Le ministre italien de l'Intérieur, Matteo Salvini, réclame des élections anticipées. Une annonce brutale, en plein été, qui a pris tout le monde de court y compris son désormais ex-allié, Luigi di Maio, le chef du mouvement anti-système 5 étoiles. Comme nous l'explique Stephane Leroyer.
Pour lui la campagne électorale est lancée et peu importe la crise politique qu'il suscite. Quelques heures après un communiqué dans lequel il demande des élections législatives anticipées en Italie, Matteo Salvini a commencé sa tournée electorale.
A Pescara, dans les Abruzzes, le Ministre italien de l'Intérieur et vice-Premier ministre s'est expliqué devant un public déjà conquis. "Si un couple s'est aimé à un certain moment et décide que les routes doivent se séparer, c'est mieux de le faire de façon consensuelle, rapide, sans se disputer, sans se frapper l'un l'autre parce qu'alors les enfants sont au milieu quand les adultes s'affrontent, ou les Italiens quand les politiques se querellent", a-t-il argumenté.
Dans son communiqué diffusé à l'improviste ce jeudi, le ministre italien de l'Intérieur et chef de la Ligue (extrême droite) exige la convocation du parlement pour acter la fin de la coalition gouvernementale.
Entre des désaccords de plus en plus affichés et le bon résultat de la Ligue aux élections européennes, rien ne va plus entre les deux alliés du gouvernement italien. La Ligue est en position de force contrairement au mouvement d'extrême gauche 5 étoiles. Pour son désormais ex-allié ce n'est pas à Matteo Salvini de convoquer les députés mais à lui de venir s'expliquer devant le parlement.
"Il reviendra au Ministre de l'Intérieur, en sa qualité de sénateur et de chef de la Ligue, de s'expliquer et de se justifier auprès des électeurs, sur les raisons qui le poussent à interrompre de manière anticipée et brusque l'action du gouvernement", a déclaré Giuseppe Conte, le Président du Conseil italien (chef du gouvernement).
Si elles se confirment, les élections legislatives anticipées pourraient avoir lieu à l'automne en Italie. Dans cette hypothèse la grande inconnue sera la décision du chef de l'État, Sergio Mattarella, qui s'est déjà dit opposé à des élections en période de préparation budgétaire.