Alors que les trois adolescents israéliens, disparus le 12 avril dernier, viennent d’être enterrés, un jeune palestinien de 16 ans a été enlevé, puis tué à Jérusalem quelques heures après les obsèques. Israël et Palestine s’accusent mutuellement de ces meurtres. Dans un contexte déjà très tendu, ces événements pourraient avoir de lourdes conséquences.
Scènes de violence à Jérusalem-Est après le meurtre de Mohammad Abou Khdeir, jeune palestinien de 16 ans. Selon le témoignage de sa famille recueilli par Le Figaro, il aurait été kidnappé alors qu’il se rendait à la mosquée. Son corps, portant des traces de violences, a été retrouvé quelque temps après dans une forêt de Jérusalem. Plusieurs médias estiment qu’il s’agit d’un acte de vengeance suite au meurtre des trois adolescents israéliens, Eyal Yifrah, Gil-Ad Shaer et Naftali Fraenkel. Ils avaient été enlevés le 12 juin dernier alors qu'ils faisaient du stop avant d'être retrouvés morts lundi en Cisjordanie. Mahmoud Abbas, le président palestinien, a demandé à Israël de « punir » les responsables du meurtre de Mohammad Abou Khdeir tandis que le Hamas (mouvement islamiste palestinien) a promis que les dirigeants israéliens « paieraient » pour ce crime. Israël pour sa part, n’a pas dit son dernier mot non plus. Elle prépare des représailles contre le Hamas, accusés d’avoir assassiné les trois adolescents israéliens. Face à cette situation, le vice-ministre israélien de la Défense a d’ailleurs annoncé que les « Israéliens ont la volonté et la détermination nécessaires pour endurer les épreuves d’une longue opération visant à éradiquer le Hamas ».
Conséquences Et maintenant, que va-t-il se passer ? La question est dans tous les esprits, au lendemain de ces terribles événements. Selon l'AFP, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, a de nouveau réuni mercredi soir son cabinet de sécurité pour discuter de la riposte anti-palestinienne, aucune décision n'a encore été annoncée. En attendant, Francetv info a imaginé trois scénarios de riposte israélienne. Le premier prévoit que Netanyahou puisse "intervenir directement à Gaza pour calmer la colère de son peuple", écrit Kocila Makdeche. Le second consisterait en une attaque plus modérée pour ne pas « détériorer les relations d’Israël avec la communauté internationale ». A savoir : des "attaques ciblées comme ce fut le cas dans la nuit de lundi soir, avec le bombardement de 34 positions du Hamas". "Nous allons irrémédiablement entrer en guerre à Gaza. Alors, autant que nous soyons les premiers à attaquer", aurait affirmé Naftali Bennett, le ministre israélien de l'économie, selon le journal Haaretz. Enfin, la dernière hypothèse serait de créer une nouvelle colonie. « C’est une réponse assez classique de la droite israélienne qui, à chaque affront, grignote davantage de territoires », explique le politologue Samy Cohen au journaliste Kocila Makdeche. En attendant, selon l'AFP des dizaines de projectiles ont été lancés sur Israël de la bande de Gaza, depuis mercredi minuit. A Gaza, les services de sécurité du Hamas ont fait état de 11 blessés. Au total, 232 personnes auraient été blessées dans les violences ces dernières 24 heures a précisé le Croissant-Rouge palestinien à l'Agence France Presse. La colère ne cesse de monter dans les deux camps augurant de nouvelles représailles. Réactions
Capture d'écran du compte Twitter de Laurent Fabius, ministre français des Affaires étrangères
Tweet de David Cameron : “Je suis horrifié par le meurtre de cet adolescent palestinien. La perte de ces quatre garçons cette semaine est un terrible rappel du besoin d’une paix durable “
Côté politique, Leïla Chahid, ambassadrice de Palestine auprès de l’Union européenne, de la Belgique et du Luxembourg, était l’invitée de Matin Première, sur la RTBF ce jeudi. Selon elle, les colons israéliens sont les responsables du meurtre de Mohammad Abou Khdeir. Elle dénonce la violence dont ils font preuve : "Cela fait maintenant deux ans que les autorités israéliennes ont lâché la bride aux colons les plus extrémistes, armés, qui mènent une campagne qui s’appelle ‘Le prix à payer’, qui font des raids sur les villages palestiniens, qui brûlent, tuent, saccagent. Et ils ne sont jamais jugé ". De son côté, le chroniqueur palestinien Mohamad Shan interviewé par le journal Libération affirme que "ce sont les événements les plus graves qu'ait connus Jérusalem depuis la deuxième Intifada (qui a eu lieu entre 2000 et 2004/2005, ndlr)".