Fil d'Ariane
La victoire probable de la coalition de droite Fratelli d’Italia, Forza Italia et Lega confirme la montée des populismes en Europe. Une montée saluée par des formations de droite et qui inquiète dans d’autres États de l’Union européenne.
Après la victoire du parti post-fasciste de Giorgia Meloni dimanche aux législatives, la réaction de la première ministre française ce 26 septembre a été largement reprise par les médias italiens. La France sera "attentive", a averti Élisabeth Borne.
"Bien évidemment, on sera attentif, (avec) la présidente de la Commission européenne (Ursula von der Leyen), à ce que ces valeurs sur les droits de l'Homme, sur le respect des uns et des autres, notamment le respect du droit à l'avortement, soient respectées par tous", a-t-elle déclaré ce matin sur la chaîne d'information BFMTV.
"On sera attentifs à ce que les valeurs sur les droits de l'Homme et notamment le respect du droit à l'avortement soient respectés"
— BFMTV (@BFMTV) September 26, 2022
Élisabeth Borne (@Elisabeth_Borne) réagit à la victoire de l'extrême droite en Italie pic.twitter.com/4cDy6CjjoG
Selon Reuters, Emmanuel Macron a confié en privé à des officiels européens qu’il est préoccupé par un victoire de Giorgia Meloni, mais interrogé en public il exprime son optimisme sur les relations de la France avec l’Italie.
Le ministre des Affaires étrangères espagnol met en garde contre la montée des populismes. "C'est un moment d'incertitude et dans les moments d'incertitude, les populismes gagnent toujours en importance et ils finissent toujours de la même manière: en catastrophe" car "leur réponse est toujours la même: fermons-nous sur nous-mêmes et revenons au passé", a déclaré José Manuel Albarés, interrogé au sujet des élections italiennes lors d'un petit-déjeuner de presse ce 26 septembre. "Ils apportent toujours des réponses simples à court terme à des problèmes qui sont très complexes", a-t-il ajouté.
Pour le chef de la diplomatie espagnole, la victoire de Giorgia Meloni intervient à un moment où "deux modèles s'affrontent" en Europe, sur fond de guerre en Ukraine.
"Un modèle sur lequel parie le gouvernement espagnol et beaucoup d'autres pays en Europe qui est celui de la construction européenne" et un "autre modèle, celui de Vladimir Poutine, un modèle autoritaire dans lequel se retrouvent des forces politiques en Europe et même au sein de ce pays", a-t-il poursuivi, en référence au parti d'extrême droite Vox.
La numéro trois du gouvernement de gauche espagnol, la ministre du Travail Yolanda Diaz, a qualifié pour sa part sur Twitter le résultat des élections italiennes de "très triste et préoccupant" et appelé l'Italie "à ne pas suivre le chemin de la Hongrie et de la Pologne".
El resultado de las elecciones en Italia es muy triste y preocupante.
— Yolanda Díaz (@Yolanda_Diaz_) September 26, 2022
Son momentos difíciles, pero no podemos resignarnos. Seguiremos necesitando una Italia a nuestro lado para construir una Europa más social y democrática, no siguiendo los pasos de Hungría y Polonia.
Esta noche millones de europeos tienen sus esperanzas puestas en Italia.@GiorgiaMeloni ha mostrado el camino para una Europa orgullosa, libre y de naciones soberanas, capaces de cooperar para la seguridad y la prosperidad de todos.
— Santiago Abascal (@Santi_ABASCAL) September 25, 2022
Avanti @fratelliditalia pic.twitter.com/3bnVFA2B74
L'extrême droite française reprend presque les mêmes termes. Marine Le Pen parle de patriotisme et souverainisme quand elle salue la victoire de Giorgia Meloni.
"Le peuple italien a décidé de reprendre son destin en main en élisant un gouvernement patriote et souverainiste", a écrit Marine Le Pen du Rassemblement National (RN) sur Twitter, félicitant Giorgia Meloni et le chef de la Ligue Matteo Salvini, "pour avoir résisté aux menaces d'une Union européenne anti-démocratique et arrogante".
Le peuple italien a décidé de reprendre son destin en main en élisant un gouvernement patriote et souverainiste.
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) September 26, 2022
Bravo à @GiorgiaMeloni et à @matteosalvinimi pour avoir résisté aux menaces d’une Union européenne anti-démocratique et arrogante en obtenant cette grande victoire !
En Allemagne, le SPD, le parti social démocrate du chancelier Olaf Scholz, a mis en garde dès la semaine dernière du risque qu’une victoire de la coalition de droite italienne ferait courir à la coopération européenne.
Rolf Müntzenich, un député du SPD, confiait à Reuters le 23 septembre qu’il trouvait "très préoccupant qu’un membre fondateur de l’Union européen soit dans une telle position. C’est une menace pour l’Union européenne et l’Italie."
Le magazine Stern n’hésitait pas à mettre une photo de Giorgia Meloni avec le titre "la femme la plus dangeureuse d’Europe" en une.
Lars Klingbeil, président du SPD, souligne à Reuters que Giorgia Meloni s’est alignée avec des personnes "anti-démocratiques" comme le premier ministre hongrois Orban.
Congratulations @GiorgiaMeloni, @matteosalvinimi, @berlusconi on the elections today! In these difficult times, we need more than ever friends who share a common vision and approach to Europe's challenges.
— Balázs Orbán (@BalazsOrban_HU) September 25, 2022
Long live the Hungarian-Italian friendship! pic.twitter.com/4PN2ZDEJoZ
Le 15 septembre, les députés du groupe politique de Giorgia Meloni au Parlement européen ont voté contre une résolution européenne qui condamnait la Hongrie comme "un régime hybride d'autocratie électorale".
Fratelli d’Italia est allié avec le parti nationaliste au pouvoir en Pologne, Droit et Justice, et les Suédois désormais au pouvoir de Nouvelle démocratie.
Voir : Législatives en Suède : victoire historique de l'alliance droite/extrême droite
"Les formations de droite reçoivent toujours plus de soutien" répondait à Reuters le député polonais de Droit et Justice, Zdzislaw Krasnodebskia, "c’est une chance pour corriger la politique européenne".
Sans surprise, la leader de Fratelli d’Italia a reçu les félicitations du premier ministre tchèque.
"Félicitations à Giorgia Meloni pour sa victoire aux élections italiennes !" a réagi ce 26 septembre, le premier ministre tchèque Petr Fiala (ODS). Le gouvernement tchèque est dirigé par le Parti démocratique civique (ODS),une formation de droite libérale considérée comme eurosceptique.
Congratulations @GiorgiaMeloni on her victory in Italian elections!
— Petr Fiala (@P_Fiala) September 26, 2022
I look forward to future cooperation on european politics and in @ecrgroup.
"Je me réjouis de notre future coopération en matière de politique européenne et dans le domaine de l'éducation au sein du groupe eurosceptique des Conservateurs et Réformistes européens (ECR)" a déclaré le chef du gouvernement tchèque via son compte Twitter.
Pas d’autres réactions officielles pour l’instant, si ce n’est celle de Jan Zahradil, un eurodéputé du même parti que Petr Fiala, l’ODS, qui s’est exclamé sur Twitter : "A star is born !" (Une étoile est née) à propos de la dirigeante italienne.
A star is born !!!
— Jan Zahradil (@ZahradilJan) September 26, 2022
Absolutely outstanding victory for @GiorgiaMeloni + @FratellidItalia, and also big boost for our @ECRparty.
We are proud that the first Italian female PM comes from our conservative political family.
Congratulations from your Czech @ODScz friends. pic.twitter.com/ualMVkbaFY
This is not only a war of Russia on Ukraine.
— Ursula von der Leyen (@vonderleyen) September 22, 2022
This is about autocracy against democracy.
Against this challenge, cooperation is more intense than ever.
When you face a crisis, you know who your true friends are.
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