Fil d'Ariane
Matteo Salvini, 48 ans, est le chef de La Ligue, parti anti-migrants d'extrême droite qui appartient à la coalition actuellement au pouvoir dirigée par Mario Draghi. Il est accusé de séquestration de personnes et d'abus de pouvoir pour avoir interdit le débarquement de 147 migrants secourus en mer par l'ONG Open Arms en août 2019.
Il avait refusé pendant six jours d'accorder un port sûr au navire de l'ONG espagnole qui mouillait au large de la petite île italienne de Lampedusa (au sud de la Sicile) alors que les conditions à bord s'aggravaient. Les migrants n'avaient été autorisés à débarquer que grâce à une ordonnance émise par la justice sicilienne après une inspection à bord qui avait confirmé la gravité de la situation sanitaire sur le navire surpeuplé.
"Ocean Viking" : le gouvernement italien autorise le débarquement de 82 migrants à Lampedusa (septembre 2019)
(Re)voir : En Italie, 131 migrants toujours bloqués à bord du navire Gregoretti (juillet 2019)
Qui Aula di Giustizia del carcere di Palermo. Il processo voluto dalla sinistra e dai tifosi dell’immigrazione clandestina comincia: quanto costerà ai cittadini italiani? pic.twitter.com/LKUUjLSOFD
— Matteo Salvini (@matteosalvinimi) October 23, 2021
"Voici le tribunal de la prison de Palerme", a tweeté depuis la salle d'audience M. Salvini avec une photo de lui-même debout devant une cellule réservée à certains accusés. "Le procès voulu par la gauche et les fans de l'immigration illégale commence : combien cela va-t-il coûter aux citoyens italiens ?".
(Re)lire : En Italie, Matteo Salvini se pose en martyr de la justice
Devant le tribunal, le fondateur et directeur d'Open Arms, Oscar Camps, a assuré aux journaliste que le procès n'avait pas de motivation politique. "Sauver des gens n'est pas un crime mais une obligation, non seulement pour les capitaines mais pour l'État tout entier", a déclaré M. Camps.
Vingt-trois parties civiles, dont neuf migrants qui se trouvaient à bord, sont représentées au procès. Le Sénat a voté l'an dernier la levée de son immunité parlementaire, ouvrant ainsi la voie à la tenue du procès de M. Salvini.
Dans une autre affaire similaire, le tribunal de Catane, également en Sicile, avait ordonné l'abandon des poursuites contre M. Salvini, mis en cause pour avoir bloqué en mer une centaine de migrants sauvés par le navire "Gregoretti" des garde-côtes italiens, toujours durant l'été 2019.
(Re)voir : Le bras de fer entre l'Italie et le navire humanitaire Sea-Watch