Fil d'Ariane
Troisième nuit consécutive de mobilisation en Jordanie. Ce dimanche soir, la pression monte. Quelque 3000 manifestants font face aux forces de l'ordre dans les rues de la capitale, malgré les mesures strictes de sécurité en plein mois de jeûne du Ramadan.
Ils protestent contre un plan d'austérité. Des hausses de prix et un projet de loi augmentant les impôts sur les bas revenus.
Les citoyens n'ont plus de pouvoir, ils cherchent de la nourriture quotidienne de leurs enfants, les femmes commencent à chercher dans les poubelles
et chaque jour nous sommes surpris par la hausse des prix et les nouvelles taxes.
Un manifestant.
Nous vivons dans la capitale arabe la plus chère, 28e au rang mondial.
En tant que citoyens, nous ne pouvons pas payer plus d'argent au gouvernement.Un manifestant.
Ces mesures d'austérité ont été décidées par le gouvernement. En 2016, Amman a contracté un crédit de 723 millions de dollars au Fonds monétaire international.
En contrepartie, le Royaume doit avoir réduit progressivement sa dette publique du 17% du PIB, d'ici 2021.
Nous n'avons besoin d'aucune ingérence étrangère dans la décision jordanienne, que ce soit politique ou économique. Nous avons demandé au gouvernement de retirer ce projet de loi sur l'impôt sur le revenu parce que c'est une loi imposée par le FMI.Mazen Irsheidat, président du barreau de Jordanie.
Après le gel du projet de loi fiscal par décret royal, nouvelle conséquence de la mobilisation anti-austérité en Jordanie. Une persévérance qui aura fini par payer.
Ce lundi, le premier ministre jordanien Hani Moulki a présenté sa démission au roi Abdallah II. Une nouvelle grève est annoncée mercredi, une semaine après la plus importante manifestation, jamais organisée en 5 ans en Jordanie.