« Il est impossible de nouer une relation avec l’EIIL »
Le rêve kurde d’un État indépendant, dans la situation actuelle, a donc ses limites. Soutenu financièrement par Bagdad, Erbil y trouve aussi des interlocuteurs avec qui négocier. « Si Maliki n’est plus là, ils n’auront plus comme voisins que les arabes sunnites et l’EIIL. Il leur faudra dialoguer avec eux s’ils veulent obtenir plus de territoires ou d’argent du pétrole, rappelle Denise Natali. Les sunnites arabes n’ont rien, ils ne peuvent donc rien leur donner. Et l’EIIL n’est pas vraiment un groupe qui a envie de négocier. »
Enfin, si les Kurdes d’Irak sont unifiés, les différentes communautés installées dans les quatre pays (Syrie, Irak, Iran, Turquie) comptant des Kurdes n’arrivent pas à s’entendre entre elles.
Dans un article publié sur le site de Slate en novembre 2012, Ariane Bonzon, journaliste spécialiste de la Turquie et du Moyen-Orient souligne : « C'est un peuple des montagnes et un peuple anciennement nomade, ce qui ne prédispose pas à l’unification. De plus, l’organisation, encore très tribale, oppose souvent les chefs de tribus. »
Les Kurdes pourraient cependant faire valoir leur rôle dans la lutte contre l’EIIL lors de futures négociations avec les autorités de Bagdad.