Fil d'Ariane
Des familles se dirigent vers leur avion afin d'évacuer à l'aéroport international Hamid Karzai à Kaboul, le 24 août 2021.
Des milliers d'Afghans sont massés depuis des jours à l'aéroport de la capitale, sécurisé par plus de 6.000 soldats américains, certains avec leur famille entière, dans l'espoir de prendre un des vols organisés par les Occidentaux.
Malgré une situation particulièrement chaotique, Washington a déjà contribué à l'évacuation de 70.700 personnes, dont 4.000 Américains, depuis la mise en place du pont aérien le 14 août, veille de l'entrée des talibans dans Kaboul et de leur prise du pouvoir.
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Plusieurs milliers d'autres étrangers ou Afghans craignant pour leur vie, souvent parce qu'ils ont travaillé pour le gouvernement déchu ou les forces de l'Otan au cours des 20 ans de guerre, ont aussi été exfiltrés par des pays occidentaux.
Lors d'un sommet virtuel avec ses homologues du G7, Joe Biden a écarté l'idée, un temps envisagée, de prolonger au-delà du 31 août la présence militaire américaine à Kaboul pour laisser plus de temps aux évacuations. "Nous sommes actuellement sur la voie de terminer d'ici le 31 août" la "mission" visant à "évacuer les gens aussi efficacement et sûrement que possible", a déclaré le président américain.
Le président américain Joe Biden aborde la situation en Afghanistan le 24 août 2021, depuis Washington.
Mais le respect de ce délai "dépend" de la coopération des talibans pour permettre l'accès à l'aéroport des candidats au départ, a-t-il prévenu, les mettant en garde contre toute "entrave" à ces opérations extrêmement difficiles.
Dans son communiqué final, le G7 a également demandé aux talibans, de retour au pouvoir après en avoir été chassés en 2001 par une coalition menée par les États-Unis, de "garantir un passage sûr" à ceux qui veulent partir.
Le 46e président américain avait lui-même fixé cette date du 31 août pour le retrait total des forces étrangères, après avoir dans un premier temps évoqué l'échéance fortement symbolique du 11 septembre, vingtième anniversaire des attentats de 2001 à Washington et New York.
Justifiant sa décision par le "risque grave et croissant d'une attaque" du groupe jihadiste État islamique à l'aéroport, il a ainsi opposé une fin de non-recevoir à ses alliés, qui plaidaient avec insistance pour une extension du délai.
(Re)voir : Afghanistan : la périlleuse opération d'évacuation à l'aéroport de Kaboul
Plusieurs pays ont averti que la date du 31 août ne permettra pas d'évacuer tous ceux qui le souhaitent. D'autant que, pour que le retrait soit effectif ce jour-là, il faudra avoir interrompu les évacuations plus tôt. La France avait ainsi prévenu par avance que si cette date était maintenue, son pont aérien cesserait dès jeudi 26 août au soir.
Avant la prise de parole Joe Biden, les talibans avaient énergiquement répété leur opposition "ferme" à toute extension des évacuations après la fin août, après avoir déjà présenté la veille cette éventualité comme une "ligne rouge".
Les Occidentaux ne devraient pas encourager les Afghans à fuir l'Afghanistan.
Zabihullah Mujahid, porte-parole des talibans
Lors d'une conférence de presse, un porte-parole des talibans, Zabihullah Mujahid, a sermonné les États-Unis et leurs alliés, accusés de vider le pays de ses forces vives en évacuant les Afghans qui ont travaillé avec eux, souvent parmi les plus qualifiés.
Les Occidentaux "ont des avions, ils ont l'aéroport, ils devraient emmener leurs ressortissants (...) hors d'ici", a-t-il déclaré. Mais "ils ne devraient pas encourager les Afghans à fuir l'Afghanistan", ni emmener avec eux des Afghans qualifiés, ingénieurs ou autres. "Nous leur demandons d'arrêter cela (...) Ce pays a besoin de son expertise", a-t-il insisté.
Le porte-parole taliban Zabihullah Mujahid donne sa première conférence de presse à Kaboul, en Afghanistan, le 17 août 2021.
Beaucoup d'Afghans, souvent urbains et éduqués, craignent que les talibans n'instaurent le même type de régime fondamentaliste et brutal que quand ils ont occupé le pouvoir entre 1996 et 2001.