Ancien député et membre de Syriza, George Katrougalos est aujourd'hui le Ministre grec de la Fonction publique et de la Réforme de l'État. Il est en direct d'Athènes dans le 64' de TV5MONDE .
Le catalogue de réformes que la Grèce vient de déposer doit encore être validé par les Parlements nationaux. Face à une Europe divisée sur son sort, le pays pourrait demander un arbitrage internationale. Entretien avec le ministre de la Réforme grec.
Ce mardi matin, le gouvernement grec vient de présenter un catalogue de réformes pour entériner le compromis auquel il s'est résolu auprès de ses partenaires et de ses créanciers créanciers (Union européenne, Banque centrale européenne et FMI) dans le cadre des plans de sauvetage imposés depuis 2010 aux gouvernements précédents.
Après de laborieuses séances de négociations à Bruxelles, le gouvernement d'Alexis Tsipras a finalement obtenu la prolongation de l'aide financière à la Grèce de quatre mois, jusque fin juin. Plusieurs pays, dont l'Allemagne, devront ensuite faire adopter par leurs parlements, avant le 28 février, la prolongation du plan d'aide à la Grèce - un plan le gouvernement Tsipras souhaite être le dernier.
Trafics et grandes fortunes
Le gouvernement grec espère notamment convaincre par un engagement chiffré à lutter contre l'évasion fiscale et la corruption. Les réformes du gouvernement d'Alexis Tsipras permettraient à Athènes d'encaisser 7,3 milliards d'euros : la lutte contre le trafic d'essence et de cigarettes rapporterait à l'Etat grec respectivement 1,5 milliard et 800 millions d'euros, tandis que l'imposition des fortunes grecques et des oligarques lui ferait gagner 2,5 milliards d'euros, et le recouvrement des dettes fiscales des particuliers et des entreprises encore 2,5 milliards.
Un point de départ valide
Dès mardi matin, la Commission a estimé que cette liste de réformes était "un point de départ valide" pour que la Grèce et ses créanciers s'entendent sur la poursuite du financement au pays. Bruxelles trouve notamment encourageant l'engagement d'Athènes à combattre l'évasion fiscale, la corruption, la contrebande d'essence et de cigarettes et la réorganisation de la fonction publique.
Les autorités grecques auront ensuite jusqu'à fin avril pour finaliser cette feuille de route, en échange de laquelle elles veulent obtenir un assouplissement de l'austérité tout en maintenant le pays sous perfusion financière, avec le versement de plus de 3,5 milliards d'euros côté européen.