La France déroule le tapis rouge au président chinois Xi Jinping

Hier à Lyon, le président chinois est à Paris ce mercredi 26 mars 2014. Une visite qui marque le cinquantenaire des relations diplomatiques entre les deux pays, même si l'enjeu est avant tout économique et commercial.
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La France déroule le tapis rouge au président chinois Xi Jinping
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Aéronautique, luxe, nucléaire, agro-alimentaire... De gros contrats à l'ordre du jour

Le point sur les partenariats commerciaux entre la France et la Chine.
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26.03.2014Avec AFP
Cérémonie aux Invalides, entretien prolongé avec François Hollande, fastueux dîner d'Etat... Après un passage à Lyon, au nom de la tradition entre les soieries françaises et chinoises, le président chinois est attendu mercredi après-midi à l'Elysée, où se concrétiseront les enjeux économiques de sa visite. Un accueil "exceptionnel"                   En avril 2013, François Hollande était le premier chef d'Etat européen reçu en visite d'État à Pékin par le numéro un chinois après l'élection de ce dernier. Le président français a récemment promis, en retour, de lui réserver un accueil "exceptionnel" à Paris. Jeudi, Xi Jinping et son épouse, la chanteuse populaire Peng Liyuan, seront au Château de Versailles pour un concert à l'Opéra royal, puis un dîner privé, l'occasion de célébrer le cinquantenaire de la reconnaissance de la Chine communiste par le général de Gaulle, intervenue le 27 janvier 1964. Et vendredi, Xi Jinping achèvera sa visite en France par un crochet à Rouen avant de poursuivre sa tournée européenne avec deux nouvelles étapes, Berlin et Bruxelles.
La France déroule le tapis rouge au président chinois Xi Jinping
Le président chinois Xi Jinping et sa femme Peng Liyuan à leur arrivée à Lyon le 25 mars 2014 (@AFP)
Diplomatie Sur le plan diplomatique, l'Iran, la Syrie, la Corée du Nord et l'Afrique feront partie des grands dossiers évoqués. Mais au sur-lendemain de la réunion des grandes puissances du G7 à La Haye, la crise ukrainienne devrait également donner lieu à de nouvelles "discussions approfondies entre les présidents Hollande et Xi Jinping" autour d'un dossier qui, selon Paris, ne suscite "aucun motif de désaccord". Et pourtant, la Chine affiche une bienveillante neutralité à l'égard de Moscou. Elle s'est abstenue lors du vote au Conseil de sécurité de l'ONU condamnant le référendum en Crimée, tandis que la Russie opposait son veto et que les autres membres du Conseil l'approuvait. En 2008, des manifestations pro-tibétaines à Paris lors du passage de la flamme olympique avaient jeté un froid dans les relations Paris-Pékin. Cette fois-ci, à Lyon comme à Paris, d'importantes mesures de sécurité et de restriction de la circulation ont été mises en place alors que des rassemblements sont prévus par des activistes tibétains, qui dénoncent les violations des droits de l'homme au Tibet. Depuis 2009, quelque 120 Tibétains se sont immolés par le feu pour dénoncer la politique répressive des autorités chinoises et les violations de leurs droits culturels et religieux.
Des enjeux commerciaux majeurs Paris entend rééquilibrer ses relations commerciales avec la Chine, qui accusaient encore l'an dernier un déficit de 26 milliards d'euros, soit un peu moins de la moitié du déficit commercial de la France. Mais pour y parvenir, reconnaît-on à l'Élysée, il reste "un grand chemin à parcourir". Au chapitre des contrats, une commande de quelques dizaines de courts-courrier A320 et le déblocage de celle de 27 A330, gelée en raison d'un différend commercial entre Pékin et Bruxelles, devraient être annoncés.                   Les présidents français et chinois devraient également lancer "un partenariat industriel renforcé pour la fabrication en commun d'hélicoptères civils de type EC175, d'Airbus Helicopters. Ce partenariat pourrait concerner jusqu'à un millier d'appareils sur une vingtaine d'années", indique une source industrielle.                   L'aéronautique mais également le nucléaire civil, l'agroalimentaire, la santé, les énergies renouvelables, l'automobile, les transports et le "développement urbain durable" font partie des secteurs à fort potentiel dans cette relation commerciale franco-chinoise.                   Le patron du groupe nucléaire français Areva, Luc Oursel, escompte pour sa part "la signature d'un certain nombre d'accords", alors que des discussions sont en cours pour la construction en Chine d'une usine de retraitement de déchets nucléaires.
PSA Peugeot Citroën s'unit à Dongfeng Le constructeur français va officialiser ce mercredi son mariage avec Dongfeng. Un accord qui sera signé par Xi Jinping et François Hollande à l'Elysée en fin d'après-midi. L'Etat et le constructeur chinois débourseront chacun 800 millions d'euros pour prendre l'un et l'autre 14 % du capital. Ceci les placera au même niveau que l'actionnaire historique, la famille Peugeot, à l'issue d'une augmentation de capital de 3 milliards d'euros qui sera lancée dans la foulée de l'assemblée générale des actionnaires prévue le 25 avril.                   Robert Peugeot réfute le risque de voir passer le groupe sous pavillon chinois. "Nous avons un accord entre les actionnaires pour rester tous les trois au même niveau", a-t-il rappelé sur Europe 1. PSA espère, grâce à cette alliance, se renforcer sur le premier marché automobile mondial, la Chine, mais aussi en Asie du Sud-Est, afin de réduire sa dépendance au continent européen où les ventes de voitures neuves sont en berne. Son objectif est de tripler à l'horizon 2020 le volume de production de DPCA, sa coentreprise déjà en place avec Dongfeng, à 1,5 million de véhicules par an.

La Chine est-elle le banquier du monde ?

25.02.2014L'analyse de Claude Meyer
Auteur de "La Chine, banquier du monde", Claude Meyer est l'invité de Mohamed Kaci dans le 64' de TV5MONDE. Docteur en économie et ancien dirigeant de banque, Claude Meyer enseigne à Sciences-Po. Chercheur associé au CERI et au GEM, il a publié de nombreux ouvrages et articles sur l’Asie.
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