Paranoïa ou réel danger ? Difficile de ne pas être paranoïaque dans un contexte où les positions du gouvernement ne sont pas très rassurantes.
« Avant je faisais attention aux pesticides mais maintenant je ne me soucie plus que de la provenance géographique », souligne Toshiko Oki, 36 ans, enseignante japonaise.
« Je ne veux pas non plus devenir paranoïaque ! ».
La vigilance de certains citoyens s'est accrue. La peur de la contamination radioactive plane toujours. En avril dernier, le
Programme alimentaire mondiale (PAM) a donné son feu vert que des poissons pêchés au large de la côte Pacifique japonaise soient servis dans les cantines scolaires de pays tels que le Cambodge. Les citoyens ont manifesté leur colère. Le gouvernement pourrait débloquer bientôt des stocks potentiellement contaminés de riz pour pallier des ruptures.
Les craintes de contamination sont parfois bien fondées. Les premiers effets de la radioactivité accrue de Fukushima se font sentir. En mars 2012,
des tests sanguins ont été faits sur des enfants jusque dans la grande banlieue de Tokyo. Ces tests révèlent des anomalies de lymphocytes chez les enfants après que le gouvernement japonais a admis récemment que le nuage radioactif avait touché Tokyo.
« Je pense cet été demander des prises de sang pour mes enfants de 3 et 6 ans, pour voir », soupire Muriel Jaffrès.
« On ne va pas continuer ainsi des années ». Eux auront toujours la possibilité de retourner en France. Mais qu’en est-il des Japonais ? Combien de temps encore devront-ils s'alimenter, la peur au ventre ?