Fil d'Ariane
Los Angeles a annoncé, lundi 31 juillet, un accord avec le CIO qui lui permet d'accueillir les Jeux Olympiques de 2028, offrant ainsi quasi définitivement la victoire pour 2024 à Paris et évitant au comité Olympique un choix cornélien.
Un accord tripartite devra maintenant être formellement signé entre le Comité international Olympique (CIO), Paris et Los Angeles avant la validation le 13 septembre à Lima par la session du CIO de la double attribution.
"Nous sommes ici pour écrire l'histoire. Je suis fier d'annoncer que les Jeux Olympiques vont revenir aux Etats-Unis (...) et à Los Angeles", a déclaré le maire Eric Garcetti lors d'une conférence de presse au stade Stubhub de Carson, au sud de la Cité des Anges.
"Je suis confiant dans le fait que les Jeux d'été de Los Angeles vont incarner l'idéal olympique et l'esprit américain et nous avons hâte de les accueillir", s'est pour sa part réjoui le président américain Donald Trump dans un communiqué.
L'accord avec le CIO répond aux souhaits de son président Thomas Bach, qui depuis mars défendait le principe d'une double attribution des JO-2024 et 2028.
Pour accepter de patienter, Los Angeles a obtenu la garantie de recevoir une contribution de 1,8 milliard de dollars (1,5 milliard d'euros) du CIO - et potentiellement jusqu'à 2 milliards -, supérieure à celle de 1,5 milliard versée pour 2024.
Avec son budget de 5,3 milliards de dollars financé sans deniers des contribuables (contribution du CIO, ventes de billets, sponsoring privé), avec l'utilisation de structures existantes (95% du projet) et temporaires, pour la piscine olympique, LA pense pouvoir faire rentrer les JO dans une nouvelle ère moins dispendieuse et redorer le blason du mouvement olympique.
Concrètement, le CIO va désormais officiellement lancer une procédure de candidature pour 2028 et nommer une commission d'évaluation qui sera la même que celle désignée pour 2024, présidée par le Suisse Patrick Baumann et qui a déjà visité la ville en mai.
Los Angeles devra ratifier l'accord et actualiser son dossier de garanties pour coller à sa nouvelle candidature avant le 13 septembre, date de la signature des contrats de ville hôte à Lima.
Paris a toujours refusé d'envisager une candidature pour 2028, estimant que son projet n'était calibré que pour 2024, notamment en raison de la difficulté de sécuriser quatre années supplémentaires les terrains où doivent être construits les équipements manquants.
La "Cité des anges" aura, quant à elle, 11 ans pour préparer ses troisièmes JO après 1932 et 1984. Ces derniers avaient été les premiers à dégager des bénéfices et la ville pense pouvoir renouveler l'opération en 2028.
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Eric Garcetti a rendu hommage à Paris, à sa maire Anne Hidalgo et à Emmanuel Macron, se réjouissant de "forger un partenariat" olympique avec la France. Il a dit aux journalistes avoir eu le président français au téléphone ce week-end et l'avoir invité à LA.
Le président français s'est dit, mardi 1er août, "réjoui" d'une "étape très importante vers l'obtention des Jeux pour la France en 2024" après cette annonce.
La maire de Paris Anne Hidalgo s'est dit très "optimiste" sur son compte Twitter :
Je suis très optimiste : nous allons tout faire pour que le vote à Lima, le 13 septembre, soit un moment historique. #Paris2024
— Anne Hidalgo (@Anne_Hidalgo) July 31, 2017
Le co-président de ces JO-2024 à Paris, le triple médaillé olympique Tony Estanguet s'est également fendu d'un tweet ce mardi matin.
La capitale hexagonale prend sa revanche, douze ans après sa désillusion de Singapour lorsque les membres du CIO lui avaient préféré, pour quelques voix, Londres pour les JO-2012.
Cent ans après avoir organisé ceux de 1924, elle devrait ainsi faire un retour tonitruant dans le monde olympique grâce à un projet porté par Tony Estanguet, triple champion olympique de canoë.
La ville Lumières envisage notamment de mettre en scène ses sites les plus emblématiques comme la Tour Eiffel (triathlon, marathon), les Champs Elysées (cyclisme), le Château de Versailles (équitation) ou le Grand palais (escrime).