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La canicule est-elle liée au réchauffement climatique ? [A vrai dire]

Une canicule ne fait pas le réchauffement climatique mais les scientifiques commencent à démontrer que la répétition de ce qu'on appelle les "phénomènes météorologiques extrêmes" est directement causée par cette augmentation de la température moyenne. 
Pour la deuxième fois cette année, des températures records affectent toute l'Europe occidentale et relancent les discussions sur le climat et son réchauffement. Ces vagues de chaleur exceptionnelles n'ont pourtant rien de nouveau. En Europe, l'été il fait chaud...

Ces canicules peuvent-elles être des preuves d'un déréglement climatique mondial ? 
Une preuve tangible étudiée par les experts du GIEC, le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat ? 
 
Quand on regarde les moyennes on voit bien que la tendance est à une augmentation de la température.

Jean-Pascal van Ypersele, climatologue à l'Université Catholique de Louvain, ancien vice-président du GIEC

"Bien sûr le climat se définit comme une moyenne sur une dizaine d'années et on ne peut pas conclure à partir d'un seul évènement, ni à partir d'une vague de froid que le climat se refroidit, ni à partir d'un seul évènement que le climat se réchauffe. Il faut prendre du recul, mais quand on regarde les moyennes on voit bien que la tendance est à une augmentation de la température", explique Jean-Pascal van Ypersele, climatologue à l'Université Catholique de Louvain, ancien vice-président du GIEC.

Dans son cinquième rapport, publié en 2014, le GIEC expliquait ne pas pouvoir établir de lien formel, mais depuis les travaux s'accumulent et la position du Groupe évolue.

Si les événements météorologiques extrêmes ont toujours existé, ce serait leurs répétitions et leur intensité qui fait sens. Une branche de la climatologie apparue voilà seulement 10 ans se développe : "l'attribution". Ainsi, le projet World Weather Attribution tente de decrypter ces phénomènes en temps réel ou presque. 

Si vous prenez la canicule de juin par exemple, elle est environ cinq fois plus probable que dans le passé. Cet évènement devait se produire tous les 50 ans, maintenant c'est tout les 10 ans.

Karsten Haustein, chercheur à l'Université d'Oxford, projet World Weather Attribution
"Nous observons les phénomènes météo extrêmes comme les sécheresses, les vagues de chaleur ou les pluies torrentielles et nous essayons de déterminer si le réchauffement d'origine humaine - ce que les gens appellent changement climatique - a accru leur fréquence", explique Karsten Haustein, chercheur à l'Université d'Oxford, projet World Weather Attribution.  

"Nous ne nous attachons pas un évènement particulier, ajoute-t-il, ça reste juste une phénomène météo, mais c'est la fréquence et l'intensité qui changent. 
Si vous prenez la canicule de juin par exemple, elle est environ cinq fois plus probable que dans le passé. Cet évènement devait se produire tous les 50 ans, maintenant c'est tout les 10 ans.
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Pour son sixième rapport, prévu en 2021, le GIEC veut explorer ce lien de cause à effet. Mais d'ores et déjà et même si les prévisions sont faillibles, on sait que dans les années à venir les canicules devraient se multiplier, comme d'autres phenomènes extrêmes. Les populations, les villes, les Etats devront s'y adapter. En bref, notre vie va devoir un peu changer.