Soutien aux dictatures latino-américaines VL : Craignant de voir s’implanter le communisme en Amérique latine, il a soutenu des dictatures. En donnant, par exemple, sa bénédiction à Pinochet alors même qu’on l’accusait de tortures, etc. Certains sont même allés jusqu’à l’accuser de connivence avec la CIA. C’est un pape qui a énormément œuvré pour les droits de l’Homme mais avec cette ambiguïté. Dès qu’ils étaient défendus par des personnalités ou des partis proches du communisme, il leur déniait toute légitimité. Ce fut par exemple le cas de l'archevêque salvadorien :
Oscar Romero. Son assassinat est quasiment passé sous silence dans les discours du Vatican. CT : Jean Paul II, avant d’être un pape spirituel et théologique, était un pape politique. Son approche était très binaire : l’axe du bien, l’axe du mal. Certes, il a soutenu la Perestroïka de Gorbatchev. Mais n’oublions pas qu’au nom de la défense de l’occident chrétien en Amérique latine, il s’est non seulement opposé à la théorie de la libération mais il a aussi cautionné des dictatures. Celle de Pinochet, au Chili, ou celle de Videla en Argentine qui a tout de même causé 30 000 morts. Une morale intransigeante VL : Par principe le catholicisme érige la vie comme une valeur absolue. Et donc effectivement l’Eglise s’est toujours positionnée contre l’avortement, les méthodes de contraception artificielle, et l’euthanasie. C’est une position classique de l’Eglise qui demeure inchangée à l’heure actuelle. Il est difficile pour l’Eglise de tenir un autre discours. Même sur la question des divorcés remariés, Jean-Paul II s’est montré extrêmement intransigeant. Ce n’était pas un pontificat "moderne", celui du pape François le sera peut-être davantage. Concernant son refus d’encourager le recours aux préservatifs en Afrique, alors que le SIDA faisait des ravages, il aurait probablement fallu être un peu plus pragmatique. CT : Si Jean-Paul II a fait entrer l’Eglise dans la modernité de la communication, sur le fond, en revanche, il était intransigeant et conservateur particulièrement en ce qui concerne le mariage, la famille ou la sexualité. Il a fait preuve d’une rigueur moraliste et familialiste en décalage complet avec l’évolution de la société. Là aussi, il a adopté une posture très binaire : culture de mort contre culture de vie. L’Eglise étant du côté de la vie. Viscéralement opposé à la contraception et à l’avortement, il a exercé un lobbying intense auprès des Nations unies afin de bloquer tout projet prévoyant l’instauration d’un planning familial (accès à la contraception, à l’avortement, etc.) N’hésitant pas à s’allier aux pires dictatures, il a joué de son aura et a pesé de tout son poids pour faire infléchir la conférence du Caire organisée par les Nations unies en 1994.