La Birmanie a lancé un rare appel à l'aide internationale après le puissant séisme qui a frappé vendredi le centre du pays, provoquant plus de 1000 morts et des dégâts considérables, jusqu'en Thaïlande.
Un monastère endommagé après un tremblement de terre, le vendredi 28 mars 2025 à Naypyidaw, au Myanmar.
Le séisme s'est produit à 16 kilomètres au nord-ouest de la ville de Sagaing, vers 14H20, heure locale (06H20 GMT), a précisé l'USGS.
Dans la capitale birmane, à Naypyidaw, les routes ont été déformées sous l'effet des secousses et des morceaux de plafond sont tombés des immeubles, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Des secouristes transportent un blessé du site d'un immeuble de grande hauteur en construction qui s'est effondré après un tremblement de terre de magnitude 7,7 à Bangkok, en Thaïlande, le 28 mars 2025.
Le chef de la junte au pouvoir a déclaré que le séisme avait fait au moins 144 morts. Il a invité "tout pays, toute organisation" à venir apporter son aide.
Le nombre de morts devrait augmenter, a ajouté le dirigeant, Min Aung Hlaing, dans un discours diffusé par les médias d'État.
De fortes secousses ont été ressenties en Thaïlande voisine, causant des scènes de panique à Bangkok où des bureaux et des magasins ont été évacués.
"J'ai entendu le bruit alors que je dormais chez moi, j'ai couru aussi loin que possible en pyjama hors du bâtiment," a déclaré à l'AFP Duangjai, une habitante de la deuxième ville du pays, Chiang Mai, destination prisée des touristes et réputées pour ses temples.
Des personnes évacuées des bâtiments après le tremblement de terre à Bangkok, en Thaïlande, le 28 mars 2025.
Les secousses ont également été ressenties dans le nord et le centre de la Thaïlande. A Bangkok, certains services de métro ont été suspendus.
La Première ministre thaïlandaise Paetongtarn Shinawatra a immédiatement annoncé la convocation d'une "réunion d'urgence".
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La France a fait évacuer les bâtiments de son ambassade, de son consulat et de ses instituts et lycées à Bangkok après le puissant séisme qui a frappé vendredi la Birmanie voisine, provoquant de violentes secousses jusqu'en Thaïlande, a indiqué le chef de la diplomatie française.
Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, à Shanghaï vendredi pour une tournée asiatique, a également précisé qu'"à ce stade", il n'y a pas de victime française et a souligné que la France était "disposée à apporter son soutien dès lors que le besoin aura été exprimé".
Des enfants marchent près d'un monastère endommagé après un tremblement de terre, le 28 mars 2025 à Naypyidaw, au Myanmar.
L'Union européenne est prête à fournir une aide d'urgence à la Birmanie et à la Thaïlande après les "scènes déchirantes" provoquées par le séisme, a indiqué vendredi la présidente de la Commission Ursula von der Leyen.
"Scènes déchirantes en Birmanie et en Thaïlande après le tremblement de terre dévastateur. Mes pensées vont aux victimes et à leurs familles. Les satellites européens Copernicus aident déjà les secours. Nous sommes prêts à apporter un soutien supplémentaire", a-t-elle réagi sur le réseau social X.
D'autres secousses ont par ailleurs été ressenties dans la province chinoise du Yunnan (sud-ouest), selon l'agence chinoise chargée des séismes, qui a enregistré une secousse de magnitude 7,9.
Les séismes sont relativement fréquents en Birmanie, où six tremblements de terre ayant atteint ou dépassé une magnitude de 7 se sont produits entre 1930 et 1956 près de la Faille de Sagaing, qui traverse le centre du pays du nord au sud.
En 2016, un séisme de magnitude 6,8 avait secoué l'ancienne capitale, Bagan, dans le centre du pays, tuant trois personnes et provoquant l'effondrement des murs des temples de cette destination touristique.
Image d'un temple endommagé par un violent tremblement de terre à Bagan, au Myanmar, le 25 août 2016.
En novembre 2012, un séisme également de magnitude 6,8 avait frappé le centre du pays, faisant 26 morts et des centaines de blessés.
La faiblesse des infrastructures, l'insuffisance de services de santé, notamment dans les zones rurales, le développement anarchique des zones urbanisées ont rendu la population des régions habitées particulièrement vulnérable en cas de catastrophe naturelle, selon les experts.