Le blog de notre correspondante au Canada
Vancouver... la ville canadienne de la côte ouest, coincée entre les montages et l'océan Pacifique... la ville dont on vante la beauté et le spectaculaire, la ville qui fait rêver !... Moi qui vis à Montréal depuis plus de 20 ans maintenant, je m'étais jurée d'y aller un jour... Ces Jeux Olympiques d'hiver m'en donnent une formidable occasion, surtout en tant que correspondante de TV5Monde au Canada. En plus de mes reportages que vous pourrez voir sur les ondes de TV5Monde tous les jours durant les Jeux, vous pourrez lire dans ces carnets les aventures, péripéties et anecdotes que je vais vivre au cours de cette couverture olympique... Voici donc les épreuves de Catherine à Vancouver...
Déjà fini !?!
28 février 2010 par Catherine François
Quand vous lirez ces lignes, les Jeux olympiques de Vancouver seront sur le point de se terminer, la flamme va s’éteindre dans la vasque du BC Stadium et dans celle qui est au bord de l’eau, au centre-ville. Dans l’ensemble, ces Jeux ont été un beau succès, l’organisation a été sans faille, les athlètes ont ADORÉ leurs Jeux et les Vancouvérois ont embarqué dans la fête olympique avec un enthousiasme absolument délirant… Ici et ailleurs au pays, les Canadiens ont même été atteints d’une fièvre patriotique sans précédent, eux qui ont pourtant en général « la feuille d’érable plutôt mince » si vous me permettez l’expression… Ben là je peux vous dire qu’ils l’ont agitée avec frénésie la feuille d’érable, je vis dans ce pays depuis 20 ans et je n’ai jamais vu ça ! Au demeurant le Canada n’est peut-être pas sur la plus haute marche du podium dans la course aux médailles - tel qu’annoncé un peu trop vite par les officiels canadiens avec le programme « A nous le podium » dont je vous ai parlé plus tôt cette semaine dans ce blog - mais il termine en troisième position, ce qui est plus qu’honorable. Les athlètes canadiens viennent même de fracasser le record de médailles jamais remportées par leur pays à des Jeux olympiques ! Alors si certains se sont posé des questions sur la pertinence de ce programme et sur la justification d’injecter 110 millions de dollars auprès des athlètes, je pense que là, on vient de répondre sans aucune équivoque à toutes ces questions…
La fin de ces Jeux, c’est aussi la fin d’un véritable marathon entrepris le 10 février dernier… Depuis le 12 février, nous avons envoyé 18 reportages à TV5 Monde, trois avaient été produits avant mon départ – les portraits d’athlètes – mais le reste a été fait ici, jour après jour. Nous avons aussi pu recueillir des réactions de médaillés, accueillir des invités dans les bulletins de nouvelles de TV5 Monde, fait la navette virtuelle entre Vancouver, Montréal et Paris pour « envoyer » les reportages, faire des « duplex », etc. Je parle de marathon car en général, les téléspectateurs ne se doutent pas, en regardant un bulletin de nouvelles, la somme de travail que requiert un reportage de 2 minutes ! Le tournage, la rédaction, le montage, autant d’étapes qui sont autant de sauts d’obstacles et qui demandent des heures et des heures de travail. J’ai essayé, à travers tous ces reportages, de vous présenter la ville, ses habitants, la francophonie d’ici, les différents visages qu’ont pris ces Jeux olympiques sans pouvoir, malheureusement, toucher aux vrais aspects sportifs, n’ayant pas – ou si peu – accès aux images de compétitions. Heureusement, j’ai eu la possibilité de vous faire vivre les quelques compétitions que j’ai eu la chance d’aller voir dans le « blog » que je tiens sur les Jeux et Vancouver depuis le premier février. D’ailleurs la fin de cette aventure olympique sonne aussi le glas de ce « blog ». Un mois ! Comme cela a passé vite ! Avec ces carnets, j’ai retrouvé le plaisir de l’écriture, un plaisir qui est beaucoup moins intense quand on rédige un reportage pour la télévision… j’ai commencé ma carrière dans l’écrit et c’est quelque chose qui me manque… Ces carnets quotidiens depuis un mois m’ont permis de combler, momentanément, ce manque ! Écrire ces pages, partager mes « épreuves » avec vous a été un vrai bonheur, cela a été un travail très complémentaire des reportages puisque ce que je ne pouvais pas vous montrer, je pouvais vous le décrire. La rapidité, la fluidité, la facilité de l’écrit, rien ne pourra jamais remplacer ça ! Merci à tous ceux qui m’ont suivi au quotidien dans ces carnets et merci à l’équipe de TV5 Monde qui m’a donné la chance de réaliser ce blog et qui ‘a mis en ligne ! On recommence quand vous voulez ! Pour conclure, j’ai adoré cette expérience olympique, elle a été passionnante, exaltante et intense, tant sur les plans professionnel que personnel, c’était vraiment formidable de marcher dans les rues de Vancouver, de sentir la fébrilité de la foule, et de se dire : « voilà j’y suis, je suis au cœur de l’action, c’est là que ça se passe ». Une expérience unique, de celles qui marquent, de celles qui laissent autant de souvenirs merveilleux à ranger dans sa petite besace…
Les forêts miniatures de Vancouver
27 février 2010 par Catherine François
Est-ce parce qu’elle a planté pendant des années plus d’un million d’arbres que Geneviève Noël a décidé de se consacrer à la réalisation de forêts miniatures sur des toits et sur des murs ? Je vous l’ai présentée hier dans un
reportage : la Québécoise de 40 ans, qui vit depuis 12 ans à Vancouver, a fondé il y a deux ans son entreprise, MUBI, spécialisée dans la conception de toits et de murs « végétalisés ». Le concept est génial :
faire pousser des plantes sur un toit ou sur des murs intérieurs ou extérieurs d’immeubles ou d’appartements… Si les toits verts sont de plus en plus répandus dans les grandes villes, les murs « végétalisés » commencent à peine à éclore… mais ils semblent destinés à un bel avenir. Dans ces mondes de béton et d’acier que sont nos villes, ils sont comme les bronchioles de trop rares poumons de verdure… Les murs végétalisés améliorent la qualité de l’air, ils sont des refuges pour les insectes et les oiseaux et ils sont aussi de très belles œuvres d’art à contempler pour les pauvres humains que nous sommes. Bref, tout le monde y gagne ! C’est pour cela que Geneviève s’est lancée dans cette verte aventure, elle voulait faire sa part pour l’environnement et elle aimait également le côté créatif qu’il faut déployer pour penser et installer ces murs de verdure ( elle a d’abord été une designer de mode ). Il existe plusieurs procédés pour fabriquer et installer des murs « végétalisés » mais Geneviève a opté pour le
caisson modulaire, plus simple à manipuler, et plus durable également. Ses murs sont donc un assemblage de caissons fabriqués en tissu synthétique et contenant les racines des plantes ainsi que différents produits de compost pour assurer leur développement. Ces caissons ont aussi l’avantage d’être perméables donc les racines peuvent s’y épanouir jusqu’au caisson voisin, ce qui assure une belle croissance aux plantes. Geneviève travaille en collaboration avec des manufacturiers, des architectes-paysagers et des producteurs de serre ( c’est là que poussent les plantes insérées dans les caissons avant qu’ils ne soient installés sur le mur ) pour réaliser ses murs de verdure.
Les clients de Geneviève sont surtout des entreprises, des hôtels ou des institutions ( elle a par exemple installé au village olympique de Vancouver une arche qui surplombe l’un des salons pour les athlètes ). Mais Geneviève a aussi quelques particuliers qui ont les moyens de s’offrir un mur « végétalisé » ( calculez entre 80 et 150 dollars pour un petit carré de 12 centimètres par 12 centimètres, incluant l’installation, le système d’irrigation et un an d’entretien ). Geneviève s’est spécialisée dans les murs « végétalisés » extérieurs et elle privilégie les plantes locales… des fougères, du lierre, du gingembre sauvage , des violettes et même des fraises des bois… L’été dernier, l’un de ses clients a même réussi à faire une fête fraises-champagne parce que son mur « végétalisé » débordait de fraises. Il veut maintenant planter de la menthe fraîche pour pouvoir organiser une fête arrosée au mojitos… C’est quand même pas banal, tendre le bras vers un mur pour mettre des feuilles de menthe dans son mojito !
La médaille du coeur des Jeux de Vancouver
26 février 2010 par Catherine François
Sa prestation, mardi dernier sur la glace du Pacific Coliseum, a ému le Canada tout entier, celle qu’elle a offert ce jeudi soir au programme libre l’a bouleversé. Je parle de Joannie Rochette, cette patineuse canadienne dont la mère est morte subitement dimanche dernier, elle a succombé à une crise cardiaque alors qu’elle venait d’arriver à Vancouver avec son mari pour voir sa fille patiner. Malgré le drame, la jeune québécoise a décidé de poursuivre la compétition, ce qui était d’un courage admirable. Et elle a réussi à monter sur le podium, en remportant la médaille de bronze ( c’est la Coréenne Kim Yu-Na qui a remporté l’or au terme d’une prestation parfaite, un sans faute ). Comment la jeune femme a pu réussir cet exploit ? Où a-t-elle trouvé la force et les ressources pour chausser ses patins ? Le bronze pour Joannie donc mais c’est la médaille du cœur qu’elle est allée chercher... Pour revenir au patinage artistique, j’avais déjà vu la majorité des compétitions lors des Jeux olympiques d’Albertville et en y retournant hier, je me suis fait la réflexion que depuis presque 20 ans, ce sport n’avait pas beaucoup évolué. Attention, je suis loin d’être une spécialiste, je parle en simple spectatrice ici et une spectatrice qui est loin d’être assidue. Mais il me semble que c’est toujours les mêmes musiques très classiques, les mêmes sauts, les mêmes pirouettes, les mêmes mouvements… Vous me direz : comment réinventer le genre ? Un triple axel reste un triple axel ! C’est sûr… techniquement c’est sûr… Je parle plus sur le plan artistique, dans le choix musical, des costumes plus « osées » peut-être. Je sais qu’il y a des patineurs et des patineuses qui ont essayé de faire bouger les choses, mais ils sont rares et il me semble que ce sport est, disons, quelque peu, figé dans le classicisme, peut-être, de ceux qui le jugent ? Ces fameux juges qui, plus souvent qu’autrement, ont justement sanctionné l’audace… Toujours dans le domaine du patinage artistique, il y a eu toute une controverse à ce sujet ici durant les Jeux Olympiques. Deux commentateurs de la télévision québécoise qui diffuse l’événement y sont allés de propos pour le moins déplacés sur l’un des patineurs, l’Américain Johnny Wier… Ils ont remis en question sa masculinité à cause du costume que portait le jeune homme, allant jusqu’à lui suggérer d’aller passer un test de féminité. L’un des deux commentateurs a même estimé qu’il donnait un mauvais exemple de ce sport souvent décrié dans ses compétitions masculines pour l’image justement parfois efféminées qu’il véhicule ( les costumes à paillettes, les froufrous, le strass… ) Devant le tollé et les hauts cris de la communauté gaie ici au Canada - la controverse a aussi dépassé les frontières - les deux commentateurs se sont excusés publiquement mais le mal était fait… PS : le Canada est remonté d’un rang dans la course aux médailles grâce, entre autres, aux Canadiennes qui ont remporté, mercredi, pas moins de 4 médailles ! D’ailleurs plus de la moitié des médailles gagnées par le Canada à ces Jeux Olympiques l’ont été par des femmes ! Dont l’équipe canadienne de hockey et dont Clara Hugues, qui, à 37 ans, a fini une carrière d’athlète exceptionnelle en remportant une médaille de bronze aux 5 000 mètres en patinage de vitesse. Il s’agit de sa 6ème médaille olympique et Clara Hugues fait partie du club ultra sélect d’athlètes qui ont remporté des médailles à des Jeux olympiques d’été et d’hiver ( ils ne sont que 4 dans ce club ) Comme l’a si bien dit l’un de mes collègues, avant on savait qu’on ne pouvait pas vivre sans elles, maintenant on sait aussi qu’on ne peut pas GAGNER SANS ELLES ! Eh bien messieurs, c’est seulement maintenant que vous le réalisez ? ;-)
De l'audience...en or !
25 février 2010 par Catherine François
Ce n’est pas dans mes habitudes parce qu’en général on est pas trop copains les chiffres et moi, mais je vous en jette quand même quelques-uns en pâture, des chiffres plutôt éloquents sur la « big business » qu’est l’olympisme… - Selon le CIO, les Jeux de Vancouver vont devenir les Jeux les plus regardés de l’histoire de l’olympisme, avec, jusqu’à maintenant – et il reste 4 jours de compétitions - près de 3 milliards et demi de téléspectateurs dans le monde qui ont, à un moment ou à un autre, regardé une épreuve. Trois milliards et demi de personnes, c’est la moitié de la planète… qui dit mieux ? - Toujours selon le CIO, la couverture internationale des Jeux de Vancouver a augmenté de 47% par rapport aux Jeux de Turin en 2006, ça inclut les médias traditionnels et les nouveaux médias – internet et cie… - Les télévisions canadiennes qui diffusent les Jeux ici FRACASSENT des records d’audience : la cérémonie d’ouverture du 12 février dernier a été l’événement regardé par le plus grand nombre de personnes dans l’histoire de la télévision canadienne, avec une audience de 23 millions de personnes, soit 70% de la population. La diffusion des matchs de hockey dans lesquels joue le Canada bat également des records historiques.
Vous n’êtes pas sans savoir que les télévisions du monde entier PAYENT le gros prix pour être les détenteurs exclusifs, dans leur pays, des droits de diffusion des Jeux Olympiques et ils payent la facture au Comité international olympique… Y’a quelqu’un quelque part qui sait combien de millions de dollars dorment dans les comptes en banque du CIO ??? Autres chiffres affolants : les produits rattachés aux Jeux se vendent ici comme des petits pains chauds, c’est même la folie furieuse. Il y a au centre-ville de Vancouver le magasin LA BAIE qui est le dépositaire de tous ces produits olympiques et chaque jour, plusieurs milliers de personnes y font la queue pour y rentrer. Le magasin est même resté ouvert la nuit la fin de semaine dernière - et il va l’être encore le dernier week-end des Jeux - tellement il y a de la demande ( alors que d’autres magasins en ville vendent les mêmes produits et même moins chers )... Les recettes dérivées de la vente de ces produits tombent dans les caisses du comité organisateur des Jeux de Vancouver qui, déjà, nous annonce un record : 54 millions de dollars ( en comparaison, les ventes des produits olympiques des Jeux de Turin ont rapporté 20 millions de dollars, ceux de Salt Lake City en 2002 35 millions de dollars… Les fameuses moufles rouges – des mitaines comme disent les Québécois - avec la feuille d’érable et les anneaux olympiques sont maintenant introuvables, il s’en est vendu 3 millions de paires à 10$ la paire. Je viens moi-même d’alimenter la caisse en achetant des cadeaux de VANCOUVER 2010… des souvenirs olympiques, ça n’arrive pas souvent dans une vie quand même…
La médaille d'or aux Vancouverois !
24 février 2010 par Catherine François
Je vous ai parlé de l’enthousiasme délirant des Canadiens – et des Vancouvérois – envers leurs athlètes et leur pays… expliqué que la feuille d’érable rouge et blanche était tatouée un peu partout dans la ville. Mais je tiens aussi à vous dire à quel point les gens qui vivent ici sont AGRÉABLES, SYMPATHIQUES, CONVIVIAUX et CIVILISÉS. Non mais sérieusement, depuis bientôt un mois que je suis ici, je n’ai pas encore rencontré une seule personne désagréable, impolie, déplaisante, « bête » ou « raide » comme on dit au Québec. C’est quand même quelque chose ! Partout où je suis allée, restaurants, bars, hôtels, commerces, les employés de Radio-Canada à Vancouver, dans les rues bondées, je n’ai croisé que des sourires, des « Where do you come from ? », des « Can I help you ? »… J’ai peut-être été très chanceuse et je vais peut-être attraper un individu particulièrement désagréable à la fin de mon séjour mais pour l’instant, moi je donne la médaille d’OR aux Vancouvérois pour leur comportement, leur gentillesse, leur amabilité. Et je pense que cela aide beaucoup au succès de ces Jeux, cela transpire dans les rues de Vancouver. C’est vrai que quand l’équipe canadienne de hockey est en piste et qu’elle gagne ses matchs, ça crie et ça fête fort dans la rue mais ça reste pour l’instant très civilisé comme débordements. C’est vrai aussi que dimanche dernier les forces de l’ordre étaient sur les dents parce que le Canada rencontrait les Etats-Unis au hockey et on craignait des débordements selon les résultats du match. Les autorités avaient même ordonné la fermeture des magasins qui vendent de l’alcool ( les « Liquor store » ) tôt dans l’après-midi pour éviter que les partisans n’arrivent au match gorgés d’alcool comme des éponges et que cela ne dégénère après. Mais le Canada a perdu et la foule est sagement rentrée chez elle, probablement au grand soulagement des policiers. On appréhende aussi des débordements dimanche prochain, à la finale de hockey, si jamais le Canada s’y retrouve et qu’il gagne la médaille d’or. Ou alors s’il perd. A suivre donc, peut-être que les choses vont dégénérer dimanche mais jusqu’ici, RIEN À SIGNALER sinon un peuple beurré de rouge et de blanc toute à sa joie de célébrer l’olympisme en ses murs.
Ici vous savez, c’est le mode de vie nord-américain et en plus on est sur la côte ouest, alors les gens sont vraiment très cool… La Colombie-Britannique est d’ailleurs surnommée la Californie du nord et pour être allée en Californie, je trouve qu’il y a effectivement des similitudes, entre autres dans ce mode de vie assez calme, cette même passion pour tout ce qui est plein air, ce contact privilégié avec la nature, cette espèce d’ « EASY GOING » comme le dit si bien cette expression anglaise et qui n’a pas d’équivalent en français… Est-ce la douceur du climat, la beauté des paysages, la majesté des montagnes environnantes, la brise du Pacifique ? Dans un de mes reportages qui sera diffusé plus tard cette semaine, je parle du nombre de Français qui viennent de plus en plus nombreux s’installer dans l’ouest canadien. Je les comprends… même si tout n’est pas rose ici – rien n’est parfait en ce bas-monde - c’est un très bel endroit à vivre je pense, avec, effectivement, une qualité de vie assez exceptionnelle dans le monde. Ce qui n’enlève rien à plein d’autres endroits ailleurs sur la planète bien sûr, dont Montréal et le Québec, qui offre cette chance unique en Amérique du nord de vivre en français. Les Francophones d’ici m’ont quand même avoué, parfois à mots couverts, qu’ils s’ennuyaient à l’occasion de ce fait français. Une de mes amies qui a vécu ici pendant 7 ans a même décidé de revenir au Québec parce qu’elle avait envie de revivre en français dans son quotidien. Une autre Vancouvéroise m’a aussi dit que si les Montréalais vivaient à Vancouver, ce serait le meilleur endroit où vivre au monde. Il faut croire que dans la vie, on ne peut pas tout avoir…
Le coq sur la feuille d'érable
23 février 2010 par Catherine François
Depuis plusieurs jours, les passions se déchaînent un peu partout au Canada, dans les journaux, radios et télévisions : mais que font les athlètes canadiens ? Pourquoi ne sont-ils pas couverts d’or tel que promis, tel que projeté ? Pourquoi juste cette cinquième place occupée par la feuille d’érable dans la course aux médailles alors qu’elle prétendait régner à la première ? Que se passe-t-il ? En 2005, le gouvernement canadien a mis en place un programme d’aide nationale aux athlètes, baptisé
À NOUS LE PODIUM… Plus de 110 millions de dollars ont été investis dans les sports et les athlètes les plus prometteurs, on les a entourés de physiothérapeutes, massothérapeutes, psychologues de sport, nutritionnistes (
voir mon reportage sur la nutritionniste de l’équipe de patinage de vitesse courte piste ), des stages d’entraînement dans les meilleurs centres du coin, les meilleurs entraîneurs etc… tout ce qu’il faut pour qu’ils puissent donner leur 110% le jour venu… Un programme avec
UN objectif en ligne de mire, un objectif claironné sur
TOUTES les tribunes avant les Jeux : le Canada va remporter la course aux médailles, le Canada sera sur la plus haute marche du podium !
COCORICO ! Quand le castor (emblème national) se prend pour un coq !!!
Sauf que voilà… plus d’une semaine après le début des compétitions, le Canada n’a que 10 médailles autour du cou et les États-Unis, LE grand rival, sont loin loin devant avec 24 médailles – à l’heure où j’écris ces lignes – dont 7 d’OR. Et la feuille d’érable n’est qu’en cinquième position dans la course aux médailles, ce qui, en soi, est plus qu’honorable mais ce qui, au regard des prétentions affichées, n’est, évidemment, PAS ASSEZ ! Alors branle bas de combat dans les officines du sport canadien… le Comité olympique canadien, quelque peu penaud et assailli de commentaires, compte les jours qu’il reste avant la fin des Jeux et se livre à des calculs d’apothicaire pour évaluer les chances qu’il reste de médailles aux athlètes canadiens. Ils persistent et signent mais ils nuancent : on ne va peut-être pas finir premier mais on va encore gagner des médailles, on va atteindre notre objectif. Et un peu partout des voix s’élèvent, s’inquiètent : QUID de la suite du programme ? QUID des millions de dollars investis ? Une pure perte ? Le gouvernement va-t-il retirer ses billes après les Jeux ? Comme on retire son jouet à un enfant qui a fait une bêtise ou qui n’a pas fait plaisir à papa-maman… Le sport amateur canadien est sur ses gardes en ce moment, les athlètes, les entraîneurs, tous ceux qui sont impliqués de près ou de loin dans ces réseaux… ils tremblent en attendant la suite. Moi je me pose la question et je ne suis pas la seule : n’a-t-on pas mis trop de pression sur ces athlètes ? Concourir chez soi, devant les siens, c’est stimulant mais cela peut aussi être une forme de pression supplémentaire. Alors si en plus on claironne qu’on va en gagner à la pelletée, des médailles, forcément la pression est ÉNORME ! Triste spectacle que de voir cette Canadienne, Mélissa Hollingsworth, spécialiste du skeleton, dire en pleurant devant la caméra qu’elle a l’impression d’avoir abandonné son pays parce qu’elle n’a pas réussi à monter sur le podium. Triste de voir tous ceux qui n’ont pas réussi à monter sur le podium, tous ceux qui n’ont pas performé comme prévu s’excuser de ne pas avoir été à la hauteur… ou alors se retourner pour mordre la main qui les a nourris, comme ce patineur de vitesse, Denny Morrison, qui a mis sa mauvaise performance sur le dos de ce programme parce qu’il n’avait pas pu s’entraîner comme il l’aurait aimé… Sans oublier les railleries de certains athlètes étrangers, comme la grande vedette du patinage de vitesse courte piste, Apolo Anton Ohno ( en passant l’athlète américain qui a gagné le plus de médailles olympiques dans toute l’histoire des États-Unis ) … qui a déclaré : « les Canadiens veulent être sur la première marche du podium, mais nous on a loué le podium pour le mois de février ». Ce programme en soi, ces millions investis auprès de ces athlètes, c’est une très bonne chose. Comme partout, l’argent est le nerf de la guerre et il peut faire la différence, c’est évident. Des athlètes canadiens ont performé, ils l’ont gagné, leur médaille. Le programme a payé, sans aucun doute. Ce qui était inutile, c’était tout ce discours vaniteux qu’il véhiculait, les prétentions affichées d’être les meilleurs, les plus forts, les « plus mieux bien », etc. Inutile et, visiblement, néfaste. Le COCORICO du coq reste un COCORICO, même s’il le chante sur une feuille d’érable… PS : amis français et françaises, si je peux me permettre, il ne faut pas dire VANCOUVEURRRRRRRRR à l’anglaise, mais bien VANCOUVERRRRR à la française, comme VERT, VANCOUVER-T. D’accord ?
La vasque grillagée
20 février 2010 par Catherine François
Elle est là, elle brûle dans une immense vasque et dans le ciel bleu de Vancouver, la flamme olympique… Mais sa contemplation est gâchée par une série de grillages qui empêchent la foule de s’en approcher. Il y a une semaine, lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux, l’idole canadienne du hockey, Wayne Gretzky, est venu porter la flamme olympique dans cette vasque, sur le bord de l’eau, dans le centre-ville ( la flamme brûle également dans une vasque identique au stade du BC Place, où s’est tenue la cérémonie ). Et depuis une semaine, la foule se rue, littéralement, pour aller voir la vasque… sauf que voilà, le monument est inaccessible, protégé par une barrière de grillages. Mesures de sécurité indispensables a décrété le comité organisateur, dans la crainte d’acte de sabotage ou autres incidents du genre… Mais les plaintes ont rapidement fusé de toutes parts… alors devant la controverse qui enflait, le COVAN a pris des mesures : 1- offrir à la foule la possibilité de monter sur un édifice à proximité pour pouvoir regarder et photographier la vasque sans grillage devant et 2- faire une brèche de 15 centimètres dans la grille pour permettre aux gens de glisser leur appareil photo dedans ( ils appellent ça une « fenêtre d’observation » )… Et 3- enlever une partie du grillage pour le remplacer par un mur de plexiglass, ça fait moins désordre, c’est vrai, sur une photo… Ces mesures ont un peu calmé la complainte de la foule mais quand même, c’est vraiment dommage que cette vasque ne soit pas plus accessible aux gens qui se pressent par milliers tous les jours pour l’apercevoir. Malgré tout, c’est vrai qu’elle est belle, cette vasque au bord de l’eau, on dirait même que les flammes qu’elle diffuse illuminent les montagnes en arrière plan… Dimanche prochain, la flamme olympique s’éteindra aussi dans cette vasque mais le monument restera dans ce site spectaculaire comme héritage des Jeux à la ville de Vancouver… les gens pourront alors s’en approcher en toute liberté ! Sinon triste nouvelle en ce dimanche ensoleillé à Vancouver : la mère de Joannie Rochette, membre de l’équipe canadienne de patinage artistique, est morte subitement ce matin d’une crise cardiaque. Elle avait 55 ans, elle venait d’arriver à Vancouver avec son mari pour voir sa fille patiner aux Jeux Olympiques. Joannie, 24 ans, est un espoir de médaille pour le Canada. La jeune femme est en état de choc mais elle a quand même décidé de reste dans la compétition, elle chaussera ses patins mardi et jeudi prochain. Quel courage admirable quand même… quel effet cela va-t-il avoir sur l’athlète ? Va-t-elle pouvoir donner la performance de sa vie ? Ou au contraire s’effondrer sur la patinoire ? Comment donner le meilleur de soi même quand on a le cœur brisé en mille morceaux ? Quand une partie de soi vient de s’envoler ?… Enfin sur une note sportive… grosse déception samedi soir au patinage de vitesse courte piste où je suis allée encourager mes patineurs canadiens. Les frères Hamelin, Charles et François, ont fini 4ème et 5ème à la finale du 1000 mètres. C’est pourtant la distance fétiche de Charles, qui ne cachait pas sa déception. Et chez les filles, la meilleure canadienne, Tania Vicent, a fini 8ème à la finale du 1500 mètres. Ceci dit, Tania en est à ses 4ème Jeux olympiques, et avec ses 34 ans, elle est considérée comme un vétéran et sa place en finale a été une belle victoire pour elle. Enfin la défaite des patineurs canadiens a jeté une grosse douche froide sur la foule peinte en rouge et blanc, couleur du pays. Il reste quatre épreuves au patinage de vitesse courte piste et donc des espoirs de médailles pour les patineurs canadiens, dominés jusqu’ici par les Chinois et les Coréens, qui raflent toutes les compétitions, tant chez les femmes que chez les hommes... J’sais pas à quoi ils carburent mais ils carburent !!!
Ils sont contents !
19 février 2010 par Catherine François
Les habitants de Vancouver et de sa région "trippent" comme des fous sur leurs Jeux olympiques ! Alors que des sondages menés dans les mois précédents l’événement montraient un enthousiasme plus que tiède, voire une certaine indifférence de la population, la dernière enquête révèle que les Vancouvérois sont contaminés par la fièvre olympique. Ils sont près de 80% des répondants à confirmer qu’ils suivent de proche, voire de très proche, les épreuves, essentiellement sur leurs petits – et grands – écrans. Plus d’un répondant sur deux se dit même très « excité » par les Jeux Olympiques et précise que l’événement ne le dérange pas dans son quotidien. Il y a une semaine, donc juste avant les jeux, ils étaient bien moins nombreux que ça. Et quand on leur demande comment ils se sentent quand les athlètes canadiens entrent en piste, ils se disent, en grande majorité, « fiers d’être Canadiens », « enthousiastes » et « heureux ». Et ça se sent dans les rues de Vancouver… d’abord, on a du mal à marcher sur les trottoirs tellement il y a du monde dans la ville ! Les bars et les restaurants débordent et chaque victoire d’un athlète canadien ou de l’équipe de hockey canadienne ( le hockey, ici, c’est une RELIGION ! ), est accueillie par un concert de cris et de klaxons. Je ne compte plus le nombre de gens croisés dans la rue avec une écharpe, un blouson, un polo, un chapeau aux couleurs du pays, on dirait que Vancouver a été recouverte d’une feuille d’érable rouge et blanche géante ( c’est le symbole du drapeau canadien ) ! J’étais aux Jeux d’Albertville en 1992, en Savoie, dans les Alpes françaises. Je ne me souviens pas de telles démonstrations de patriotisme de la part des Français. Mais bon, à chaque peuple son patriotisme n’est-ce-pas… Un en tous cas qui est resté simple et humble, c’est le premier médaillé d’or canadien, Alexandre Bilodeau ( aux bosses en ski acrobatique, je vous ai raconté sa victoire dans ce blog lundi ). Il est venu à Radio-Canada en fin d’après-midi donner plusieurs entrevues et nous avons réussi à l’attraper. Quel jeune homme sympathique, il semblait encore tout étonné de sa victoire et de toute l’attention médiatique qui l’entoure depuis. Vous pourrez voir la petite entrevue qu’il m’a accordée sur le lien des Jeux de Vancouver. Une belle fraîcheur, un peu comme la brise du Pacifique…
Court et vite
18 février 2010 par Catherine François
Je vous les ai présentés dans un reportage diffusé plus tôt cette semaine (
et que vous pouvez toujours voir sur le site de TV5 Monde ), alors j’ai décidé d’aller les voir en compétition hier au Pacific Coliseum, je parle des patineurs canadiens de vitesse courte piste ( sur les 10 membres de l’équipe, neuf sont québécois ). C’étaient les 500 mètres pour les femmes et les qualifications pour les quarts de finale du 1000 mètre pour les hommes, ainsi que les demi-finales du relais 5000 mètres toujours pour les hommes. Et bien sûr, les Canadiens étaient là en force !
Wouah, c’est quelque chose à voir !! Déjà très impressionnant quand ils sont à l’entraînement, c’est encore plus excitant en compétition. Le 500 mètres, c’est, littéralement, du sprint sur glace ! Et c’est un sport où, vraiment, TOUT est possible : les chutes sont fréquentes, le départ d’une des rondes du 500 mètres a dû être repris deux fois car une des patineuses, une Britannique, a fait tomber d’autres concurrentes, elle a d’ailleurs été disqualifiée… Les Canadiennes étaient trois à cette épreuve du 500 mètres, Kalyna Roberge ( elle est dans mon reportage) Jessica Gregg et Marianne St-Gelais ( elle fêtait justement ses 20 ans ce jour-là ). Elles se sont qualifiées toutes les trois pour les demi-finales, sous les hurlements d’encouragement de la foule ( quelle ambiance, c’est assez incroyable ). Une des Chinoises, Wang Meng a également battu son propre record olympique lors de ces quarts de finale. 500 mètres sur la glace en un peu plus de 43 secondes ! Ça va vite, vraiment vite… Cette Chinoise, qui est championne du monde, est imbattable : elle a raflé l’or devant la Canadienne Marianne St Gelais, c’est un beau cadeau ça, pour ces 20 ans, une médaille d’argent ! La jeune fille rayonnait de bonheur d’ailleurs en paradant sur la glace enroulée dans son drapeau unifolié, devant le regard triste de sa camarade Kalyna Roberge, visiblement déçue de ne pas être montée sur le podium ( elle a fini 5ème ). C’est la dure loi du sport… Kalyna a encore des chances de se rattraper lors des prochaines épreuves, c’est une patineuse très polyvalente.
Les hommes, eux, se qualifiaient pour les quarts de finale du 1000 mètres… 32 patineurs prenaient le départ, dont les frères Hamelin- qui sont également dans mon reportage - Charles et François, deux Québécois très sympathiques. Charles, 25 ans, et François, 23 ans, ont tous les deux fini premier de leur ronde, ils se sont donc qualifiés. Deux patineurs français ont également participé, Maxime Chataignier est tombé, mais Thibaut Fauconnet a fini deuxième, il participera aux quarts de finale qui se tiendront le 20 février. Et au relais 5000 mètres, les Canadiens se sont également qualifiés pour la finale avec les Chinois, les Coréens et les Américains, les trois pays qui sont d’ailleurs les plus redoutables adversaires des Canadiens. Le Pacific Coliseum était plein à craquer … pas de problème pour remplir les patinoires et les stades ici, même si les billets ne sont vraiment pas donnés pour les spectateurs. Au patinage artistique par exemple, les meilleures places, au bord de la glace, se vendent dans les 1000 dollars ! Rencontré d’ailleurs dans le métro un soir en rentrant à l’hôtel : un couple de Montréalais et leur petite fille d’une dizaine d’années, venus passer les deux semaines des Jeux à Vancouver. Ils revenaient justement du patinage artistique où ils avaient payé 135$ le billet pour regarder le programme court chez les hommes. Au total, ils ont dépensé 1 500 dollars en billets pour aller voir plusieurs épreuves des Jeux. Cela fait deux ans et demi qu’ils économisent pour se payer ça. Heureusement, ils étaient logés chez de la parenté qui vit à Vancouver, ce qui réduit quand même pas mal le coût du séjour. Parlant de coût, tout est pas mal cher à Vancouver, certains commerçants n’ont aucun scrupule et se graissent royalement la patte. Comme à notre hôtel par exemple, 3 dollars le café jus de chaussette pour le petit dej, alors que la règle au Canada veut que le café soit compris dans le prix du petit déjeuner. Enfin c’est toujours un peu comme ça dans ce genre d’événement
Aïe aïe aïe...
17 février 2010 par Catherine François
Ouh là… Les organisateurs ici ont mal à leurs Jeux… Depuis une semaine, la presse britannique se déchaîne contre Vancouver, The Guardian tout particulièrement, très virulent, est allé jusqu’à dire qu’il s’agissait des pires jeux d’hiver jamais organisés, le choix de la ville, la température, la mort du lugeur géorgien, l’organisation, les remboursements de billets à 28 000 spectateurs aux épreuves de surf à Cypress Mountains parce que la fonte de la neige avait rendu le site dangereux pour la foule, les compétitions de ski reportées à cause de la météo, etc. Bref, ça tape et ça tape fort… Un des membres du comité organisateur, le COVAN, m’a confié sous le manteau qu’ils ne pensaient pas se faire attaquer comme ça, à ce point-là… Le COVAN a donc répliqué à toutes ces critiques en conférence de presse… Les organisateurs se défendent : ce n’est pas la première fois qu’il y a des épreuves reportées dans des Jeux d’hiver à cause de la météo – ce en quoi ils ont raison -, le manque de neige n’empêche pas et n’empêchera pas la tenue des compétitions, laissez-nous faire notre travail, l’important c’est que les athlètes soient heureux et qu’ils vivent leurs Jeux à fond, vous nous jugerez à la fin des Jeux, etc…
C’est bien connu : la critique est facile, l’art est difficile. Les organisateurs des Jeux de Vancouver ne sont pas les seuls à se faire malmener par la presse dans l’histoire de l’olympisme, et c’est vrai aussi qu’on ne peut pas plaire à tout le monde. Moi il me semble que ces Jeux sont relativement bien organisés, en tous cas, je n’ai pas entendu de plaintes haut et fort autour de moi, les bénévoles que j’ai rencontrés ces derniers jours pour faire un reportage m’ont dit que tout fonctionnait très bien et quand on se rend sur les sites, cela ne semble pas du tout chaotique. Et puis c’est vrai, attendons donc la fin des Jeux pour porter un jugement définitif, non ? Un événement de cette envergure ne peut pas ne pas rencontrer de couinement dans les entournures… En fait, là où les Britanniques ont un peu raison, c’est qu’en effet, on se sent loin de l’hiver ici … Encore 10 degrés aujourd’hui ! juste pour vous, j’ai photographié les cerisiers qui commencent à fleurir… et les pelouses verdissent à vue d’œil, alors qu’il y a deux semaines, elles étaient encore brunes. Il paraît que Vancouver connaît son hiver le plus chaud depuis 1937 ! Et il paraît aussi que les bananiers récemment plantés par les jardiniers de la ville ont donné des fruits ! Oui oui, maintenant, il y a des bananes qui poussent à Vancouver, elles ne sont pas encore comestibles, mais à ce rythme, ça ne saurait tarder …
La fête à la maison du Québec
16 février 2010, par Catherine François
Le premier médaillé d’or canadien, Alexandre Bilodeau, est québécois alors c’était la fête à la Maison du Québec en fin de journée pour célébrer sa victoire. Alors nous sommes allés y faire un tour, Louis-Marie et moi… « Bienvenue chez Alexandre le Grand et Jennifer la Juste » a déclaré le Premier ministre du Québec, Jean Charest, reconnu pour son sens de l’humour. Alexandre le Grand, c’est devenu son surnom au jeune Bilodeau, et Jennifer, c’est Jennifer Heil, québécoise d’adoption, l’autre médaillée olympique canadienne, en bosses aussi, mais en argent, elle a raté l’or de peu. Jennifer a salué la victoire de son « petit frère » et Alexandre a remercié tous les Québécois qui sont venus le soutenir en bas de la pente dimanche. Toute la journée, les médias se sont arraché le jeune héros, accompagné de sa famille et de son frère, Frédéric, qui souffre de paralysie cérébrale … Alexandre a dit de lui qu’il était l’un de ses héros, les deux frères sont tombés dans les bras l’un de l’autre après la victoire. Une scène touchante…
Tout le gratin québécois présent à Vancouver était donc rassemblé pour ce cocktail donné – entre autres – en l’honneur des médaillés québécois, incluant l’ancien ambassadeur du Canada aux Nations Unies, Yves Fortier, un juriste de renommée internationale, qui m’a expliqué que le Comité international olympique avait mandaté 10 juristes – dont il fait partie bien sûr – pour régler tout litige potentiel durant les Jeux. Le maire de la ville de Québec, Régis Labeaume, était aussi présent… Québec qui envisage de présenter de nouveau sa candidature pour obtenir les Jeux Olympiques d’hiver de 2022. Pour l’anecdote, Louis-Marie et moi faisons un tabac un peu partout où nous passons avec nos blousons TV5 Monde sur le dos… la chaîne est très appréciée ici par les Francophones et les gens n’hésitent pas à venir nous rencontrer et nous parler de leurs activités. Une merveilleuse carte de visite donc … C’est dans ce genre de circonstances que l’on mesure l’importance que peut avoir un réseau comme le nôtre dans le quotidien des Francophones un peu partout dans le monde…
Première médaille d’or pour le Canada
15 février 2010, par Catherine François
« C’est le début du party » : voilà comment le premier médaillé d’or canadien a commenté sa superbe victoire à l’épreuve des bosses en ski acrobatique. Alexandre Bilodeau, un Québécois de 22 ans, vient d’écrire l’histoire dans l’olympisme canadien puisque c’est la première fois qu’un Canadien remporte une médaille d’or CHEZ LUI ( il n’y en avait pas eu lors des Jeux de 1976 à Montréal et de 1988 à Calgary ). J’ai eu la chance d’assister à cette page d’histoire car je suis allée voir l’épreuve qui se tenait à Cypress Mountain, à 40 minutes de Vancouver, en compagnie d’un collègue de la radio de Radio-Canada. La compétition a été enlevante, 20 skieurs ont pris le départ de la finale, et c’est vraiment impressionnant de les voir débouler dans les bosses comme des chevaux fous, dévaler la pente en 25 secondes – et moins - en réalisant en plus en court de route deux sauts acrobatiques. La foule était en délire à chaque canadien qui prenait le départ et il y en a eu quatre. Et Alexandre Bilodeau a fait une course superbe… le seul qui aurait pu lui ravir sa médaille d’or était un Français Guilbaut Colas et il a fini à la sixième place. La foule a littéralement explosé de joie quand le jeune Alexandre a conservé sa première place… Et en plus, trois Canadiens finissent dans les cinq premières places, la TOTALE !!!
Bref, vraiment de belles émotions vécues en direct, je suis très contente d’avoir assisté à ça… On va voir si le nouveau champion a raison en disant que c’est le début du party, si d’autres Canadiens vont aller le rejoindre sur la plus haute marche du podium. Le Canada s’est fixé un objectif ambitieux : remporter la course aux médailles, être la nation avec le plus d’OR autour du cou… on s’en reparle dans deux semaines ! Juste avant la finale, j’ai rencontré un autre Québécois qui est, depuis 2008, l’entraîneur de l’équipe suédoise masculine de ski acrobatique en bosses. Jean-Paul Richard, lui-même ancien skieur, aime bien sa nouvelle vie en Suède. Il m’a expliqué qu’il n’y avait pas la même perspective par rapport aux Jeux Olympiques entre les Européens et les Nord-Américains… il semble qu’en Europe le plaisir prime sur la discipline, Jean-Paul dit qu’il a donc dû encadrer ses skieurs et augmenté leurs cadences d’entraînement. Le skieur suédois a finalement fini huitième.
Bref, toute une journée … la première sous le soleil d’ailleurs depuis que j’ai mis les pieds à Vancouver - la ville est littéralement étincelante dans le ciel bleu – et l’air avait des parfums de printemps, avec un 15 degrés des plus agréables… c’était pas mal moins chaud en fin de journée à Cypress Mountain, on s’est gelé les pieds et les mains mais la foule nous a réchauffés et le soleil a continué à briller… et sur le Canada tout entier…
La journée de la francophonie !
14 février 2010, par Catherine François
Le 13 février en Colombie-Britannique, la province canadienne où se trouve Vancouver, c’est la journée de la Francophonie. Et cette journée a été soulignée à Whistler, à 2 heures de route au nord de Vancouver, par l’Organisation internationale de la Francophonie. Louis-Marie et moi sommes donc partis en expédition à Whistler pour couvrir l’événement… Que je vous parle d’abord de la route magnifique qui mène de Vancouver à Whistler… Baptisée « Sea to sky », elle offre des paysages tout simplement époustouflants… car la route est bordée entre l’Océan et les montagnes. Elle est devenue récemment une autoroute à quatre voies avec la tenue de ces Jeux olympiques car c’était une route à double sens très sinueuse et plutôt dangereuse. J’avais très hâte de prendre contact avec ces fameuses Rocheuses, étant une fille des montagnes ( originaire de la Savoie, dans les Alpes françaises pour ceux qui connaissent la région ). Le Québec est une très belle province canadienne, mais les montagnes, les vraies, il n’y en a pas ! Alors me retrouver dans ce paysage de Rocheuses c’est un vrai plaisir, même si la pluie et la grisaille ont quelque peu terni le paysage.
Parlant de pluie, les pauvres organisateurs doivent commencer à s’arracher les cheveux : les caprices mouillés de Dame nature ont obligé à reporter à lundi l’épreuve reine des Jeux olympiques – elle devait se tenir samedi mais la neige était trop molle - , la descente de ski hommes… une autre épreuve de ski alpin chez les femmes vient aussi d’être reportée… il pleuvait à Whistler, qui est pourtant à 700 mètres d’altitude et il n’y avait presque plus de neige dans la station, même si les pistes de ski dans les montagnes autour étaient encore enneigées. On va souhaiter que le soleil ou la neige se pointent prochainement le bout du nez… Pour revenir à cette journée de la Francophonie, elle a bien commencé puisque le premier médaillé d’or de ces Jeux est un Suisse, pays francophone, Simon Ammann en saut à ski. Une victoire saluée lors de l’événement « Relayons la flamme francophone » organisé donc par l’Organisation internationale de la francophonie. La chanteuse du Bénin, Angélique Kidjo, est venue souligner en chansons la présence de l’Afrique à ce rassemblement des membres de la grande famille francophone qui ont tous tenu à souligner les efforts faits par les organisateurs de ces Jeux afin de donner à la langue française la place qui lui revient en tant que deuxième langue officielle de l’olympisme.
La diplomatie était de mise… Abdou Diouf, le secrétaire général de la Francophonie, n’a pas voulu revenir sur sa déclaration faite à un quotidien montréalais dans laquelle il s’inquiétait à voix haute sur la tenue de ces Jeux en français. Il m’a dit qu’ll attendait le rapport que le grand Témoin de la Francophonie Pascal Couchepin doit lui remettre à ce sujet en octobre prochain. Et Monsieur Couchepin a été tout aussi prudent dans ses commentaires : « Nous ne sommes pas ici pour imposer quelque chose mais pour affirmer une présence culturelle » a-t-il déclaré et c’est un message qu’il a répété à plusieurs reprises. Quoi qu’ils en disent, la réalité est là : ces Jeux olympiques se tiennent dans une province anglophone du Canada, une province où le Français est la septième langue parlée, derrière des langues asiatiques comme le mandarin et le pendjabi ( ce qui n’empêche pas notre langue d’être bien vivante ici et portée par une communauté extrêmement dynamique et organisée, j’y reviendrai dans des reportages ). C’est vrai que des efforts importants ont été faits par les organisateurs pour « franciser » l’environnement des Jeux ( les panneaux d’affichage bilingues à l’aéroport et sur les sites, la documentation traduite en français, le recrutement de Québécois à des postes clés au sein du Comité organisateurs ), des efforts louables et appréciables. Mais qu’on ne vienne pas me parler de Jeux bilingues…
Les jeux ont commencé !
13 février 2010, par Catherine François
Voilà, les 21ème Jeux Olympiques d’hiver ont officiellement commencé, la cérémonie d’ouverture a duré trois heures, et elle a fait la part belle aux nations autochtones de la région. Elles sont quatre : Lil’wat, Musqueam, Squamish et Tsleil-Waututh… Ce sont les quatre nations hôtes de ces Jeux et c’est la première fois dans l’histoire de l’olympisme que des nations autochtones sont si étroitement liées à l’organisation de Jeux Olympiques. Quelque 140 œuvres d’art autochtones sont aussi exposées sur les sites olympiques et dans Vancouver, un pavillon autochtone se trouve juste en face des bureaux de Radio-Canada, bref, les autochtones sont très présents. La cérémonie a duré trois heures et elle a culminé avec l’allumage de la vasque olympique… Nous n’avons malheureusement pas pu assister à cette cérémonie car les places étaient limitées même pour la presse, mais nous l’avons regardé à la télévision comme tout le monde ici ! Il paraît que des personnes ont payé le prix fou de 1 000$ le billet pour assister à l’événement… A ce prix-là, j’espère qu’elles auront apprécié le spectacle !
En tous cas, ce vendredi 12 février, Vancouver bruissait d’une fébrilité palpable, les rues étaient bondées de gens, ils étaient nombreux à arborer un manteau portant les couleurs du Canada ou alors à agiter un petit drapeau unifolié. Ces Jeux Olympiques sont aussi l’occasion pour les Canadiens de faire preuve de patriotisme, le Premier ministre Stephen Harper a même déclaré que les Canadiens ne devaient pas avoir peur de manifester l’amour pour leur pays durant ces olympiades. Bon… s’il le dit ! En tous cas, la délégation des athlètes canadiens a été accueillie en héros lors de son entrée dans le stade… Ils ont clos le défilé au cours duquel plus de 2 600 athlètes provenant de 82 pays ont paradé. Place au sport maintenant !
C'est parti !
12 février 2010 par Catherine François
Et c’est parti sur les chapeaux de roue ! Mais cette première journée de tournage pour vous présenter Vancouver en reportage s’est très bien passée. Il faut dire que les deux Vancouverois que j’avais devant la caméra étaient des amoureux de leur ville, ils ont trouvé les mots justes pour la décrire. Pour l’anecdote, ce que je n’ai pas pu préciser dans le reportage, je leur ai demandé ce que serait Vancouver si c’était… une fleur ? Un cerisier a répondu Raymond Liens ( la ville fleurit de milliers de cerisiers chaque fin février, sauf que cette année, la fleuraison est déjà en cours… )… mais pour Élyse Mailhot, c’est un gros tournesol… Ce que serait Vancouver si c’était un animal ? Une grosse baleine a dit Raymond, « parce que la ville est une grande ville douce et calme comme une baleine »… un saumon a précisé Élyse, animal emblématique s’il en est, effectivement, de la Colombie-Britannique. Enfin si Vancouver était une couleur, ils sont tous les deux tombés d’accord pour dire que ce serait du GRIS… le gris du ciel durant les mois d’hiver pour Raymond, mais le bleu gris des montagnes pour Élyse.
Pour la petite anecdote également de cette journée de tournage, en parlant dans la rue avec Louis-Marie, nous avons été interpellés par un homme qui nous demandait en français si tout allait bien. Je commence à discuter avec ce monsieur, un Français d’origine qui vit à Vancouver depuis 20 ans et là, il me raconte qu’il est le chef de la production de John Fluevog, ce designer qui fabrique des chaussures incroyables dont je vous ai déjà parlé dans ces chroniques ! Incroyable hein ? Quel hasard ! J’ai aussitôt demandé à Stéphane Deraucourt s’il acceptait de nous donner une petite entrevue, ce qu’il a gentiment accepté. Sinon j’avais une certaine angoisse en ce qui concernait les transports car plusieurs rues sont fermées dans le centre-ville de Vancouver, ainsi que des ponts pour entrer dans la ville ( Vancouver est une île )… mais finalement, ça circule plutôt bien, faut dire qu’ici, on est plutôt cool et pas stressé, le rythme de vie est celui de la côte ouest nord-américaine, ça se sent jusque sur la route ! Parlant de circulation automobile, nous avons croisé par hasard ce matin un responsable de la compagnie GM qui était en train de présenter la nouvelle auto électrique de la compagnie américaine à un représentant de la ville de Vancouver, qui semblait pas mal épaté par son essai routier. GM, qui est l’un des commanditaires des JO, est passé proche de la faillite l’an dernier… Le prototype partait après chercher le jeune et fringant maire de Vancouver, Gregor Robertson, pour l’emmener à la rencontre de la flamme olympique, qui arrivait en ville. Elle a été accueillie par une foule en liesse…
Opérationnels !!!
11 février 2010 par Catherine François
Chose promise, chose due : je vous présente mon cameraman, Louis-Marie Philidor… Haïtien d’origine, il vit au Québec depuis plus de 30 ans. Il roule sa bosse comme cameraman depuis une dizaine d’années à Radio-Canada où il a aussi été monteur. C’est d’ailleurs lui qui va « monter » nos reportages… nous travaillons souvent ensemble, et il est très heureux que je lui aie proposé de venir vivre cette folle aventure avec moi. A peine sortis dans la rue devant les bureaux de Radio-Canada au centre-ville de Vancouver avec la camera et nos blousons TV5Monde sur le dos, nous avons rapidement été interpellés par des passants qui nous demandaient si nous venions de Paris… hum c’est plus compliqué que ça en fait, on n’est pas vraiment de Paris mais de Montréal et…
C’est là aussi que nous avons fait la connaissance de DILVAR SINGH, un Indien d’origine avec son turban rouge et son blouson turquoise de bénévole du COVAN. Dilvar a pris la pose avec plaisir devant la caméra de Louis-Marie et il était très fier de nous raconter qu’il était allé à plusieurs reprises à Montréal et qu’il essayait d’apprendre quelques mots de français. Dilvar va s’occuper du transport durant les Jeux, nous lui souhaitons de bonnes olympiades !
Des olympiades qui vont donc commencer demain… Mercredi après-midi, une foule se pressait à grande foulée en direction du BC Place pour aller assister à la répétition générale de la cérémonie d’ouverture. Le plus grand mystère entoure cette cérémonie à laquelle nous ne pourrons malheureusement pas assister puisque les places sont ultra limitées, même pour la presse accréditée. Nous avons profité de la journée pour nous installer dans les bureaux de Radio-Canada afin d’être opérationnels… les choses « sérieuses » commencent aujourd’hui avec le tournage pour notre premier reportage, un portrait de Vancouver… j’ai déjà commencé à le faire dans ces lignes, eh bien là, vous pourrez voir en images à quoi elle ressemble, cette ville olympique ! Comme le dit si bien le fameux proverbe, une image vaut mille mots…
L’effervescence olympique
10 février 2010 par Catherine François
Jour J-2 !! Des années et des années de préparation, d’organisation, de recrutement, de réunions, de planification… les membres du Comité organisateur des Jeux Olympiques de Vancouver, le COVAN, voient leurs efforts enfin aboutir ! On peut parler d’une petite armée de plusieurs dizaines de milliers de personnes qui sont impliquées, de près ou de loin, dans l’organisation de ces Jeux : 1500 personnes qui travaillent à temps plein au COVAN, entre 4 et 5000 à temps partiel et surtout quelque 25 000 bénévoles qui assureront le premier contact avec les spectateurs ( j’ai prévu de vous présenter l’un de ces bénévoles dans l’un des nos reportages durant les JO ). Le grand manitou du COVAN s’appelle John Furlong, c’est un unilingue anglophone… heureusement d’ailleurs qu’il y a des Québécois et des Francophones de la Colombie-Britannique membres du COVAN pour pouvoir nous parler en français de ces Jeux.
Parmi les multiples tâches du COVAN d’ailleurs : accueillir les représentants des médias venus du monde entier, nous sommes 20 000 environ, soit quatre fois plus que les athlètes !! C’est un peu fou quand on y pense… j’ai croisé plusieurs équipes de télévision déjà à l’oeuvre la semaine dernière, les Japonais de la chaîne NHK ( la télévision publique japonaise ), les Américains du réseau NBC, qui vont retransmettre toutes leurs émissions en direct de la montagne Grouse, qui surplombe Vancouver… on va leur souhaiter que le soleil perce les nuages parce que sinon, ils risquent d’être dans la brume pendant deux semaines ! L’effervescence olympique a aussi gagné le Centre principal de presse, qui est situé au centre-ville au bord de l’eau… lors de ma visite la semaine dernière, c’était un peu le calme avant la tempête, les journalistes commençaient à peine à arriver et à installer leurs pénates. Une immense salle remplie de bureaux et de tables avec toute sorte de branchement d’ordinateurs, de téléphones, des écrans géants un peu partout, était prête à les accueillir. C’était impressionnant de voir ça, cette grande pièce vide et silencieuse, mais j’imagine que dans quelques jours, la ruche va bourdonner !! Comme à TV5 nous ne sommes pas détenteurs des fameux droits de diffusion des JO, je ne pense pas vraiment travailler du Centre de presse, je vais plutôt m’installer dans les locaux de Radio-Canada à Vancouver, où nous avons déjà deux bureaux qui nous attendent, mon cameraman et moi. Nous allons profiter de toutes les installations techniques de Radio-Canada… le télé diffuseur public du Canada est une des chaînes partenaires de TV5 Monde et je suis une journaliste de la salle des nouvelles de Radio-Canada à Montréal. Les reportages que je vais préparer pour TV5 Monde seront donc également disponibles pour le réseau radio-canadien. C’est un bel exemple de partenariat entre réseaux de télévision je trouve, tout le monde y gagne… d’ailleurs, autre exemple de partenariat, mon cameraman travaille à Radio-Canada, promis, demain je vous le présente, il va être l’un des piliers de cette aventure, il est temps que vous fassiez connaissance !
Le ballet des hydravions et un artiste impliqué
9 février 2010 par Catherine François
Au cours d’une de mes promenades dans les rues de Vancouver, je suis tombée devant la mini fourgonnette de
JOE AVERAGE. C’est l’un des artistes les plus connus de Vancouver, dont la signature est reconnaissable au premier coup d’œil. Des œuvres très vives et colorées qui représentent souvent des animaux d’une façon assez naïve. Les étudiants des beaux-arts de Vancouver étudient déjà son style et il a reçu de nombreux prix et récompenses. Diagnostiqué à 27 ans avec le VIH, l’artiste dit vouloir vivre son art le plus intensément possible. Il travaille également en collaboration avec plusieurs organismes de charité.
Enfin le dernier petit clin d’œil que je voulais partager avec vous sur Vancouver, c’est le ballet incessant des hydravions dans le ciel de la ville. Ça décolle et ça atterrit de tout bord tout côté sur les rivages de la ville, ils ont même une sorte de stationnement où ils font faire le plein en attendant leurs prochains clients. Ces hydravions assurent les liaisons entre Vancouver et Victoria ( la capitale de la Colombie-Britannique ) ou les milliers d’îles qui parsèment le littoral. Des habitants plutôt fortunés prennent même ce moyen de transport pour aller travailler au centre-ville tous les matins et rentrer chez eux le soir. Une sorte de transport en commun mais pas vraiment collectif et pas mal plus onéreux - un minimum de 100$ de l’heure, il existe aussi paraît-il des abonnements mensuels, comme une carte de métro et d’autobus . Pour les pressés ou ceux qui ont le mal de mer, c’est sûr que c’est préférable aux traversiers qui assurent les mêmes liaisons. L’hydravion que vous voyez sur la photo est aux couleurs du COVAN, le comité organisateur des Jeux Olympiques… je vous en parle demain d’ailleurs, de ce COVAN, ainsi que du Centre principal de presse que j’ai pu visiter.
Un musée drapé...
8 février 2010 par Catherine François
Juste à côté de l’horloge électronique qui fait le décompte olympique se trouve le
Musée des Beaux Arts de Vancouver. Un musée qui, pour l’occasion, a décidé de draper entièrement sa façade d’une œuvre d’art. C’est l’artiste taiwanais Michaël Lin qui a créé ce tableau fleuri de quelque 600 mètres carrés, entièrement peint à la main, un tableau inspiré des tissus traditionnels de Taïwan. Je peux vous dire que le spectacle est surprenant et impressionnant… La première fois qu’on passe devant, on se demande ce que c’est exactement. La curiosité est piquée et cette œuvre embellit la ville d’une note fleurie tout à fait charmante… les fleurs de Michaël Lin resteront sur la façade du musée jusqu’au 2 mai… et l’entrée du musée sera gratuite durant toute la durée des Jeux.
En se promenant dans les rues du centre-ville de Vancouver, on tombe aussi régulièrement sur de splendides mosaïques incrustées dans les trottoirs… Il y en a des dizaines comme ça dans les rues. Ces mosaïques racontent l’histoire de la ville, elles ont été installées au début des années 2000 dans le cadre d’un projet communautaire qui impliquait les résidants des quartiers choisis. Rien que dans le Downtown Eastside, (quartier autrement réputé pour être le plus pauvre dans tout le Canada de par sa densité, j’aurais l’occasion d’y revenir) on peut en admirer 17. Ces mosaïques représentent aussi, symboliquement, la mosaïque culturelle qu’est Vancouver. C’est donc une ville qu’il faut également découvrir les yeux au sol !
Et une ville également très appréciée d’Hollywood. Vancouver est d’ailleurs surnommée North Hollywood parce que de nombreuses productions américaines - séries, films - sont tournées dans ses rues. Tout particulièrement dans ses « allées » des ruelles très typiques. Les amateurs de la série culte « The X Files » doivent déjà savoir qu’elle a été tournée à Vancouver. Cet attrait d’Hollywood pour Vancouver donne un côté glamour à la ville puisqu’il n’est pas rare d’y croiser des vedettes de cinéma dans ses rues ou restaurants à la mode… Je n’en ai pas vu lors de ce premier séjour, mais promis, j’ouvre l’œil durant les JO et si j’en vois une, vous serez les premiers informés !
Le symbole de JO de Vancouver
7 février 2010, par Catherine François
Je voudrais au cours des prochains jours d’ici le début des Jeux partager avec vous quelques clins d’œil sur Vancouver… vous présenter tout d’abord cet Inukshuk, que vous pouvez voir sur la photo ci-jointe…. Cette statue, initialement créée pour l’exposition universelle qui s’est tenue en 1986 à Vancouver ( la ville fêtait alors ses 100 ans ) a été par la suite installée ici près d’une plage de Vancouver, devant l’Océan. Elle est devenue le symbole des Jeux de Vancouver, leur marque de commerce. Un inukshuk est un empilement de pierres construit traditionnellement par les peuples inuit et yupik des régions arctiques. Quel plus bel symbole pour ces Olympiades qui impliquent pour la première fois de façon aussi étroites les peuples autochtones d’un pays…
Parlant de statue, laissez-moi aussi vous présenter cette œuvre d’un Chinois, Yue Minjun, très influent dans son pays et porteur de la nouvelle vague d’artistes chinois. A-MAZE-ING LAUGHTER, c’est le nom de ce groupe de personnages statufiés dans un éclat de rire collectif. L’œuvre est située devant ce que l’on appelle à Vancouver la « Baie des Anglais », une baie qui possède quatre plages très populaires auprès des Vancouverois l’été… y’a quand même pas beaucoup de villes dans le monde où d’un côté on se baigne l’été et de l’autre, on se retrouve l’hiver des skis au pied en une trentaine de minutes ! En passant, remarquez les palmiers en arrière des riants personnages… Vancouver est l’une des rares villes canadiennes à pouvoir se vanter d’avoir des palmiers ! Peut-être que ces joyeux lurons en bronze se moquent-ils gentiment des pauvres habitants d’autres régions du Canada, comme les Québécois, où l’hiver est pas mal plus long et rigoureux ? Et petite précision en ce qui concerne la Baie des Anglais : elle sert, au loin, de parc de stationnement pour les cargos et gros navires qui attendent l’autorisation pour entrer dans le port de Vancouver… port qui est le premier en importance au Canada et l’un des plus importants aussi sur la côte ouest nord-américaine…
Vancouver : une ville qui bouge !
6 février 2010, par Catherine François
Dans le « Eastside » de Vancouver, un quartier en plein développement refuge de lofts d’artistes, cinq restaurants vont prochainement ouvrir leurs portes… Vancouver n’est pas juste une ville où les activités de plein air sont reines ! La culture y a aussi sa place, incluant la culture culinaire qui est, visiblement, en plein essor… Au cours de ce premier séjour à Vancouver, j’ai mangé dans deux restaurants qui n’ont vraiment rien à envier aux grands restaurants de Paris, New York ou Montréal… Le Voya de l’hôtel Loden par exemple… le chef est un jeune Québécois, Marc-André Choquette, son plateau de fruits de mer est un régal… Le Chambar, un restaurant belge très en vogue bien connu des Vancouverois, est réputé pour ses moules à la congolaise. Vancouver cuisine le monde entier dans son assiette, reflet de son multiculturalisme… mais c’est sûr qu’il faut impérativement déguster les poissons de la région, le saumon sockeye, le thon blanc sauvage… un délice ! Sans oublier les restaurants de sushi qui sont légion. Vancouver est aussi une ville de cafés… impossible de tourner un coin de rue sans en trouver un, incluant de typiques cafés italiens sur la « Commercial Drive », une artère commerciale réputée de Vancouver, l’équivalent, pour ceux qui connaissent Montréal, du Boulevard Saint-Laurent… Ce quartier - comme plusieurs autres dans la ville - a aussi des airs de San Francisco.. On est sur la côte ouest nord-américaine, à n’en pas douter!
La vitalité artistique et culturelle de Vancouver passe aussi par ses boutiques de designers : vêtements, chaussures, aménagement intérieur, le choix est varié, créatif… et donne envie de « magasiner », comme on dit au Québec. Mon coup de cœur : John Fluevog, un Vancouverois, qui fait des chaussures absolument fantastiques ! Sa réputation a d’ailleurs dépassé les frontières canadiennes, je peux comprendre pourquoi… Vancouver est une ville d’artistes… Et des artistes qui n’hésitent pas à aller à la rencontre de leur public. Ainsi se tient chaque mois de novembre depuis plusieurs années le « Eastside culture crawl » principalement dans le Eastside, mais aussi dans Gastown et d’autres quartiers du centre-ville. Pendant trois jours, les artistes ouvrent au public les portes de leurs lofts et ateliers pour vendre leurs œuvres, bien sûr, mais aussi pour montrer leur cadre de travail… Quelque 300 artistes participent à l’événement et aux dires de mes guides, l’événement est très populaire. Parlant de guides, j’aimerais ici les remercier… Maurice, Élyse, grâce à vous, cette première découverte de Vancouver a été passionnante, intense et palpitante. Découvrir une ville, c’est toujours une formidable expérience… Souvent, il suffit d’un premier contact pour savoir si on va avoir envie d’y revenir ou pas. Je vais revenir à Vancouver pour les Jeux, mais j’y retournerai aussi pour mon plaisir personnel…
Sur l'île Granville
5 février 2010, par Catherine François
Il existe au sud de Vancouver, juste en face de la ville, une petite île qui s’appelle GRANVILLE… Pour y aller, j’ai pris un coloré petit bateau-bus, en me régalant de nouveau de la vue que ce tour sur l’eau offre sur les tours en verre de Vancouver… Saviez-vous d’ailleurs qu’il existe un règlement municipal à Vancouver que l’on appelle le « droit à la vue » : chaque nouvel édifice qui se construit en bordure de l’eau doit laisser, d’une manière ou d’une autre, la vue sur la mer dont jouissaient les édifices qui étaient là avant. Intéressant comme concept n’est ce pas ?
Le débarquement sur l’
île Granville est enchanteur… on passe devant des petites maisons colorées au bord de l’eau, avec le kayak amarré au quai ! L’île a conservé quelques souvenirs de la vocation industrielle qu’elle a eue dans le passé comme une grue et des hangars, mais elle est maintenant l’un des repaires des artistes et artisans de Vancouver… Les galeries d’art et les magasins d’artisanat y sont donc nombreux, au grand plaisir des quelque 10 millions de personnes qui visitent Granville chaque année.
En plus de ses airs de bohême, l’île Granville est réputée et appréciée des Vancouverois pour son marché public couvert… On peut facilement imaginer le plaisir à faire son marché dans ce grand hangar qui rassemble des maraîchers, bouchers, poissonniers, fromagers, boulangers et charcutiers… comme ce Français installé ici depuis 14 ans et qui m’a expliqué fièrement que toute sa cochonnaille était faite maison ! C’est sur l’île Granville que sera installée la
Place de la Francophonie durant toute la durée des Jeux … L’événement est une première dans l’histoire olympique, il s’agit de créer un espace francophone rassembleur où se tiendra de nombreuses activités, parmi lesquelles toute une programmation de spectacles offerts gratuitement par des artistes francophones canadiens, français, belges et suisses. Une scène pouvant rassembler plus de 3 000 spectateurs a été déployée à l’occasion, les cérémonies de remises de médailles seront également présentées sur écran géant tous les soirs… Pour Jean Côté, le directeur général de l’événement, la Place de la Francophonie est une occasion unique d’offrir une vitrine extraordinaire aux artistes francophones d’ici et d’ailleurs et de montrer également que la langue française est bien vivante en Colombie-Britannique.
Vancouver la verte...
4 février 2010 par Catherine François
La « Cité de Verre » est aussi la « Cité du Vert »… Vancouver est la Mecque de l’écologie au Canada, la ville qui a vu naître le mouvement Greenpeace ainsi que David Suzuki, éminent écologiste canadien… La ville entretient avec la nature qui l’environne un contact étroit… les montagnes qui la surplombent, l’Océan qui la borde… et en son cœur, un joyau vert unique en son genre, le STANLEY PARK… L’un des plus grands parcs en Amérique du Nord au pied du centre-ville, une forêt pluviale de 400 hectares comprenant quelque 150 000 arbres à des centaines de mètres seulement des gratte-ciel ! New York a son Central Park, Montréal son Mont-Royal et Vancouver son Stanley Park ! Et qu’ont en commun ces trois parcs, à part d’être situés en plein centre-ville ? Ils ont été conçus par une seule et même personne, Frederick Law Olmsted… Dans le cas du Stanley Park, c’est Lord Stanley, alors gouverneur général du Canada, qui a eu l’envie d’offrir à Vancouver cet écrin de verdure qui plonge dans le détroit de Georgie… c’était à la fin du 19ème siècle….
Au cœur de cette splendide forêt se cache de nombreuses espèces animales, parmi lesquelles des hérons bleus ! Oui oui, vous avez bien lu, des hérons bleus, ces élégants oiseaux pourtant réputés si sauvages et que l’on peut apercevoir furtivement en train de voler au-dessus des lacs et une rivière, ont élu domicile dans plusieurs arbres de ce parc. On peut les comprendre… au cœur de cet éden, la frénésie de la ville n’existe plus, une fois plongé dedans, il est d’ailleurs impossible d’imaginer que la cité est là, juste derrière… Le Stanley Park est une attraction de la ville de Vancouver, chaque année il est visité par 8 millions de personnes. L’aménagement du parc est d’ailleurs vraiment génial, une promenade piétonne, « the SEAWALL » , permet de déambuler, courir, patiner ou pédaler sur près de 9 kilomètres au bord de l’eau. Au fur et à mesure que l’on s’enfonce dans le parc, on remarque des arbres déracinés, des troncs morts couchés sur le flanc… Des cicatrices encore profondes de la violente tempête de vent qui a détruit quelque 10 000 arbres du parc lors de l’hiver 2006.
La traversée du parc nous conduit au LIONS GATE BRIDGE. Ce pont construit en 1938 relie la banlieue très cossue de West Vancouver au centre-ville de Vancouver. Il est le frère jumeau du fameux Golden Gate de San Francisco, mais en plus petit et moins spectaculaire… Jusqu’en 1955, le LIONS GATE appartenait à une famille irlandaise brassicole très riche de la région, les Guiness : ils l’ont vendu au gouvernement de la Colombie-Britannique pour 6 millions de dollars… Vancouver la verte donc… mais aussi Vancouver la bleue, Vancouver ville de la mer… Lors de ma promenade dans le Stanley Park, je suis tombée sur une très belle statue, posée sur un gros rocher au bord de l’eau… Baptisée « Girl in a wetsuit », elle représente une femme dans une combinaison de plongée. L’artiste hongrois qui l’a créée ELEK IMREDY voulait initiallement reproduire la petite Sirène de Copenhague… mais le Danemark a refusé. Depuis 1972, la femme en combinaison de plongée trône sur le rivage du Stanley Park pour illustrer les liens étroits qui unissent la ville à l’Océan…
Le Vancouver historique
3 février 2010 par Catherine François
125 ans pour une ville, c’est jeune, très jeune ! Plusieurs disent même de Vancouver qu’elle est une adolescente… une comparaison qui me semble très pertinente au regard de la frénésie de construction et de développement, la vitalité culturelle et artistique qui l’imprègnent… Une ville adolescente soit, mais qui a quand même SON histoire. Il suffit de se promener dans le quartier de GASTOWN, à l’Est du centre-ville, pour le constater… C’est là, en 1867, que l’aventurier Jack Deigthon pose sa valise… en fait c’est plutôt un baril de whisky qu’il dépose devant les employés de la scierie installée alors sur le bord de l’eau… « Gassy Jack » comme on le surnomme propose un marché aux travailleurs : whisky à volonté si vous me construisez une auberge ! Ainsi naît « GASTOWN », l’ancêtre de Vancouver en quelque sorte… la ville commence alors à se construire… malheureusement, en 1886, un énorme incendie rase la ville - les bâtiments étaient tous en bois -. On raconte que le feu courait d’un édifice à l’autre plus vite qu’un cheval au galop. Qu’à cela ne tienne : les courageux habitants se retroussent les manches et rebâtissent leur ville, en briques et en pierres cette fois-ci… ainsi naît Vancouver, du nom du premier Européen à avoir mis le pied dans la région, Georges Vancouver, un marin Anglais ( c’était en 1792 ).
Gastown a été déclaré « quartier patrimonial national » en 2009… dans ses rues entourées d’immeubles coquets regorgent des boutiques branchées de designers, des galeries d’art, des boutiques de souvenirs, des cafés et des restaurants réputés… on ne peut pas passer à côté non plus de la « Gastown steam clock », cette horloge qui siffle les heures avec de la vapeur et que l’on a installée dans le quartier en 1977… La promenade historique se poursuit vers le sud, en direction du quartier chinois… le deuxième plus important en Amérique du nord après celui de San Francisco… On dit de Vancouver qu’elle est la porte de l’Asie. Elle est en effet une importante porte d’entrée du continent asiatique dans le continent nord-américain ( et vice-versa )… une porte dans laquelle se sont engouffrés par dizaines de milliers les Chinois de Hong Kong quand le territoire a été rétrocédé à la Chine en 1997 ! Plus de 600 000 habitants de la grande région de Vancouver - qui en compte quelque 2 millions - sont d’origine asiatique. La communauté chinoise est la plus nombreuse : elle est composée d’une branche fidèle à la Chine communiste et d’une autre, qualifiée de « nationaliste », en provenance de Taiwan. Les deux communautés ne se parlent JAMAIS et, paraît-il, se détestent jusque dans la mort puisque leurs membres ne sont pas enterrés dans les mêmes cimetières ! Déambuler dans le quartier chinois, c’est toucher du regard – et de l’odorat ! – une partie de l’Asie… Je dis « odorat » car les nombreuses épiceries qui s’y trouvent vendent des aliments, fruits, légumes, ingrédients et médicaments typiques aux odeurs parfois nauséabondes, provenant de poissons minuscules séchés ou d’herbes aux origines inconnues de nos horizons occidentaux. Sans oublier ces lézards grécos tout aussi séchés qui servent, c’était précisé, à soigner l’asthme… Dépaysement assuré à quelques pas des gratte-ciels si familiers de nos villes nord-américaines…
La cité de verre
2 février 2010 par Catherine François
L’avion atterrit en douceur à l’aéroport de Vancouver… et en 25 minutes, un petit train électrique m’emmène au centre-ville (cela vient d’être mis en fonction, merci les Jeux Olympiques !). Le ciel est plombé de nuages gris menaçants de pluies, à tout le moins d’une petite bruine… mais aucune importance pour la Québécoise que je suis devenue parce qu’il faisait pas loin de – 30 degrés quand j’ai quitté Montréal et là, il fait 8 degrés !! Alors pouvoir se promener en petites bottes légères, un simple manteau sur le dos en contemplant les cerisiers qui commencent à être en fleur alors qu’on est début février, c’est un vrai bonheur ! Je pense que j’étais la seule touriste à prendre en photo des pensées toutes épanouies dans leurs pots sur la rue. La sensation de faire un petit pied de nez à l’hiver en somme. Vancouver-la-Belle bénéficie d’un climat océanique tempéré, qui se traduit peut-être par un hiver pluvieux et morose, et des précipitations bien supérieures à la moyenne des autres villes du pays, mais c’est le seul endroit au Canada à ne pas subir les affres d’un hiver froid et rigoureux. Tout une plus-value je crois…
C’est peut-être grâce à ce climat tempéré qu’on peut se permettre de construire ici des bâtiments tout de verre vêtus… des tours de verre étincelantes dans lesquelles la lumière entre à flot… On surnomme d’ailleurs Vancouver la « Cité de verre »… the City of Glass… un surnom qui lui va bien. Fascinant d’ailleurs de voir à quel point cette ville si jeune (elle a à peine 125 ans) est portée par un dynamisme architectural qui est en train de l’élever, petit à petit, au rang des plus belles villes nord-américaines. En plus d’avoir la chance unique d’être coincée entre l’Océan et les montagnes, la ville semble inspirer des architectes particulièrement audacieux, comme Trevor Boddy, qui nous a fait l’honneur d’une présentation de ses plus belles réalisations… On parle même d’un courant qui s’appelle le «
Vancouverisme ». Un courant porté par une équipe d’architectes – dont fait partie Mr Boddy - reconnu sur le plan international. La devise de ce courant, c’est « Density with public amenities »… Difficile à traduire en français : pouvoir loger le plus de monde possible tout en respectant les besoins élémentaires de l’Homme ? L’un des architectes de ce mouvement a par exemple créé sur des magasins entrepôts une tour en verre comprenant des appartements. Il fallait oser… Les architectes du « Vancouverisme » ont également œuvré pour plusieurs installations pour les Jeux Olympiques de Vancouver dont l’anneau de patinage de vitesse de Richmond… Un bâtiment qui possède d’ailleurs le plus grand toit en bois du monde… Un toit qui a aussi la particularité d’être fabriqué avec du bois « recyclé » puisqu’il provient d’arbres décimés par le dendoctrone … Un méchant insecte à l’appétit insatiable qui a déjà détruit en Colombie-Britannique un territoire en forêt équivalent à celui de la Suisse, c’est vous dire. Tiens, parlant de bête, il y a une chose que malheureusement je ne peux pas vous faire partager ici, c’est le cri des mouettes… Vancouver est bel et bien une ville de mer…
Vancouver, cité interdite ?
1er février 2010 par Catherine François
L'aventure olympique a commencé en 2003 pour Vancouver, quand le Comité international olympique lui a confié l'organisation des Jeux d'hiver de 2010... Pour moi, elle a commencé un jour d'avril 2009... quand je me suis dit : je suis la correspondante de TV5Monde au Canada, il va y avoir des Jeux olympiques en février 2010 au Canada, alors il faut que j'y sois pour TV5Monde ! Un premier courriel pour lancer le projet a été écrit quelque part en juin à la direction de TV5Monde... Les démarches auprès du Comité international olympique ont par la suite été déclenchées. L'espoir d'obtenir des accréditations était très minces : le processus auprès des médias du monde entier était clos depuis plusieurs mois. Il a fallu cogner à la porte du Comité international olympique, qui en accordait encore aux compte-gouttes... Mais en août, MIRACLE : le CIO accordait deux accréditations à TV5Monde, donc une pour moi et une pour mon cameraman. La porte olympique venait de s'ouvrir...
Les mois qui ont suivi ont été consacrés, en grande partie, aux préparatifs de cette folle aventure : faire un budget - et le faire approuver ! - compléter le processus d'accréditation auprès du comité organisateur des JO de Vancouver - le COVAN -, réserver les chambres d'hôtel, une auto de location, et puis, commencer à réfléchir aux sujets intéressants que nous allions tourner là-bas et les préparer, contacter les personnes ressources, prendre des rendez-vous pour les tournages, etc. Car TV5Monde n'est pas un réseau détenteur des droits olympiques, nous n'avons donc pas le droit de diffuser des images des compétitions - sauf 24 heures plus tard et encore, ces images sont très limitées et leur usage très restrictif. Autrement dit, tout ce qui est sportif, les compétitions, les résultats, les podiums : INTERDIT de diffusion ! Par contre, tout ce qui tourne autour des Jeux, toute l'actualité sur les Jeux, sur Vancouver, sa région, ses habitants, autant de sujets passionnants à vous présenter... En ce premier février, me voici à Vancouver, pour une première prise de contact de quelques jours. L'occasion de découvrir la ville, d'en faire une visite guidée, et de faire du repérage en prévision de notre couverture... l'occasion de prendre le pouls de la cité pour voir si elle commence à brûler de la fièvre olympique. Je vous reviens demain... pour mes premières impressions.