Des réfugiés africains qui manifestent à Tell Aviv / Photo AFP
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Pour le cinquième jour consécutif, les demandeurs d'asile africains se mobilisent. Ils ont été très nombreux à manifester à Tel Aviv encore hier. Ils demandent l'annulation d'une nouvelle législation en vigueur en Israël qui autorise l'Etat à placer les immigrants jusqu'à un an en centre de rétention sans procès.
Plus de 10 000 demandeurs d'asile africains, selon la police, entrés illégalement en Israël étaient rassemblés mercredi 8 janvier devant le Parlement à Jérusalem (la Knesset) au quatrième jour de leur protestation contre la politique d'immigration du gouvernement. Le président du Parlement, Yuli Edelstein a, pour sa part, interdit l'entrée de la Knesset à quatre représentants des manifestants qui avaient été invités à une rencontre par des députés. Dans un communiqué, M. Edelstein a justifié sa décision en expliquant qu'il voulait ainsi "éviter des provocations susceptibles de dégénérer en violences et en désordres".
Liberté Les manifestants, originaires principalement d'Érythrée et du Soudan, ont manifesté dans le calme en scandant: "Nous sommes des réfugiés, nous avons besoin de protection", en anglais ou on pouvait "liberté" sur leurs pancartes. Lundi 6 janvier, ils avaient défilé à Tel-Aviv devant plusieurs ambassades occidentales après avoir été plus de 30 000 a avoir participé à une manifestation monstre dans le centre de Tel-Aviv dimanche dernier. Ces demandeurs d'asile dénoncent le refus des autorités d'examiner leurs demandes, ainsi que le placement en rétention de centaines d'entre eux. Mais ils se sont heurtés à une fin de non-recevoir du Premier ministre Benjamin Netanyahu qui a prévenu que leurs manifestations ne "serviraient à rien".
Détention Lors d'un rassemblement mardi à Tel-Aviv, les représentants des protestataires ont affirmé que le mouvement se poursuivrait jusqu'à ce que le gouvernement annule une législation controversée et leur accorde le statut de réfugiés. Selon une loi votée le 10 décembre, les immigrés clandestins peuvent être placés jusqu'à un an en centre de rétention sans procès. Les autorités israéliennes, qui estiment à quelque 52 000 le nombre d'Africains entrés clandestinement qui sont encore en Israël, ont lancé en 2012 une campagne ayant abouti au départ ou à l'expulsion de 3 920 d'entre eux. La clôture électronique construite par Israël, qui s'étend le long des 230 km de frontière avec l'Egypte, a réduit pratiquement à néant le nombre d'entrées illégales en Israël à partir de la péninsule du Sinaï.