Fil d'Ariane
Le chef d'Etat béninois a été accueilli au palais présidentiel de l'Elysée dans la matinée pour la dernière étape de ce processus inédit de restitution, la signature de l'acte de transfert de propriété de ces œuvres à la République du Bénin.
Après la signature du document par les ministres de la Culture des deux pays, la Française Roselyne Bachelot et le Béninois Jean-Michel Abimbola, les deux présidents ont fait une déclaration conjointe.
"C'est un moment symbolique, émouvant et historique, qui était tant attendu et inespéré" s'est félicité le président français Emmanuel Macron, qui s'était engagé en 2017 à procéder à des restitutions du patrimoine africain en France.
"Le peuple béninois tout entier vous exprime sa gratitude", l'a remercié son homologue béninois Patrice Talon, venu spécialement en France pour cette occasion. Mais il a souligné que "la restitution de 26 oeuvres n'est qu'une étape".
"Comment voulez vous que mon enthousiasme soit total pendant que des oeuvres telles que le Dieu Gou ou la tablette de divination du Fâ continuent d'être détenues ici en France, au grand dam de leurs ayants-droit ?", a-t-il lancé, promettant de revenir pour d'autres restitutions.
"Au-delà de cette restitution, nous allons poursuivre le travail", a de son côté promis le président français.
Les oeuvres partiront ensuite à bord d'un avion avec Patrice Talon et leur arrivée sera célébrée mercredi 10 novembre à Cotonou.
Retrouvez le discours des présidents Macron et Talon
EN DIRECT | 26 œuvres des trésors royaux d’Abomey retournent au Bénin. Suivez la déclaration du Président @EmmanuelMacron et du Président du Bénin @PatriceTalonPR.https://t.co/qi4j2uNdwy
— Élysée (@Elysee) November 9, 2021
Parmi elles, figurent des statues totem de l'ancien royaume d'Abomey ainsi que le trône du roi Béhanzin, pillés lors de la mise à sac du palais d'Abomey par les troupes coloniales françaises en 1892.
Emmanuel Macron s'était engagé à Ouagadougou (Burkina Faso) en 2017 à rendre possible les restitutions temporaires ou définitives du patrimoine africain en France. Afin, explique la présidence, de permettre à "la jeunesse africaine d'avoir accès en Afrique, et non plus seulement en Europe, à son propre patrimoine".
Cette initiative est "un marqueur important pour la construction d'une nouvelle relation et d’un nouveau regard entre la France et le continent africain", selon l'Elysée.
Une loi votée en décembre 2020 a rendu possible ces restitutions au Bénin en permettant des dérogations au principe d'"inaliénabilité" des œuvres dans les collections publiques, parce qu'elles avaient fait l'objet de pillages caractérisés.
Avant d'être restituées, les 26 œuvres ont été montrées ensemble une dernière fois au musée du Quai Branly, qui s'est félicité du "vif succès" de cette exposition, vue par "15.000 personnes en sept jours".