Fil d'Ariane
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Pour l'instant Asia Bibi, est encore au Pakistan.
C'est dans une prison de Multan dans le centre du pays qu'elle a passé huit années dans les couloirs de la mort. Elle n'y est plus depuis qu'elle a été acquittée, il y a une semaine. Elle a quitté sa cellule dans la nuit de mercredi à jeudi conformément à une décision de la Cour suprême d'Islamabad.
Elle vit aujourd'hui dans un lieu tenu secret, car son acquittement continue de susciter de vives réactions.
"C'est une décision absolument mauvaise" dit Rizwan Khan. Et cet habitant de Multan ajoute :"le gouvernement devrait revenir dessus et la rappeler. Elle doit recevoir un châtiment sévère"
"Elle a été libérée. On m'a dit qu'elle était dans un avion mais personne ne sait où elle va atterrir", a écrit Maîtr Saif ul-Mulook, l'avocat de la jeune femme dans un message à l'AFP.
#AsiaBibi has left the prison and has been transferred to a safe place! I thank the Pakistani authorities. I look forward meeting her and her family, in the European Parliament as soon as possible.
— Antonio Tajani (@EP_President) 7 novembre 2018
"#AsiaBibi a quitté la prison et a été transférée dans un endroit sûr ! Je remercie les autorités pakistanaises", a tweeté le président du Parlement européen, Antonio Tajani, qui ajoute qu'il l'attend "dès que possible avec son mari et sa famille" à Bruxelles.
Malgré le verdict de la Cour suprême, rien n'est cependant acquis. Cette libération a provoqué la fureur des fondamentalistes religieux et entrainé depuis plusieurs jours, de nombreuses manifestations de colère dans tout le pays.
À la manœuvre, un groupe extrémiste religieux très influent depuis qu'il est devenu parti politique. appelle a de nouvelles manifestations ce jeudi.
Dans ce pays ultra-conservateur où l'Islam est religion d'État, la loi anti-blasphème reste un sujet extrêmement sensible.
Mis sous pression par de très nombreuses manifestations de rues, le Premier ministre pakistanais s'est engagé à lancer une procédure qui empêcherait Asia Bibi de quitter le territoire. L'objectif serait de permettre à terme une requête en révision du jugement qui l'a acquittée.
De nombreux defenseurs des droits humains sont ulcérés.
"Je demande au président Donald Trump de nous aider à partir. Après cela, je demande à la Première ministre britannique (Theresa May) de faire de son mieux pour nous aider", a déclaré dans un message vidéo, Ashiq Masih,l'époux d'Asia Bibi. Il a également sollicité l'"aide" du Premier ministre canadien, Justin Trudeau.
Dans une autre vidéo, mise en ligne par l'association italienne catholique Aiuto alla chiesa che soffre (NDLR : Aide à l'Eglise qui souffre), Ashiq Masih sollicite l'aide du gouvernement italienet du Vatican, pour les faire sortir du Pakistan.
Sul caso di #AsiaBibi stiamo lavorando con discrezione e attenzione, insieme ad altri Paesi occidentali.
— Matteo Salvini (@matteosalvinimi) 6 novembre 2018
Farò tutto quanto umanamente possibile per garantire un futuro a questa ragazza.
Live Replay > https://t.co/WATQMcl60o @rtl1025 #nonstopnews pic.twitter.com/eOyxmg9VYx
Après ce message, le ministre italien de l'Intérieur Matteo Salvini a tweeté qu'il ferait "tout ce qu'il est humainement possible pour garantir un avenir à cette femme".
La France "étudie" de son côté sous quelle forme elle pourrait aider ou accueillir la chrétienne "selon la secrétaire d'Etat en charge de l'Égalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa.
La maire de Paris Anne Hidalgo s'est dite lundi "prête à l'accueillir" avec sa famille dans la capitale française.
Je suis très émue d'apprendre cette formidable nouvelle. C'est un énorme soulagement. Merci à toutes celles et tous ceux qui se sont mobilisés, depuis des années, pour rendre possible cette libération. #AsiaBibi https://t.co/JpkgWnFscH
— Anne Hidalgo (@Anne_Hidalgo) 7 novembre 2018
Pour mémoire, Asia Bibi, quadragénaire, mère de cinq enfants, avait été accusée de blasphème en 2010, après une dispute avec des paysannes musulmanes parce qu'elle, chrétienne, avait bu l'eau du même puit dans les champs où elles travaillaient.
Son cas avait ému la communauté internationale, attirant l'attention des papes Benoît XVI et François. L'une de ses filles a rencontré ce dernier à deux reprises.