Jour de dépassement : la Terre n'a plus de ressource

Ce mercredi 2 août 2017, l'humanité a consommé la totalité des ressources que la Terre peut renouveler chaque année. Et ce "jour de dépassement" arrive toujours plus tôt. Explications.  
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Brésil déforestation
Zone déboisée dans l'État nord du Paraí au Brésil © AP Photo/Andre Penner, File
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A partir de ce 2 août, l'humanité vit à crédit : "Cela signifie qu’en sept mois, nous aurons émis plus de carbone que ce que les océans et les forêts ne pouvaient absorber en un an, nous aurons pêché plus de poissons, coupé plus d’arbres, et fait plus de récoltes que ce que la Terre aurait pu produire sur cette même période", explique l'ONG WWF.

Pour subvenir aux besoins des humains au niveau mondial, il faudrait l'équivalent d'1,7 planète. Une moyenne calculée selon une liste de pays plus ou moins consommateurs des ressources de la Terre :
Pays/Dépassement
© Global Footprint
 

Quelles solutions ?


Depuis 1986, l'institut de recherches indépendant Global Footprint Network (en anglais) calcule ce "jour de dépassement" en s'appuyant sur des données des Nations Unies. Et cette journée ne cesse d’avancer chaque année : de fin septembre en 1997, ce jour avait été évalué au 8 août en 2016. Le problème ? "Vivre à crédit ne peut être que provisoire parce que la nature n'est pas un gisement dans lequel nous pouvons puiser indéfiniment", souligne WWF.

Alors comment faire pour inverser la tendance ? 

Il y a bien sûr la question du climat et de la transition écologique qui repose avant tout sur les pays et leurs gouvernements, avec comme principal objectif, la réduction des émissions de gaz à effet de serre qui représentent à elles-seules 60% de notre empreinte écologique mondiale : "Pour réussir à maintenir la hausse de la température moyenne bien en-dessous de 2°C d'ici la fin du siècle - objectif inscrit dans l’accord de Parisl'empreinte carbone de l'humanité doit fortement diminuer ces prochaines années de façon à atteindre un niveau qui pourra être entièrement absorbé par les forêts, les océans et autres puits de carbone d'ici la moitié du siècle", rappelle les organisations.

Mais outre la nécessité d'une volonté politique internationale pour changer la donne, ce sont aussi aux "entreprises, aux collectivités, aux citoyens de privilégier des modes de production et de consommation écologiques", explique WWF. D'ailleurs, limiter l'empreinte écologique des humains implique aussi d'agir sur leur empreinte alimentaire. Pour cela, l'ONG explique qu'il est ainsi indispensable de "stopper la déforestation, de diminuer notre consommation de produits dérivés des animaux - la viande et le poisson - ou encore de lutter contre le gaspillage alimentaire et les pertes de récolte", évaluées à 30% de la production mondiale chaque année.
 

Des signes positifs ?


Pour la troisième année consécutive, il n'y a pas eu d'augmentation des émissions de CO2 liées à l'énergie, et ce "malgré la croissance de l'économie mondiale". Le développement des énergies renouvelables, notamment l'électricité, y serait d'ailleurs pour quelque chose : "dès 2015, les capacités électriques installées en renouvelables ont dépassé celles du charbon dans le monde", indique WWF.

En outre, l'agriculture biologique - + de 17% en 2016 - et par conséquent l'augmentation de la consommation de produits bio - +22% en 2016 - sont aussi deux signes particulièrement positifs pour l'ONG.