Qu’à cela ne tienne. Le Taiped qui précise sur son site que cette région est concernée par « des limitations environnementales » a démarré en avril dernier un recours devant le Tribunal Administratif pour annuler la décision des services forestiers qualifiant Issos de « région forestière et boisée » donc, au terme de la Constitution, totalement inconstructible. Idem pour la région d‘Elafonissos, dans le Péloponnèse. « A chaque fois, c’est la même chose », explique Marie Karamanov, Présidente de la Chambre de l’environnement. « On transfère au Taiped tous les biens publics sans aucune autre procédure de vérification et après on change toutes les lois existantes pour satisfaire les acheteurs.» En l’occurrence, le gouvernement va même plus loin. Il promulgue de nouvelles lois comme celle dites « du réaménagement du littoral grec ». « Non seulement cette loi ne prévoit plus un accès libre aux plages, comme c’était le cas auparavant », souligne Becky Blonn, à l’origine du mouvement
Save The Greek Seashore, « mais en plus, elle donne le droit aux hôteliers de bâtir sur la plage, dans l’eau, cinq mètres carrés par lit !» Pour Theodosia Natsiou de
WWF Grèce (World Wide Fund, ONG de protection de la nature), c’est une catastrophe. « La France impose une distance de cent mètres du littoral pour construire,
rappelle t-elle. Pourquoi nous, en Grèce, au nom de la crise, on devrait passer des cinquante mètres actuels à dix mètres ? On nous répond que les nouveaux touristes, veulent des hôtels sur l’eau ou sur la plage et non à coté de l’eau. Et alors !... Si, au Brésil, les touristes réclament de la pornographie infantile, on va la leur donner juste parce qu’ils la demandent ? Non, bien sûr ! Idem pour la Grèce ».