Fil d'Ariane
Le satellite et son miroir sont appelés des "lunes artificielles" puisqu'il sont censés être huit fois plus lumineux que l'astre naturel de la Terre, explique le Daily China. Si la mise en orbite et l'éclairage orbital sont fonctionnels en 2020, deux autres lunes artificielles seront envoyés dans l'espace pour compléter le jeu "d'ampoules solaires géantes orbitales" chinoises. Le directeur de la Tian Fu New Area Science Society, en charge du projet explique que "La première Lune [artifiicelle] sera principalement expérimentale, mais les trois autres envoyées en 2022 constitueront le véritable produit fini. Elles auront un grand potentiel en termes de services à la population et d'un point de vue commercial". Quel est le potentiel commercial de cet éclairage nocturne artificiel ? Transformer les villes chinoises en grands supermarchés éclairés 24 heures sur 24 ? Le directeur de l'agence ne le précise pas.
Mais cette idée d'éclairer des zones nocturnes grâce à des miroirs détournant les rayons solaires n'est pas récente : la Russie avait tenté une expérimentation au début des années 90, qui avait échoué. D'un point de vue service à la population, l'idée d'un projecteur spatial géant reste étrange : l'éclairage de la ville devient totalement incontrôlabe et sans gestion fine : il n'est plus possible de décider là où l'on veut plus ou moins d'éclairage : il fait presque jour en permanence ! Installé à 500 km de la Terre, le premier miroir illuminant Chengdu devrait permettre d'économiser l'équivalent de 150 millions d'euros en éclairage s'il parvient à couvrir une surface de 50 km2, selon les autorités.
A Paris, l'éclairage public coûte 13 millions d'euros par an à la ville, soit 38 % de la facture globale d'électricité : le plan d'économie engagé en 2012 (remplacement des sources d'éclairage avec des LEDS) de 42 gigawatts d'ici à 2020 a permis à la ville de Paris "de réduire de plusieurs millions d'euros la facture d'éclairage électrique à partir de 2014 et plusieurs dizaines de millions en approchant 2020", calculait à l'époque le responsable du projet Laurent Ménard. Tout ça sans mettre des lunes artificielles en orbite, pour un coût sans commune mesure avec le projet chinois...