La chercheuse franco-syrienne et fondatrice du Conseil national syrien Bassma Kodmani est morte

La chercheuse franco-syrienne Bassma Kodmani, qui a été une figure de proue de l'opposition pacifique syrienne, s'est éteinte des suites d'une longue maladie, a-t-on appris ce 2 mars auprès de sa famille.
 
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Bassma Kodmani
Bassma Kodmani, membre de la délégation du Haut comité de négotiation lors d'une réunion avec le médiateur de l'ONU pour la Syrie Staffan de Mistura durant les pourparlers de paix pour la Syrie à Genève, en mars 2016. 
© Denis Balibouse/pool photo via AP
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Cette politologue avait cofondé le Conseil national syrien (CNS, en exil) peu après le déclenchement du soulèvement pacifique en Syrie en mars 2011.

Elle avait été chargée des relations extérieures et porte-parole de ce principal organisme de l'opposition pacifique au régime de Bachar al-Assad, avant que le soulèvement dégénère en conflit armé.

Bassma Kodmani avait également participé depuis 2016 à la délégation des négociateurs de l'opposition syrienne qui se réunissait à Genève avec les représentants du régime sous l'égide de l'ONU.

Connue pour son calme et sa diplomatie, elle était souvent citée par les médias occidentaux et accueillie sur les plateaux de télévision, notamment sur celui d'Internationales, en avril 2016.
 

En 2005, elle avait fondé et dirigé l'Initiative arabe de réforme (ARI), un consortium d'instituts de recherche du monde arabe travaillant en partenariat avec des instituts européens et américains sur les questions de réforme et de transition démocratique dans le monde arabe.

"Elle a combattu la maladie avec un courage et une détermination admirables. Bassma était une intellectuelle passionnée et une militante engagée en faveur de sa Syrie bien-aimée et de la région arabe en général, qu'elle aspirait à voir libre et prospère", a écrit sur Facebook le directeur actuel de l'ARI, Nadim Houry.

Bassma Kodmani a été pendant 15 ans responsable du programme Moyen-Orient à l'Institut français des relations internationales (IFRI) et directrice de programme pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord à la fondation Ford au Caire.

Elle a également collaboré avec le Collège de France, et a rejoint le prestigieux Institut Montaigne à Paris en 2021.

Née à Damas en 1958, fille d'un diplomate syrien chevronné qui était passé dans l'opposition, elle avait passé la plus grande partie de sa vie en exil.

Elle est l'auteure de nombreux ouvrages, dont "La diaspora palestinienne" et "Abattre les murs, les Arabes et leurs craintes".

Bassma Kodmani, qui aurait eu 65 ans en avril, était mère de trois garçons.