Jean-Luc Godard a provoqué et révolutionné la façon de raconter des histoires au cinéma. Le journaliste et réalisateur Alain Riou raconte comment dans "À bout de souffle (1960), il filme Jean-Paul Belmondo traversant des passages cloutés qui lui dit "on verra rien, mon vieux". Godard répond : "Je m'en fous." Alain Riou poursuit : "Quand le truc arrive, il coupe tout simplement le passage où on ne voit rien. Il raccorde deux images qui ne vont pas du tout ensemble. Jusque-là, personne n'avait osé le faire parce que les gens respectent la grammaire. Et il sort un film bourré d'idées, d'audace, de truc gonflé d'idiotie, de coups géniaux."