Carlos Ghosn, un gardé à vue comme tout le monde au Japon. Trois bols de riz par jour et des interrogatoires qui peuvent durer neuf heures d'affilée et sans avocat. Malgré les soupçons de fraudes fiscales, Carlos Ghosn demeure toutefois PDG de Renault. Et c'est Thierry Bolloré qui va assurer la direction exécutive.
Carlos Ghosn se trouve dans un centre de détention, à Tokyo. La garde à vue du PDG de l'alliance Nissan-Mitsubishi-Renault, vient d'être prolongée de dix jours. Même décision pour son bras droit, Greg Kelly, soupçonné d'être le cerveau de l'affaire Nissan. Si la justice japonaise se refuse à tout commentaire le gouvernement a de son côté repris aujourd'hui la parole.
L'important à l'heure actuelle est de maintenir une alliance stable entre Renault-Nissan et Mitsubishi.
Toshihide Suga, porte-parole du gouvernement japonais
Rien de neuf jusque-là. La veille, le ministre japonais de l'économie a envoyé un message similaire. Une alliance pourtant ébranlée par les accusations qui pèsent sur son capitaine. Après une enquête portant sur des soupçons de dissimulation de la moitié de ses revenus à l'administration fiscale japonaise et d'abus de biens sociaux, Carlos Ghosn a été arrêté lundi.
Une chute brutale à la Une notamment de la presse japonaise, largement alimentée par le numéro deux de cette alliance. Le président exécutif de Nissan a eu des mots très durs à l'égard de Carlos Ghosn, pourtant adulé jusqu'alors au Japon pour avoir sauvé l'entreprise au bord de la faillite.
Le constructeur automobile japonais pourrait limoger ce jeudi Carlos Ghosn. Idem chez Mitsubishi Motors. Renault a désigné Thierry Bolloré, le numéro deux de l'entreprise française, pour assurer l'intérim de Carlos Ghosn, qui reste pour l'instant PDG et présumé innocent. Plusieurs experts continuent de parler de coup d'Etat orchestré par Nissan. Le fleuron de l'industrie nippone, qui pèse désormais plus lourd que son partenaire français, aurait craint une intégration renforcée susceptible de porter atteinte à son indépendance.