Le Premier ministre jette l'éponge
Retour sur neuf mois d'une dégringolade politique
Après moins de neuf mois au pouvoir, le Premier ministre japonais de centre-gauche Yukio Hatoyama a annoncé mercredi sa démission, victime de sa gestion désastreuse du déménagement d'une base américaine et d'une impopularité record. Il s'agit du quatrième chef de gouvernement à interrompre son mandat en moins de quatre ans au Japon. Après avoir résisté pendant plusieurs jours à une pression de plus en plus forte, alimentée par des sondages calamiteux, M. Hatoyama, 63 ans, a finalement accepté de s'effacer, à quelques semaines seulement des élections sénatoriales fixées au 11 juillet. Devant les principaux responsables du Parti Démocrate du Japon (PDJ) dont il est le président, le Premier ministre a annoncé qu'il avait également demandé la démission du secrétaire-général et numéro deux du parti, le tout-puissant Ichiro Ozawa, inquiété à plusieurs reprises par la justice pour financement occulte. "Je démissionne et j'ai également demandé à M. Ozawa de faire de même", a-t-il dit la mine grave, les larmes aux yeux. "Le travail du gouvernement n'a pas été bien compris du public. Nous avons perdu son écoute", a-t-il reconnu. Il a cité deux raisons à son départ : le fiasco du déménagement de la base aérienne de Futenma sur l'île d'Okinawa (sud) et les scandales de financement occulte qui ont éclaboussé son entourage. Brillant vainqueur des élections législatives d'août 2009 qui ont mis un terme à plus d'un demi-siècle de domination des conservateurs, M. Hatoyama, héritier d'une riche dynastie politico-industrielle était arrivé au pouvoir avec de grandes ambitions: changer le Japon, faire de la politique au service du peuple et rééquilibrer les relations avec les États-Unis. Crédité d'un taux de popularité de plus de 70% au début de son mandat, il a très rapidement entamé une dégringolade dans les sondages en raison de ses volte-face et de son manque de décision. Le plus grand reproche que lui ont fait les Japonais est d'avoir rompu sa promesse de retirer la base aérienne américaine de Futenma de l'île d'Okinawa, comme le réclamait la population locale. Ce renoncement, sous la pression des États-Unis, a fait voler en éclats la coalition gouvernementale tripartite de centre-gauche. "La coopération entre le Japon et les États-Unis est indispensable pour la paix et la sécurité dans l'Asie de l'Est et j'ai été contraint de demander aux habitants d'Okinawa, à mon grand regret, de supporter le fardeau", a-t-il dit, regrettant également le départ des Sociaux-Démocrates. Évoquant les transferts illicites d'argent dans les formations politiques, M. Hatoyama a estimé qu'il fallait "reconstruire un PDJ plus propre, revenir au PDJ en qui le peuple puisse avoir confiance". L'actuel vice-Premier ministre et ministre des Finances, Naoto Kan, 63 ans, apparaît comme le candidat le mieux placé pour lui succéder.
La chute de Yukio Hatoyama en vidéo
C'est pour ne pas perdre la face à l'approche des prochaines élections sénatoriales que le Premier ministre a accéléré sa démission. Récit Pascal Achard, JT TV5Monde 2 juin 2010, 1'33
Scandale financier
Alors qu'il vient de fêter ses cent jours à la tête du gouvernement, le Premier ministre Yukio Hatoyama doit faire face à un nouveau scandale. Deux de ses anciens collaborateurs ont été inculpés pour financement occulte de son fonds de soutien. Récit de Guillaume Couderec TV5MONDE 25 décembre 2009 - 1'49
Les cent jours d'un gouvernement de crise, sur fond de crise
La deuxième économie mondiale reste menacée par la récession, malgré le nouveau gouvernement de centre-gauche. Alors que la nouvelle équipe menée par Yukio Hatoyama aborde ce cap, un plan de relance vient d'être mis au point, avec intervention de l'État et donc endettement supplémentaire. JT TV5Monde, 9/12/2009/, explications de Mylène Girardeau, 1'55
Yukio Hatoyama, un parcours politique traditionnel
Député, ministre et Premier ministre, le nouveau chef de gouvernement japonais est aussi un descendant de la célèbre dynastie politique des Hatoyama. Bruno Faure- JT-TV5Monde - 16 septembre 2009 - 2'07
Les centristes remportent les élections législatives
Tous les sondages l'avaient prédit. Les centristes signent un retour historique sur la scène politique nippone. Nicolas Dudouet - Olivier Marchi JT- TV5Monde - 31 août 2009 -1'42
Le nouveau gouvernement de juin 2010
Le nouveau Premier ministre japonais Naoto Kan s'est entouré d'un gouvernement de centre-gauche, avec pour mission de revitaliser la deuxième économie du monde, réparer les liens avec les Etats-Unis et redonner confiance aux Japonais. Cinquième chef de gouvernement en l'espace de quatre ans, M. Kan, 63 ans, prend les rênes du pouvoir avec le soutien de plus de 60% de l'opinion publique, prête à donner une deuxième chance au Parti Démocrate du Japon (PDJ), malgré l'expérience désastreuse du gouvernement de Yukio Hatoyama. Le gouvernement, investi par l'Empereur Akihito dans la soirée, est composé de 17 ministres et secrétaires d'Etat, dont onze conservent le portefeuille qu'ils occupaient dans l'équipe sortante. Les titulaires des principaux ministères ont été reconduits Au plan diplomatique, M. Kan va devoir raccommoder les relations avec les Etats-Unis, principal allié du Japon Un conseiller du président américain Barack Obama s'est dit confiant que les relations avec M. Kan seront meilleures qu'avec son prédécesseur. - Premier ministre: Naoto Kan - Secrétaire général et porte-parole du gouvernement: Yoshito Sengoku (nouveau portefeuille) - Ministre des Affaires étrangères: Katsuya Okada - Ministre des Finances: Yoshihiko Noda (nouveau) - Ministre de l'Economie, du Commerce et de l'Industrie: Masayuki Naoshima - Ministre de la Défense: Toshimi Kitazawa - Ministre de la Justice: Mme Keiko Chiba - Ministre des Affaires intérieures et des Communications: Kazuhiro Haraguchi - Ministre de l'Agriculture, de la Pêche et des Forêts: Masahiko Yamada (nouveau) - Ministre de la Santé, du Travail et des Affaires sociales: Akira Nagatsuma - Ministre des Transports, de l'Aménagement du territoire et du Tourisme; secrétaire d'Etat au développement d'Okinawa et au règlement de la question des Territoires du Nord (îles Kouriles occupées par la Russie): Seiji Maehara - Ministre de l'Environnement: Sakihito Ozawa - Ministre de l'Education, de la Culture, des Sports et des Sciences: Tatsuo Kawabata - Président de la Commission nationale de sécurité publique (ministre chargé de prévenir et gérer les catastrophes, ndlr): Hiroshi Nakai - Secrétaire d'Etat aux Services financiers et à la Réforme postale: Shizuka Kamei - Secrétaire d'Etat à la Réforme administrative: Mme Renho (un seul nom, nouvelle) - Secrétaire d'Etat à la Stratégie nationale, à la Politique économique et fiscale et à la Consommation: Satoshi Arai (nouveau) - Secrétaire d'Etat à la Démographie, à la Réforme du secteur public et à l'Egalité des sexes: Koichiro Genba (nouveau)
Hatoyama, le «Kennedy» japonais