Fil d'Ariane
Quelques jours après la Fête du Travail mais surtout en plein conflit social à la SNCF et chez Air France, l'économiste français revient sur le printemps social et l'évolution de la perception du travail. Selon ses enquêtes, il y a un grand sentiment de mal-être au travail et en particulier dans beaucoup de services publics ou les agents ont l'impression de ne plus pouvoir faire correctement leur travail. "Cela amène une sentiment de négation de leur identité professionnelle, estime-t'il. Ce sentiment explique les grandes manifestations de ces jours-ci."
"Le management par les chiffres généralisé amène également un excès de formalisation et de standardisation du travail ainsi qu'une perte de sens, dans le public comme dans le privé" analyse l'économiste.
Des salariés sont très inquiets de ne pas pouvoir faire du travail de qualité.
Pour Thomas Coutrot, la Gauche n'est pas la seule responsable de cet état du monde du travail. Mais elle n'a pas su penser et défendre une idée du travail comme une activité humaine porteuse de sens en elle même. La Droite, de son côté, a le mérite de la cohérence, avec un ordre économique guidé par la maximisation du profit.
Des tentatives d'amélioration du travail sont proposées par la société civile notamment, avec par exemple le travail collaboratif. Mais même le privé réféchit à améliorer le travail, les patrons se disant "On ne peut plus prendre les salariés pour des numéros."plus. Des inititiatives qui sont nées face à la dégradation du travail, mais rendues difficiles par la férule des marchés financiers qui rend très difficile l'invention de nouveaux concepts.
Un constat à la fois amer et enthousiasmant que développe Thomas Coutrot sur le plateau de TV5Monde.