Sept personnes ont été tuées ce 27 janvier par un homme armé ayant ouvert le feu près d'une synagogue à Jérusalem-Est pendant les prières du début du shabbat avant d'être lui-même abattu, dernière épisode d'un nouvel accès de violence meurtrière entre Israéliens et Palestiniens.
"Sept civils" ont été tués par un assaillant armé ayant ouvert le feu vers 20h15 (18h15 TU) dans la rue à proximité de cette synagogue à Neve Yaacov, quartier de colonisation juive à Jérusalem-Est, partie de la Ville sainte annexée par Israël, selon un communiqué de la police israélienne.
Il s'agit
"d'une des pires attaques de ces dernières années" contre des Israéliens, a déclaré à la télévision israélienne Kobi Shabtai, le chef de la police.
Selon la police, l'auteur de la fusillade, un Palestinien résident de Jérusalem-Est âgé de 21 ans, a été abattu par des policiers après avoir pris la fuite à bord d'une voiture. Quarante-deux personnes ont depuis été arrêtées en vue d'être interrogées après l'attaque. Certaines font partie de la famille de l'auteur.
L'attentat, qui survient dans un contexte de nouvel accès de violence entre Israéliens et Palestiniens depuis 36 heures, a été immédiatement condamné par Washington.
"C'est absolument épouvantable", a déclaré à la presse le porte-parole adjoint du département d'État, Vedant Patel.
"Nous condamnons cette apparente attaque terroriste dans les termes les plus forts", a-t-il ajouté en précisant qu'il n'y avait aucun changement dans le programme du chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, qui doit se rendre à partir de dimanche 29 janvier en Égypte puis lundi et mardi à Jérusalem et Ramallah. Il y discutera
"de mesures à prendre pour une désescalade des tensions".
Le Magen David Adom (MDA), équivalent israélien de la Croix-Rouge, a dit avoir recensé au total dix victimes touchées par balles, parmi lesquelles un homme de 70 ans et un adolescent de 14 ans.
Désamorcer l'escalade?
Le ministre israélien de la Sécurité intérieure, Itamar Ben Gvir, figure de l'extrême droite, s'est rendu sur les lieux de l'attaque, où des journalistes de l'AFP ont pu voir trois cadavres étendus dans la rue.
"J'ai entendu beaucoup de tirs de balles", a déclaré à l'AFP Matanel Almalem, un étudiant de 18 ans vivant à côté de la synagogue.
La fusillade intervient au lendemain de la mort de neuf Palestiniens dans un raid des forces armées israéliennes dans le camp de Jénine, ville du nord de la Cisjordanie occupée.
(RE)voir : Israël : journée à haut risque après de nouvelles frappes israéliennes
Le raid, qui a également fait des dizaines de blessés, ciblait le groupe Djihad islamique qui planifiait une attaque en Israël, d'après des sources israéliennes.
Un dixième Palestinien a été tué le 26 janvier par des tirs israéliens à Al-Ram, près de Ramallah, selon le ministère palestinien de la Santé.
Les Nations unies n'ont pas recensé un bilan aussi élevé en une seule opération israélienne en Cisjordanie depuis qu'elles ont commencé à comptabiliser en 2005 les victimes du conflit israélo-palestinien.
En représailles, des roquettes ont été tirées depuis la bande de Gaza, sous le contrôle du mouvement du Hamas. Israël a répliqué dans la foulée par des frappes contre le micro-territoire palestinien. Aucune victime n'a été recensée dans cette passe d'armes.
En réaction au raid israélien à Jénine, l'Autorité palestinienne a décidé de mettre fin à la coopération sécuritaire avec Israël, une première depuis 2020.
La France a exhorté Israël et les Palestiniens
"à s'abstenir d'alimenter l'escalade" et les États-Unis se sont dits
"profondément préoccupés par l'escalade de violence".
De son côté, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a déclaré le 26 janvier dans un communiqué que son pays
"ne cherchait pas l'escalade" mais se préparait
"à tous les scénarios".
Réactions des dirigeants occidentaux
Les États-Unis ont vigoureusement condamné l'attaque "épouvantable" à Jérusalem-Est. Le président américain Joe Biden a ordonné à ses équipes de proposer à leurs homologues israéliens "tout le soutien nécessaire pour aider les blessés et traduire les auteurs de ce crime horrible devant la justice", selon un communiqué de la Maison Blanche.
Joe Biden a appelé Benjamin Netanyahu pour l'assurer du soutien des États-Unis après l'attentat, que le président américain a qualifié d'"attaque contre le monde civilisé". Il a rappelé "l'engagement à toute épreuve des Etats-Unis pour la sécurité d'Israël".
De son côté, le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres "condamne fermement" l'attaque, "particulièrement abjecte" en ce jour de commémoration de l'Holocauste, selon son porte-parole dans un communiqué. "Il n'y a jamais aucune excuse pour des actes terroristes. Ils doivent être condamnés et rejetés par tous", a-t-il ajouté, tout en se disant "profondément inquiet de l'escalade actuelle de la violence en Israël et dans les territoires occupés palestiniens".
La France a aussi condamné l'"effroyable attaque terroriste", comme Londres qui la qualifie "d'épouvantable".