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"Je suis venu sur cette terre ancienne et sacrée pour réaffirmer les liens indestructibles entre les Etats-Unis et l'Etat d'Israël", a indiqué le président américain à sa descente d'avion à l'aéroport de Tel Aviv, ce lundi 22 mai. Il a été accueilli avec son épouse Melania par le président israélien Reuven Rivlin et son Premier ministre Benjamin Netanyahu.
Le président américain est arrivé en Israël après une visite en Arabie saoudite où il a critiqué ouvertement l'Iran qu'il a accusé de financer les groupes terroristes.
> Lire notre article: Discours de Donald Trump à Ryad sur l'islam : un message d'espoir ?
Pour Donald Trump, le contexte actuel de lutte contre l'extrémisme offre "une rare opportunité d'apporter la sécurité, la stabilité et la paix dans cette région."
Lui qui avait promis pendant sa campagne électorale le transfert de l'ambassade américaine de Tel Aviv à Jérusalem, tiendra-t-il sa promesse ? Il a, pour l'instant, nommé l'ambassadeur David Friedman, un fervent partisan de la colonisation.
Lors de sa visite, Donald Trump s'est rendu au Saint-Sépulcre (le lieu le plus saint du christianisme) puis au mur des Lamentations. Il devient ainsi le premier président américain en exercice à se rendre sur ce lieu de prière le plus sacré pour les juifs.
TV5MONDE : En quoi cette visite de Donald Trump est-elle symbolique ?
Slimane Zeghidour, éditorialiste à TV5MONDE : Ce qu’il vient de faire, aujourd’hui à Jérusalem, montre que les ultra-Israéliens qui pensaient avoir « leur » candidat à la Maison Blanche qui allait accepter tous leurs desiderata, devraient se poser des questions.
Par exemple : sa visite au Saint-Sépulcre et au mur des Lamentations. Les Israéliens considèrent la Vieille Ville à majorité arabe où se trouvent le Saint-Sépulcre et le mur des Lamentations et la mosquée al-Aqsa comme un territoire annexé, réunifié, dans Jérusalem, la capitale d’Israël. Or, dans le droit international, la Vieille Ville est un territoire occupé pour l’ONU, la France et l'Amérique.
Mais Trump a respecté ce détail éminemment symbolique : il est allé au Saint-Sépulcre et au mur des Lamentations sans aucun responsable israélien avec lui. Il y est allé uniquement avec des Américains.
S’il y était allé avec Benjamin Netanyahu ou le président de l’Etat d’Israël, le message aurait été qu'une continuité territoriale existe entre l’Etat d’Israël où il est arrivé à Tel Aviv et la Vieille Ville de Jérusalem Est. En refusant d’aller avec des officiels, et en décidant d’y aller comme une personnalité privée, il montre qu’il considère que c’est un territoire dont le statut n’est pas encore déterminé et qui n’est, en tout cas, pas un territoire israélien de plein droit.
Pour l’instant, la politique de Trump pour la région n’a rien de lisible.
C’est sur ce plan qu’il était attendu par la communauté internationale, par le Vatican, par les Etats arabes, par les Palestiniens et par les Israéliens. Et il a fait un sans faute.
Pour l’instant, la politique de Trump pour la région n’a rien de lisible.
Cette première visite montre que, pour l'instant, rien n'a changé.
Il a fait ce que n’importe quel chef d’Etat aurait fait : c’est-à-dire ne pas cautionner, ne pas entériner l’annexion israélienne de Jérusalem Est, quel que soit le dépit du gouvernement israélien, le plus à droite de l'histoire du pays.
TV5MONDE : En quoi ses critiques ouvertes à l’encontre de l’Iran peuvent-elles affecter les relations américaines avec Israël ?
Slimane Zeghidour : Pour l’instant, sa mise à l'index de l’Iran rejoint celle faite par Netanyahu, qui n'est pas celle de toute la classe politique israélienne.
De même que la vindicte de Trump contre l’Iran, n’est pas celle de toute la classe politique américaine. Mais c’est étrange cette façon de parler de paix et d’inciter les Arabes à guerroyer contre l’Iran, soit de mener une guerre confessionnelle entre sunnites et chiites, alors qu’il y a des chiites dans plein de pays arabes : Arabie saoudite, Bahreïn, …
Si on doit accuser des pays de la région d’être rétrogrades et de financer le terrorisme, l’Iran est loin d’être le seul. L’Iran qui vient d'ailleurs d'organiser des élections avec plusieurs candidats et qui a porté au pouvoir un dirigeant modéré avec lequel Paris, Londres, Berlin et Rome traitent déjà, jusqu'ici sans accrocs.