Fil d'Ariane
Au moins 35 mineurs, des familles entières capturées. Que sait-on des otages emmenés dans la bande de Gaza lors de l'attaque du mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre ?
Des familles et des amis des otages détenus par le Hamas participent à une marche de 5 jours de Tel-Aviv au bureau de Jérusalem.
Sur les quelque 240 otages recensés par les autorités israéliennes qui n'ont pas dévoilé leurs identités, l'AFP est parvenue à en identifier 206 au 17 novembre, principalement à partir de son réseau de journalistes, en contact régulier avec des familles d'otages, et de la presse israélienne.
Les preuves de vie étant rares, les données sont mouvantes. La frontière entre otages et disparus est fine et il arrive que des victimes, initialement considérées comme otages, soient finalement identifiées comme décédées dans l'attaque du 7 octobre. Des corps n'ont pas encore été identifiés parmi les victimes des attaques du Hamas.
Par ailleurs, il n'est pas certain que tous les otages soient encore vivants. Le Hamas a annoncé à plusieurs reprises que certains avaient été tués dans des raids israéliens, sans que ces affirmations ne puissent être vérifiées de manière indépendante. À ce jour, l'armée israélienne a retrouvé les dépouilles de deux otages: la soldate Noa Marciano, 19 ans, et Yehudit Weiss, 65 ans.
Les données qui suivent se concentrent sur les 206 otages identifiés par l'AFP et présumés vivants. Parmi eux figurent au moins 35 mineurs, notamment 18 enfants de 10 ans ou moins. Un nourrisson est né en captivité, selon l'épouse du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu.
Un autre bébé, Kfir Bibas, âgé de dix mois, a été capturé dans le kibboutz (village collectiviste agricole) Nir Oz avec son frère Ariel (4 ans), et ses parents Yarden et Shiri, de jeunes trentenaires. La mère et les deux enfants, qui ont la nationalité argentine selon la presse du pays, apparaissent sur une vidéo publiée sur les réseaux sociaux entourés d'assaillants armés.
Au moins huit octogénaires figurent parmi les captifs. Les quatre plus âgés ont 85 ans, parmi lesquels Yaffa Adar, dont la vidéo du rapt, à bord de ce qui semble être une voiturette de golf, a été partagée de nombreuses fois sur les réseaux sociaux.
Parmi les otages figurent au moins 107 hommes et 62 femmes adultes. Au moins 9 soldats en font partie. Au moins 32 familles déplorent plusieurs otages, les deux les plus touchées comptant chacune 7 otages confirmés. L'Israélienne Inbal Zach, par exemple, espère la libération de son cousin Tal Shoham, enlevé avec six autres membres de sa famille.
Des soldats israliens passent le tamis sur la cendre de corps humains d'Israéliens brulés par des militants armés du Hamas dans le Kibbutz Nir Oz pour tenter de trouver des élements permettant d'identifier des victimes.
Selon la presse israélienne, le père de famille de 38 ans a été capturé dans le kibboutz Beeri avec sa compagne Adina (38 ans), leurs enfants Nave (8 ans) et Yahel (3 ans), la mère de sa compagne Shoshan Haran (67 ans), la tante de sa compagne Sharon Avigdori (52 ans) et la fille de celle-ci Noam (12 ans). D'autres membres de cette famille ont été tués.
Au kibboutz Nir Oz, Sharon Aloni Cunio (34 ans), son mari David Cunio (33 ans), leurs enfants Emma et Yuly, son beau-frère Ariel Cunio, sa soeur Danielle Aloni (44 ans) et sa nièce Amelia Aloni (5 ans) ont été enlevés ensemble.
Nir Oz est le kibboutz qui a recensé le plus d'otages. En comptant les otages morts et libérés, au moins 73 y ont été enlevés, soit un tiers de ceux que l'AFP a pu identifier. Des otages ont été capturés dans au moins dix kibboutz, le deuxième le plus touché étant Beeri, avec au moins 32 otages confirmés.
Outre les kibboutz, le festival de musique Tribe of Nova, auquel participaient plus de 3.000 personnes, affiche un lourd bilan, avec au moins 39 otages confirmés.
Lire : Direct-Israël-Hamas : des obstacles "mineurs" avant un accord sur les otages, selon le Qatar
Selon les données officielles en date du 7 novembre, hormis Israël, des ressortissants de 27 pays figurent parmi les otages, notamment 25 Thaïlandais, 21 Argentins, 18 Allemands, dix Américains, sept Français et sept Russes. Beaucoup sont binationaux.
Le Hamas a diffusé deux vidéos d'otages constituant des preuves de vie, la première fois le 16 octobre avec la franco-israélienne Mia Shem, la seconde le 30 octobre avec Danielle Aloni, Yelena Trupanov et Rimon Kirsht.
Le Jihad islamique, un groupe qui combat aux côtés du Hamas contre Israël dans la bande de Gaza, a diffusé pour sa part une vidéo le 9 novembre avec Hannah Katzir et Yagil Yaakov.
À ce jour, le Hamas a relâché quatre otages, tandis qu'une militaire a été libérée par l'armée israélienne lors d'une incursion à Gaza. En plus des otages, de 15 à 30 personnes, en majorité des étrangers, sont considérées comme disparues selon la presse israélienne. Ils sont donc soit des otages, soit des morts non identifiés.