Japon : blessés et dégâts dans un tremblement de terre

Un tremblement de terre de magnitude 6,4 a fait des blessés, détruit des maisons et provoqué au moins deux incendies dans une région du sud-ouest du Japon où se trouvent plusieurs réacteurs nucléaires, selon l'agence de météorologie et les médias.
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Le séisme survenu à 21H26 (12H26 GMT) n'a pas engendré de risques de tsunami, a précisé l'agence de météorologie japonaise qui avait dans un premier temps estimé la magnitude à 6,4.


D'importantes secousses secondaires sont survenues dans les minutes suivantes, dont une de magnitude 5,7, à 22H07, selon cet organisme, qui a compté 14 répliques bien ressenties en moins de deux heures et a appelé les habitants à se rendre en lieu sûr en raison des risques de nouvelles puissantes secousses.
L'Institut américain de géophysique (USGS) a pour sa part mesuré une magnitude de 6,2 pour le plus fort séisme et de 5,4 pour le deuxième.
Le système d'avertissement précoce a permis à plusieurs reprises de prévenir les habitants quelques secondes avant qu'ils ne soient secoués, via les smartphones et médias.

Selon l'agence de météorologie et la chaîne de télévision publique NHK, les secousses ont été très fortes par endroits, d'une intensité égale, voire supérieure, à celle du séisme du 11 mars 2011.


Sur l'échelle nippone qui mesure le ressenti à la surface - un indicateur plus explicite que la magnitude pour le grand public -  le niveau a cette fois atteint 7 au plus haut, contre 6+ il y a cinq ans. Au niveau 7, les personnes et le mobilier peuvent être projetés en tout sens.

Des dégâts ont déjà été recensés, comme des vitres cassées, au moins un incendie et plusieurs personnes ont été blessées, d'après la NHK, mais encore peu d'informations étaient disponibles dans les deux heures ayant suivi le premier séisme.

"Il y a des bâtiments en partie endommagés", a indiqué le porte-parole du gouvernement, Yoshihide Suga durant un point de presse.

La NHK a de son côté fait état de bâtiments effondrés dans la ville de Mashiki sur l'île de Kyushu et de personnes pouvant être bloquées dans les décombres. Au moins 12 personnes ont été blessées et 19 maisons endommagées dans la préfecture de Kumamoto, ont rapporté la chaîne publique et l'agence de presse Jiji, citant la police nationale.

"Cela va prendre du temps pour recenser tous les dégâts", a souligné un commentateur de la NHK, qui a interrompu ses programmes pour consacrer l'intégralité de son antenne aux conséquences de cette série de secousses dans une région connue pour ses volcans. Des coupures d'électricité concernant au moins 16.000 foyers ont aussi été signalées.

Pas d'anomalies dans les centrales nucléaires

                  
La compagnie qui alimente la région, Kyushu Electric Power, a assuré qu'aucune anomalie n'avait été relevée dans la centrale nucléaire de Sendai où se trouvent les deux seuls réacteurs du Japon en service.
"Nous vérifions si le tremblement de terre a eu un impact sur notre centrale mais elle fonctionne pour le moment normalement", a dit un responsable de la centrale à l'AFP.

Il n'y a pas non plus de dégâts ni d'anomalies dans les autres centrales nucléaires situées dans la région secouée, à savoir celles d'Ehime et Genkai, selon les informations rapportées par les opérateurs.

Les services de train ont de leur côté été interrompus pour vérification des voies, comme c'est le cas à chaque tremblement de terre dans l'archipel.
Une cellule de crise a été immédiatement créée par le gouvernement avec les principales autorités concernées.

"J'ai ordonné que soient données à la population toutes les informations nécessaires et que tout soit mis en oeuvre pour les (opérations de) secours", a déclaré aux journalistes le Premier ministre, Shinzo Abe. Il devait ensuite regagner son bureau, selon la NHK.

"Il faut être très vigilant car des répliques importantes peuvent se produire dans les heures à venir", a insisté un sismologue de l'université de Tokyo.

La NHK a diffusé d'impressionnantes images des secousses, grâce à ses caméras qui se déclenchent automatiquement dans ces circonstances.
Le Japon, situé à la jonction de quatre plaques tectoniques, subit chaque année plus de 20% des séismes les plus forts recensés sur Terre.

Les bâtiments et infrastructures sont dotés de systèmes parasismiques avancés qui permettent de limiter les dégâts matériels dus aux secousses, mais elles peuvent être à l'origine d'incendies, surtout dans les maisons de bois de construction dépassant plusieurs décennies.

Les Japonais sont encore plus sensibles aux risques depuis le tsunami de mars 2011 qui a emporté quelque 18.500 vies et entraîné l'accident nucléaire de Fukushima.