Des milliers de Druzes israéliens ont défilé à Tel Aviv contre une nouvelle loi qui définit Israël comme "l'Etat-nation du peuple juif". Une loi qu'ils qualifient de discriminatoire et accusent de porter atteinte aux minorités.
Par cette loi, l'arabe ne sera plus une langue officielle d'Israël. Un autre article contesté de cette loi stipule que "le dévelopement de localités juives relève de l'intérêt national". Or c'est la langue parlée par la minorité musulmane des Druzes : "Nous sommes ici pour envoyer un message clair au gouvernement israélien : nous allons continuer à réclamer des droits égaux aux autres citoyens israéliens," explique Amjad Moraja. Qasim Bader, qui dirige le Centre d'information druze, et exige la supression de la loi sur l'Etat-nation : "Nous demandons au gouvernement et aux membres de la Knesset de supprimer cette loi. Pas de la modifier, mais de la rayer de l'Histoire !"
Un loi pourtant accueillie favorablement par certains Israéliens : "Tout ce qui renforce constitutionnellement le lien du peuple d'Israël à la terre d'Israël est béni, même s'il s'agit de mots tels que : nous sommes une démocratie et un Etat juif, etc," explique Yehuda, un habitant de Tel-Aviv.
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, assure, lui, que la nouvelle loi ne porterait pas atteinte aux droits des minorités, malgré l'absence des notions d'égalité et de démocratie. Il répond aux inquiétudes des 130 000 Druzes qui vivent en Israel, et qui représentent 1,5 % de la population : "Ce que nos frères et soeurs druzes ressentent m'a touché. Je veux vous dire qu'il n'y a rien dans la loi qui contrevienne à vos droits de citoyens égaux au sein de l'Etat d'Israël. Il n'y a rien non plus qui porte atteinte au statut spécial de la communauté druze en Israël. Le peuple d'Israël, dont moi, vous aime et vous apprécie. Nous tenons en haute estime notre partenariat et les accords qui existent entre nous."
Un député arabe israélien a déja annoncé sa démission. Le parlement israélien se réunit mercredi prochain, à la demande de l'opposition, pour une session extraordinaire sur cette loi.