La Grèce dans l'impasse après l'effondrement des partis traditionnels aux législatives

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La Grèce dans l'impasse après l'effondrement des partis traditionnels aux législatives
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Effondrement des partis "traditionnels"; percée de la gauche radicale mais aussi de la droite la plus extrême. Comme on s'y attendait, la sanction anti-austérité est tombée dimanche 6 mai. Les Grecs ont choisi de rejeter le système bipartite lors du scrutin législatif. Le pays doit désormais sortir de l'impasse politique en tentant de former un gouvernement de coalition, sous le regard inquiet des marchés et de l'Europe.
EDIT 8/05/12 à 08h30GMT : Le "mandat exploratoire" sera remis dès ce mardi à 11h GMT au dirigeant du parti Syriza, arrivé à la deuxième place aux législatives, Alexis Tsipras qui voudrait tenter un gouvernement résolument de gauche pour une renégociation avec les partenaires européens sur les mesures d'austérité. Il demande aussi qu'une partie de la dette grecque soit annulée.
Le leader des conservateurs grecs Antonis Samaras du parti de la Nouvelle Démocratie a déclaré forfait lundi soir après avoir échoué à former un gouvernement de coalition. Sa proposition d'alliance a d'emblée reçu une fin de non-recevoir de Tsipras. Dans la soirée, il a essuyé un deuxième refus, celui du chef de la Gauche démocratique (Dimar) Fotis Kouvelis, un nouveau petit parti de gauche pro-européen, qui a obtenu 6,10% des suffrages et a fait son entrée pour la première fois au Parlement. Quant au Parti communiste et au parti des Grecs indépendants, ils n'ont même pas accepté de le rencontrer.
C'est à Antonis Samaras, dirigeant des conservateurs de Nouvelle Démocratie, qu'échoit la lourde tâche de former un gouvernement de coalition. Le chef de l'Etat grec lui a donné un délai de trois jours comme le prévoit la Constitution. Un exercice délicat, sachant qu'il lui faudra obtenir la coopération d'au moins deux autres partis puisque ni Nouvelle Démocratie ni le Pasok n'a obtenu de majorité suffisante.
Notre correspondante à Athènes Alexia Kefalas détaille la suite des événements. Que se passera-t-il, entre autres, si Samaras échoue à former ce gouvernement ?
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La Grèce dans l'impasse après l'effondrement des partis traditionnels aux législatives
Nikos Mihaloliakos, leader du parti Chryssi Avghi (Aube Dorée), le 6 mai 2012 à Athènes (AFP)
Selon les résultats définitifs communiqué ce lundi après-midi, Nouvelle Démocratie obtient 18,85% des voix, soit 108 sièges au Parlement. Les socialistes du Pasok affichent le pire score de leur histoire avec 13,18% des voix soit 41 sièges.
Cinq autres partis ont franchi la barre symbolique des 3% des suffrages, nécéssaires pour entrer au Parlement. 
Trois sont à l'extrême gauche - KKE , Syriza, Dimar - et deux à l'extrême droite - Grecs indépendant et la formation néo-nazie Chryssi Avghi. Arithmétiquement, ce sont eux cinq qui détiennent la majorité au Parlement, avec 151 sièges.
Les dix prochains jours seront donc cruciaux pour la Grèce, qui redevient le centre des inquiétudes de la zone euro et de ses créanciers, UE et FMI, qui avaient décidé de lui accorder deux prêts successifs de 240 milliards d'euros au prix de l'imposition d'une austérité draconienne depuis 2010.
Les marchés européens ont ouvert ce lundi à la baisse, avant de remonter dans la journée et à Bruxelles, la Commission européenne a dit attendre du gouvernement grec qu'il "respecte les engagements pris".
Cependant, la poussée des partis extrémistes au Parlement ravive les interrogations concernant le maintien de la Grèce dans la zone euro.