine sur les réseaux sociaux et évidemment à la menace terroriste."
Le président Macron a souligné que "l'antisémitisme a toujours été le prélude à d’autres formes de haine : un jour envers les Juifs, le lendemain envers les chrétiens, puis les musulmans, puis toutes celles et ceux qui sont encore l’objet de haine, en raison de leur culture, leur origine, leur genre."
"Je sais, je le disais, la peur de nos compatriotes de confession juive, que cette résurgence, là-bas, de la violence antisémite, soit le prétexte, ici, de paroles, d’injures, d’actes qui les viseraient. Et je mesure aussi l’inquiétude de nos compatriotes de confession musulmane que les amalgames l’emportent sur la raison. Nous combattons et combattrons toujours pour que nul sur notre sol n’ait peur."
"Ni suspicions, ni divisions entre nous ne doivent exister au sein de la Nation", insiste le président français. Il veut éviter toute importation du conflit au Proche-Orient sur le territoire. "Ne menons pas chez nous des aventures idéologiques par imitation, par projection. N’ajoutons pas, par illusion ou par calcul, des fractures nationales aux fractures internationales. Et ne cédons rien face à toute forme de haine."